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Gestion financière: le bilan positif de la MauBank dédouane Sridhar Nagarajan

27 décembre 2018, 18:06

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Gestion financière: le bilan positif de la MauBank dédouane Sridhar Nagarajan

Trois mois après le départ de son ex-CEO, la MauBank affiche toujours une bonne santé financière. De là à alimenter les spéculations sur les vraies raisons de ce limogeage, le pas est vite franchi.

Bilan financier plutôt flatteur pour la MauBank au 30 juin 2018. Ce qui vient du coup relancer les spéculations sur les véritables raisons ayant abouti au non-renouvellement du contrat de l’ancien Chief Executive Officer (CEO) de cette banque d’État, Sridhar Nagarajan. Il a quitté ses fonctions le 30 septembre dernier.

Or, une des raisons officieuses avancées par le conseil d’administration de la MauBank, pour justifier le départ de Sridhar Nagarajan de son poste de CEO, serait la mauvaise gestion financière de la banque au terme de cette période financière. Et, accessoirement, de sa capacité à «turn around» cette banque qui était chroniquement dans le rouge depuis des années. La MauBank est le fruit de la fusion entre l’ex-MPCB et la National Commercial Bank, elle-même ex-Bramer Banking Corporation.

Cependant, une lecture attentive des résultats financiers de la MauBank, audités par le cabinet Deloitte, vient prouver le contraire. En fait, cet établissement bancaire a réalisé des profits avant impôts et provisions pour des créances douteuses de Rs 203 millions contre Rs 37,5 millions pour la même période l’année dernière. Soit une croissance de 441 %.

Toutefois, après déduction des charges pour des créances, résultant d’un héritage de l’ancienne administration suivant des prêts non performants, les bénéfices nets se sont élevés à Rs 10 millions. Or, sans cette déduction, les profits nets seraient de Rs 177 millions.

Dès lors, il en découle qu’il y avait d’autres raisons qui auraient pu motiver les membres du board à ne pas renouveler le contrat de Sridhar Nagarajan. D’ailleurs, le redressement financier engagé par celui-ci durant ces trois dernières années ne trouve pas un écho favorable auprès de son successeur, qui met tout sur le compte du conseil d’administration.

Dans son analyse, accompagnant les résultats financiers de la MauBank, l’actuel CEO, Premchand Mungar, trouve que «…the work that has gone into bringing the Bank to where it is now is not lost on me. (…) The success of the Bank is due to the strategic direction set by the Board of Directors and the hard work of my colleagues».

Opinion différente

Dans sa lettre à la MauBank, en date du 1er octobre dernier, annonçant sa démission pour des raisons familiales, Saïd Laulloo, le Chairman sortant, a fait valoir une opinion complètement différente. Il apporte carrément son soutien à l’ex-CEO Nagarajan et aux membres du board pour le travail accompli sur la restructuration de cet établissement bancaire. Et ce depuis janvier 2016, avec la MauBank qui est devenue aujourd’hui, selon lui, un «stable banking entity with a cadre of top qualified professionals at Exco level (NdlR, Executive).»

Par ailleurs, pour éviter que l’impact financier négatif de l’héritage de ce portefeuille sur les opérations de la MauBank ne vienne handicaper sa capacité d’expansion à l’avenir, la banque a décidé de restructurer son bilan financier en cédant son portefeuille de prêts non performants se chiffrant actuellement à Rs 7,8 milliards.

Dans la même logique, le rapport annuel, rendu public la semaine dernière, après un long retard, précise que le ratio d’adéquation du capital (Capital Adequacy Ratio) se monte actuellement à 16,87 %, faisant de la MauBank un établissement solidement capitalisé au même titre, selon certains spécialistes, que la MCB. «Aujourd’hui, la MauBank n’a pas besoin d’être capitalisée», souligne une source interne de la banque, ajoutant par la même occasion que pour un partenaire stratégique intéressé à l’acquérir, c’est un critère qui peut faire la différence.