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Salaire minimum: une hotline pour dénoncer les mauvais payeurs
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Salaire minimum: une hotline pour dénoncer les mauvais payeurs
Il sera bientôt possible de dénoncer son patron en toute confidentialité si celui-ci ne paie pas le salaire minimum. Le ministère du Travail mettra en service une hotline qui recueillera des plaintes cette année-ci. Depuis janvier 2018, bon nombre d’employés perçoivent un revenu mensuel de Rs 9 000. Toutefois, quelques employeurs font fi de la loi. Cette nouvelle mesure qui arrive un an après l’introduction du salaire minimum a pour but d’aider à ce que la loi soit davantage respectée, a déclaré le ministre Soodesh Callichurn.
En attendant cette hotline, le ministre du Travail encourage les employés concernés à porter plainte à la Citizen Support Unit. «Les employés ne doivent pas avoir peur de perdre leur emploi. Si les patrons ne se conforment pas à la loi, il faut les dénoncer. Car ce sont eux, les employés, les grands perdants. Comme ils ne touchent pas le salaire minimum, ils perdent par rapport à la Negative Income Tax», explique-t-il.
Dans certains secteurs, l’introduction du nouveau salaire se fait avec plus de difficultés. Les gardiens, les employés de maisons ou encore ceux qui sont engagés par des professionnels à leur propre compte touchent souvent moins de Rs 9 000. Il y a même des sous-traitants de l’État qui rémunèrent leurs employés en dessous du salaire autorisé. «Certaines entreprises ont eu recours au licenciement », déplore Radhakrishna Sadien, président de la Government Services Employees Association.
Son homonyme de la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé, Reaz Chuttoo, ajoute que certains patrons ont réduit le nombre d’heures de travail afin de ne pas avoir à payer le salaire minimal. Les employés sont ainsi payés uniquement pour les heures de travail effectuées. L’introduction du salaire minimum est une «première étape vers un salaire décent. On va vers une indépendance économique des travailleurs», poursuit le syndicaliste. Désormais, il faut améliorer cette mesure. «Il faut empêcher les personnes malhonnêtes de contourner la loi.»
Les syndical i s tes vont plus loin : l’État doit ramener la pension de vieillesse à Rs 9 000, soit le même montant que le salaire minimal. Rashid Imrith, président de la Federation of Public Sector and Other Unions, souligne qu’il a déjà demandé aux autorités de mettre sur pied un système qui rendrait cela effectif. Selon lui, l’État aurait pu augmenter cette somme progressivement. D’abord en y ajoutant Rs 1 000 en janvier 2020. De cette manière, le réajustement ne pèserait pas lourd sur l’économie.
Autre revendication : que le salaire soit revu à la suite de l’introduction du salaire minimum, tel que le préconise l’article 9 de la National Wage Consultative Council Act de 2016. Sollicité à ce sujet, Soodesh Callichurn laisse entendre que le nécessaire sera fait une fois qu’il sera en possession des rapports des deux institutions concernées. Nommément le National Remuneration Board et le Pay Research Bureau (PRB). Si la première instance a déjà soumis le sien, le rapport du PRB se fait attendre. «L’organisme travaille déjà dessus. À travers mon homologue de la Fonction publique, Eddy Boissézon, j’ai fait une demande pour que le PRB nous fasse parvenir son rapport au plus vite», dit le ministre.
Douze sociétés traînées en justice
<p style="text-align: justify;">Un total de 5 447. C’est le nombre d’inspections effectuées par le ministère du Travail de janvier à octobre 2018 (les chiffres pour les mois de novembre et décembre ne sont pas encore disponibles) pour s’assurer que les entreprises paient le salaire minimum aux employés. Et 34 charges ont été dressées contre elles. Il nous revient que 12 compagnies ont été poursuivies en justice. Deux d’entre elles ont écopé d’une amende de Rs 5 500 et deux autres de Rs 2 000. L’amende maximale est de Rs 50 000.</p>
Non-paiement du bonus : 168 plaintes reçues
<p style="text-align: justify;">Les employeurs avaient jusqu’au 20 décembre pour verser 75 % du bonus de fin d’année et jusqu’au 31 décembre pour payer les 25 % restants. Or, au moins 168 d’entre eux ont fait fi de la loi depuis le 21 décembre. Au ministère du Travail, on affirme qu’une soixantaine de cas ont été réglés.</p>
<p style="text-align: justify;">D’autres patrons ont effectué un paiement partiel et ont promis de payer le montant dû, alors que d’autres ont donné l’assurance qu’ils vont payer leurs employés. La semaine prochaine, ces employeurs seront appelés au siège du ministère. Des convocations seront envoyées à ceux qui ne seront pas présents à ces réunions.</p>
Les projets du ministère
<p style="text-align: justify;"><em>«Je compte idéalement apporter les amendements aux lois du travail avant la fête du travail»</em>, indique Soodesh Callichurn. Un des amendements proposés concerne la fiche de paie. À ce jour, une personne qui emploie moins de dix personnes n’a pas obligation à fournir une fiche de paie. <em>«Dorénavant, cela va changer. Tout individu qui emploie ne serait-ce qu’une personne devra lui remettre une fiche de paie»</em>, précise-t-il. Ce sera aussi un moyen de s’assurer que le patron paie le salaire minimum à ses employés. Le ministère du Travail se penche aussi sur l’introduction d’un <em>Portable Gratuity Scheme</em> dans le cadre duquel tout employeur devra contribuer à un fonds pour chaque employé. Ce dernier pourra toucher l’argent à sa retraite. Actuellement, lorsqu’une personne part à la retraite, elle reçoit un montant équivalent à quinze jours par année de service effectués dans la compagnie où elle a travaillé dernièrement. Si l’employé est mis à la porte pour une raison quelconque, il ne touche rien.<em> «Or, avec ce “scheme”, qu’une personne change d’employeur, qu’elle soit remerciée ou qu’elle prenne sa retraite, elle recevra une somme d’argent au terme de sa vie professionnelle»</em>, affirme Soodesh Callichurn. Le montant ? <em>«Il n’a pas encore été fixé mais on travaille dessus», laisse-t-il entendre. D’ajouter que «Business Mauritius est plutôt d’accord»</em> avec cette mesure.</p>
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