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Controverse autour du transfert d’un policier: revoilà Vijaya Sumputh

23 décembre 2018, 20:00

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Controverse autour du transfert d’un policier: revoilà Vijaya Sumputh

Elle fait encore parler d’elle. Ces dernières semaines, elle a fait la une des journaux après le transfert du constable Fayaz Cadersa. Selon lui, il a été victime d’un transfert punitif après avoir pris l’ancienne directrice du Trust Fund for Specialised Medical Care en contravention. Vendredi, c’était au tour de Vijaya Sumputh – puisqu’il s’agit d’elle – de porter plainte. Recap.

Elle est sortie de l’ombre depuis sa nomination au Trust Fund for Specialised Medical Care (TFSMC), après la victoire de l’alliance Lepep aux élections de 2014. Vijaya Sumputh avait été nommée à la tête du Cardiac Centre en février 2015, alors qu’Anil Gayan était ministre de la Santé. Questionné à ce propos, le ministre devait lancer sa fameuse phrase: «Government is government, government decides !» au Parlement. La principale concernée, elle, avait déclaré que tout avait fait dans la la transparence. L’Equal Opportunities Commission s’était saisie de l’affaire, mais n’y a pas donné suite, après le départ de Brian Glover de cette instance.

Commençons par le commencement. Nous sommes en 1998. Vijaya Sumputh est rentrée au pays après avoir passé quelques années en Angleterre. Elle est détentrice d’un Mastère et d’un postgraduate diploma in legal practice. Elle compte deux ans d’expérience.

Presque aussitôt, elle rejoint le MSM, car depuis qu’elle fréquentait le Collège Lorette de Quatre-Bornes, elle vouait une admiration à SAJ. Elle gravit très vite les échelons du parti et atterrit au bureau politique. Sa participation active lors des campagnes pour les élections municipales de 2001 et les élections partielles de 2003, lui valent une «récompense» en 2004. Elle est nommée à la tête de la Tourism Authority. L’année suivante, le MSM perd les élections et l’avocate est priée de se diriger vers la porte de sortie.

«L’idylle» avec les dirigeants du parti commence à s’effriter. Si son franc-parler avait été apprécié dans le temps, après la défaite du parti soleil en 2005, certains estiment qu’elle est allée trop loin en remettant en question le leadership de Pravind Jugnauth. Un malaise s’installe et la jeune avocate est écartée du parti. Par solidarité, son ami Anil Gayan démissionne également du MSM. Ceux qui ont une bonne mémoire affirment qu’elle s’est vengée par la suite en dévoilant un document confidentiel qui révèle que lorsque Pravind Jugnauth était parti assister à une conférence à Acapulco, il avait fait une demande spéciale pour avoir une chambre à côté de celle où logeait une de ses proches…

Franc-parler

Vijaya Sumputh reste discrète sur le terrain politique jusqu’en 2014, lorsqu’elle rejoint les rangs du Mouvement Liberater (ML). Elle est présente pendant la campagne et accompagne Ivan Collendavelloo et Anil Gayan partout. Elle est une nouvelle fois «récompensée», cette fois par la nomination au Cardiac Centre. Nomination controversée qui fait couler beaucoup d’encre, mais elle tient bon. D’ailleurs, sous sa direction, la liste d’attente est réduite, des branches du Cardiac Centre ouvrent dans les hôpitaux, des médecins étrangers sont souvent invités pour éviter le déplacement des patients à l’étranger.

Répondant à une question sur sa relation avec Anil Gayan à l’époque, la directrice d’alors déclare qu’elle connaît le ministre depuis longtemps. «C’est un éminent avocat, nous étions au MSM au même moment, et maintenant nous sommes au ML. Tout le reste est totalement injustifié.»

Mais elle n’y restera pas longtemps, au Cardiac Centre. Un petit remaniement ministériel plus tard, et c’est Anwar Husnoo qui reprend le portefeuille de la Santé. Le 28 mars 2017, répondant à une question de Rajesh Bhagwan, le ministre révèle que Vijaya Sumputh touche un salaire de Rs 323 000. Le chiffre provoque presque des arrêts cardiaques au sein du public et dans les rangs de l’opposition. Pravin Jugnauth se dit choqué, Anwar Husnoo précise qu’il avait reçu une demande d’augmentation qu’il avait refusée. «Le board ou peut-être d’autres personnes ont changé les clauses du contrat et sont allés à l’encontre de nos décisions», devait déclarer le ministre.

Vijaya Sumputh démissionne alors de son poste et reprend son activité d’avocate. Le board du Cardiac Centre est remercié, et peu de temps après, c’est un Senior Advisor d’Anwar Husnoo qui est nommé au poste de chairman. Une enquête est instituée, mais le rapport ne sera jamais rendu public.

Plaintes contre Fayzal Cadersa

Après son départ par la petite porte, Vijaya Sumputh reprend son étude d’avocats. Mais elle a refait parler d’elle cette semaine, lorsque le constable Fayzal Cadersa a affirmé qu’il a été transféré après qu’il l’a prise en contravention. L’inspecteur Jaylall Bhoojawon, président de la Police Officers Solidarity Union, reprend l’affaire. Anil Gayan se refuse à tout commentaire, mais affirme qu’il y a des plaintes contre le policier. Ce dernier aurait tenu des propos racistes à l’encontre de la fille d’un Parliamentary Private Secretary, il y a un an environ.

La nièce d’un ancien ministre avait également porté plainte contre le même policier pour amende injustifiée. Les deux affaires ont été entendues par l’Independent Police Complaints Commission (IPCC) et une décision est attendue. Est-ce là la raison du transfert de Cadersa ? Au niveau de l’IPCC, on affirme qu’aucune décision n’a encore été prise car la priorité est accordée aux affaires plus urgentes. Le commissaire de police a quant à lui émis un communiqué affirmant que les exercices de transfert se font dans la transparence.

Et Vijaya Sumputh dans tout ça ? Elle est sortie de son silence vendredi et a porté plainte contre le constable Fayzal Cadersa et l’inspecteur Jaylall Bhoojawon, affirmant que tout ce qui a été dit est faux.

Qui dit vrai ?