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Accident à Baie-du-Tombeau: «Depuis quatre mois, je ne vis que par la bonté de mes collègues»

27 décembre 2018, 12:14

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Accident à Baie-du-Tombeau: «Depuis quatre mois, je ne vis que par la bonté de mes collègues»

Il veut retourner dans son pays. Mais avant cela, Uddin Mohammad Rasel, 26 ans, veut savoir ce que fera le ministère de la Sécurité sociale concernant son cas. Car, depuis un accident de la route survenu à Baie-du-Tombeau le 3 août, ce jeune Bangladais, qui travaillait dans une usine textile, se retrouve confiné dans un fauteuil roulant, ayant perdu l’usage de ses jambes. Un malheur ne venant jamais seul, il soutient que depuis quatre mois, il ne touche plus de salaire. Contacté, le ministère du Travail dit suivre l’affaire.

Aujourd’hui, le meilleur ami de Mohammad Rasel est son fauteuil roulant, car, sans lui, impossible de se déplacer. Les médecins de l’hôpital ont placé des barres métalliques dans ses jambes. Mais pour le jeune homme, penser à une opération chirurgicale n’est même pas envi- sageable, l’argent faisant défaut. «C’est une chimère. Qui va pouvoir me payer une telle opération ?» Il allègue que depuis son accident, sa compagnie ne lui a plus versé un sou. «Depuis quatre mois, je ne vis que de la bonté de mes collègues de travail. Ils sont devenus ma famille.» Ces derniers n’hésitent pas à lui consacrer le maximum de leur temps libre.

«C’est vraiment dur»

Mais, le plus dur pour le jeune homme, c’est de savoir que sa famille ne pourra plus compter sur lui. «Je suis l’aîné d’une famille de quatre enfants. Ma mère est morte depuis 13 ans et c’était mon rôle de nourrir les miens.» Mohammad Rasel raconte qu’à chaque fois que son père lui parle, ce dernier ne peut retenir ses larmes. «C’est vraiment dur.» Il espère que les Mauriciens vont se montrer généreux et vont lui venir en aide. Il attend de connaître la position du ministère de la Sécurité sociale dans son histoire.

C’est une fois de plus Fayzal Ally Beegun qui a alerté l’opinion publique au sujet des déboires du travailleur étranger. Comme le souligne le syndicaliste, pendant ses quatre années de travail à Maurice, le Bangladais a contribué à la sécurité sociale. «Je déplore la lenteur des officiers sur les dossiers. À présent, l’on me fait comprendre que le ministère ne peut aider cet homme car il n’a pas été blessé sur son lieu de travail. Je pense qu’il est grand temps que le gouvernement apporte des amendements aux lois, surtout en ce qui concerne le travail et la sécurité des travailleurs étrangers.»

 

Un mort et deux blessés : le rapport de l’analyse sanguine du conducteur toujours en attente

<p style="text-align: justify;">Le 3 août, le conducteur Ougeshsing Mundloth percute trois personnes sur la route de Baie-du-Tombeau. L&rsquo;une d&rsquo;elles, Mohammad Oozeerally Massood, a trouvé la mort alors que les deux autres, Surekha Persand et Uddin Mohammad Rasel, ont atterri à l&rsquo;hôpital du Nord avec de multiples blessures. Les habitants de la région, révoltés, voulaient même lyncher le conducteur. Après cinq mois, le rapport de l&rsquo;analyse sanguine n&rsquo;est toujours pas disponible.</p>