Il se fait de plus en plus rare. Le gaz ménager n’est plus disponible dans plusieurs commerces depuis peu. Les commerçants montrent du doigt ceux qui sont chargés de la livraison.

Grande consommation ou service tournant au ralenti ? Depuis quelques jours, le gaz ménager n’est pas disponible dans plusieurs régions du pays. La cause : «la livraison n’a pas été faite depuis quelques jours», avance un boutiquier de Roche-Bois.

«Il n’y a pas de pénurie sur le marché», tient-il cependant à rassurer. De faire ressortir qu’il a des bonbonnes de gaz de couleur bleue, mais pas en grande quantité.

Un peu plus loin, dans le Nord, à Grand-Baie, Sunil, propriétaire d’une épicerie, se retrouve dans une situation cocasse. Lui-même revendeur de gaz ménager, il n’en a plus pour sa propre consommation.

«Ce n’est pas évident de travailler. Je n’ai pas été livré depuis plusieurs semaines», avance Sunil. Il ajoute, toutefois, qu’il a appris qu’un grand distributeur de la région, qui livre également à domicile, a reçu un gros stock tout récemment. «Pourquoi une telle pratique ?», se demande-t-il.

Si du côté du Vivo Energy Mauritius Ltd, l’on affirme que le «gaz bleu» est disponible sur le marché, une employée de Total reconnaît qu’il y a une pénurie, surtout concernant la bonbonne rouge. Deux facteurs sont principalement responsables de ce manque.

Jayshree Bhanjan, responsable de communication chez Total Mauritius, affirme qu’un bateau transportant des bonbonnes a eu beaucoup de retard en transitant à La Réunion. «Avec la manifestation des gilets jaunes, le navire n’a pu nous livrer à temps. D’où ce retard.»

La responsable de communication de Total Mauritius souligne, en outre, qu’il y a une pratique illégale et dangereuse qui se fait depuis quelque temps. «Des garagistes ont équipé des véhicules avec du gaz ménager. Nous avons moins de bonbonnes pour l’usage domestique.»

Les premiers à en pâtir sont les consommateurs. Un fonctionnaire a dû visiter plusieurs commerces de Triolet à Grand-Baie, le 31 décembre, avant de mettre la main sur une dernière bonbonne rouge. «C’était pour la réserve. Je craignais que la bonbonne de gaz déjà entamée chez moi se vide pendant les jours fériés.»
 
Même scène pour Mukesh Tacoor, un habitant de Plaines-des-Papayes. Il a lui aussi sillonné plusieurs villages du Nord, lundi, avant de trouver une bonbonne rouge. «J’ai eu de la chance car c’était la dernière», lâche-t-il.

Du côté de l’inspectorat du ministre du Commerce, un officier affirme qu’il fera un constat aujourd’hui pour connaître la situation sur le marché. D’autant que la Consumer Protection Unit (CPU) avait sollicité la collaboration des fournisseurs pour qu’il n’y ait pas de pénurie pendant les fêtes. Ce, même si le ministère ne contrôle pas leur fonctionnement.

«Il n’y a aucun contrôle en amont sur les horaires de travail des distributeurs. En principe, ils ont une responsabilité commerciale envers leur clientèle et ils s’accommodent à garantir la pérennité du système de distribution», déclare un cadre du ministère. Cependant, si un distributeur provoque délibérément une pénurie, la CPU a le droit d’enquêter.

Dans une déclaration à l’express, Belinda Teeroovengadum, Communications Manager de Vivo Energy Mauritius Ltd, affirme que la compagnie avait préparé un plan pour la fin de décembre. «Je vous rassure qu’il n’y a aucune pénurie de la bonbonne bleue sur le marché. Nous avons fait le nécessaire pour que les commerçants aient un bon stock jusqu’à la reprise des activités de l’année.»

La responsable de communication de Total Mauritius maintient qu’ils ont travaillé hier, jour férié, pour assurer la livraison du gaz ménager. «Au fur et à mesure que nous recevons des bonbonnes, nous faisons les distributions dans les régions les plus affectées…»