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Rentrée scolaire: la misère aux trousses

6 janvier 2019, 17:37

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Rentrée scolaire: la misère aux trousses

Après les fêtes, place à la rentrée. Mais tous les petits écoliers ne sont pas égaux face à l’argent. Certains parents galèrent pour trouver le budget requis pour les livres, le cartable, les chaussures, entre autres. Rencontre.

Ils ont envie d’apprendre, d’avoir une vie meilleure, se faire des nouveaux amis… d’être de petits écoliers comme les autres. Sauf que, pour certains, l’argent fait défaut. Pour la rentrée, ils n’auront pas de chaussures de marque, pas de vêtements griffés. Leurs parents à eux doivent «trasé» pour les envoyer en classe.

Lionel a 6 ans. Il entre cette année en Grade 1. Abordant son éternel sourire, il court et joue dans les rues de Riche- Terre comme à son habitude. Après ses trois mois de vacances scolaires, il ne se soucie pas vraiment de la rentrée. Ce qui l’enchante, cependant, c’est le fait qu’il se fera de nouveaux amis dans quelques jours. «Wi, mo pé kontan pou al enn nouvo lekol. Mo pou kapav zwé ek bann nouvo kamarad.» De plus, il y a d’autres petits camarades du quartier qui seront dans le même établissement scolaire que lui. «Mo pou zwenn zot laba. Mo pa pou per.»

Cependant, pour ce qui est du matériel scolaire, l’uniforme, le sac et les baskets qui vont avec, c’est une autre paire de manches. Le shopping pour le garçonnet est loin d’être une tâche facile. Surtout que, confie sa maman, femme au foyer, ils n’ont pas la moitié de la somme requise pour les acheter. Son père, lui, est vendeur de poulet dans la région. «Li pou bien bien difisil pou nou… na pa koné kouma pou al fer sa la», confie la maman.

 

Même si Lionel est loin de ces préoccupations financières, sa maman, elle, s’inquiète du regard des autres à l’école. «Seki ena nou pou donn li. Seki bon ek li, sé ki li enn zanfan ki konpran. Kan dir li péna kas pou asté enn zafer, li pa persisté.» L’argent pour les «gato», les activités, il faudra également le trouver. Mais, pas question de céder au découragement. «Nou pou débat nou.»

Autre lieu, même combat. Bhivesh , 9 ans, sera lui en Grade 5 à la rentrée des classes. Ce qui ne l’emballe pas vraiment. Ses parents, qui travaillent tous deux comme vendeurs dans un magasin, sont cependant catégoriques. L’éducation de leur fils passe avant tout, histoire qu’il ait un avenir meilleur. Par ailleurs, hormis le budget pour l’uniforme, les souliers, le sac, il faudra prévoir des coûts additionnels : ceux des incontournables leçons particulières. «Pou oblizé koupé transé mé pou bizin fer li. Sinon bann lezot dan so klas pou gagn lavans lor li», estiment ses parents.

De plus, confie sa mère, chaque trois mois, il faut encore une fois trouver de l’argent pour changer les chaussures, qui s’usent vite. «Nou pena kas pou asté soulié mark ek si li pa bon kalité, li kas vit. Pa kapav les li al lekol ek soulié troué.»

Quoi qu’il en soit, Lionel et Bhivesh ne seront pas les seules à être dans cette situation. Certains, moins chanceux encore, devront se contenter de vieux sacs et de vieux souliers, alors que d’autres se dirigeront vers des associations pour obtenir de l’aide.

Combien ça coûte

<p>Pour un enfant du primaire, il faut débourser, en moyenne, dans les Rs 2 500 à Rs 3 000 pour les uniformes uniquement. S&rsquo;ajoutent à cela quelque Rs 1 500 à Rs 2 500 pour le sac et les chaussures, selon des parents. Pour ceux qui intègrent le secondaire, il faut compter un budget additionnel, soit Rs 2 000 à monter, pour les livres.</p>