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Nathalia, 2 ans : «Baba koté, lor lili ?»

31 décembre 2018, 20:00

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Nathalia, 2 ans : «Baba koté, lor lili ?»

Comment cela a-t-il pu arriver ? Les questions fusent depuis le décès de deux fillettes suivant un incendie, vendredi. Les parents sont anéantis.

Deux fillettes mortes, leur père grièvement brûlé, la maman et les deux enfants qui lui restent traumatisés et toute une famille désemparée. C’est le triste bilan de l’incendie qui a éclaté vendredi soir, dans une maison de la Cité Anoska, à 16e Mile, Forest-Side. Le couple Joffrey et Pasqualina Ketel, après avoir perdu leur bébé de 10 mois, Aurélia, le jour de l’incendie, perd aussi leur autre fille, Nathalia, moins de 24 heures plus tard.

La fillette, qui aurait eu 2 ans le 15 janvier, a succombé à de graves brûlures tard dans la soirée de samedi, comme l’atteste l’autopsie pratiquée par le docteur Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médicolégal de la police. Les derniers mots de Nathalia étaient pour sa petite sœur, morte : «Baba koté, lor lili ?»

Onze heures, hier, à la Cité Anoska. Les funérailles de Nathalia ont attiré de nombreuses personnes. Le petit corps est transporté à l’intérieur de la maison, dans un cercueil tout blanc. La maman, Pasqualina Ketel, est inconsolable. Elle peut à peine articuler quelques mots tant la douleur d’avoir perdu ses deux filles reste vive. Elle a deux autres enfants, deux petits garçons âgés de 4 et 6 ans.

 Pasqualina Ketel nous explique tant bien que mal qu’elle avait espoir que sa petite Natha- lia allait guérir, d’autant plus que la fillette avait recommencé à parler. «Nathalia demandait après son père, qu’elle appelait tendrement Pépé. Elle a aussi demandé où se trouvait Baba, comme elle appelait Aurélia, voulant savoir si elle était sur le lit.» Poursuivant, la maman éplorée soupire que Nathalia était une petite fille très brave, qui ne montrait pas sa souffrance malgré ses graves brûlures. «Je n’arrive pas à croire que j’ai perdu mes filles. Elles étaient ma joie de vivre. Elles laissent un vide qui ne sera jamais comblé.»

Joffrey Ketel, le père des petites, qui est toujours hospitalisé, ne peut lui aussi se remettre de cette perte. «Quand Pasqualina m’a donné la nouvelle, je n’ai pas versé de larmes. Car au fond de moi, je savais déjà que Nathalia nous avait quittés. Je n’ai pas dormi de toute la nuit. Je pressentais que je l’avais perdue. C’est très dur pour des parents de perdre leurs enfants. Mes filles vont me manquer énormément.»

 Ce vendredi soir, Aurélia dormait à l’étage de la maison, en compagnie de Nathalia, quand l’incendie a éclaté. Le père, Joffrey, n’a pu que retirer l’aînée des fillettes de la chambre noire de fumée et qui était dévorée par les flammes. Il a ainsi subi de graves brûlures sur tout le corps. Le bébé de 10 mois n’a pu être secouru et son corps fut découvert après que le sinistre a été circonscrit.

Joffrey Ketel a subi de graves brûlures. Son épouse, Pasqualina, se remet difficilement…

 Il y avait une petite fête chez la famille Ketel ce soir-là, le grand-père des quatre enfants, Jean-Marc Ravina, s’apprêtant à prendre l’avion pour Rodrigues le lendemain. Il voulait profiter de sa dernière soirée avec ses petits-enfants. Ce sont les voisins qui ont découvert une épaisse fumée noire à l’étage où les deux enfants dormaient. Elles ont été prisonnières des flammes. Une enquête policière est toujours en cours, afin de découvrir les causes de ce drame.

Un incendie a éclaté à l’étage de la maison des Ketel, à Cité Anoska, vendredi. Le couple a perdu ses deux filles.

Joffrey Ketel a subi de graves brûlures. Son épouse, Pasqualina, se remet difficilement…