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Recrutement: de nouvelles mesures pour attirer des policiers
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Recrutement: de nouvelles mesures pour attirer des policiers
Des 6 291 candidats qui ont postulé pour être policiers, sapeurs-pompiers ou gardiens de prison en août et septembre derniers, seuls 945 ont été sélectionnés par la Disciplined Forces Service Commission (DFSC). Soit environ 15 % des postulants. Au sein de l’organisme, on avance que c’est la première fois qu’il y a moins de candidats choisis comparativement au nombre de vacances disponibles.
La DFSC avait prévu de recruter 1 100 policiers, 90 sapeurs-pompiers et 20 gardiens de prison. «Un constat révélateur et troublant », indique-t-on au sein de l’organisme. C’est la raison pour laquelle la DFSC a convoqué une réunion, la semaine dernière. Des représentants de la police, du Pay Research Bureau (PRB) ainsi que des ministères de la Santé, de la Défense et de la Fonction publique étaient présents, pour revoir la situation et dégager une stratégie pour l’avenir.
En vue d’attirer plus de candidats, ceux qui ont plus de potentiel d’éligibilité de surcroît, la DFSC a revu ses critères de recrutement. Elle va dorénavant mener des campagnes pour sensibiliser les candidats potentiels aux épreuves auxquelles ils seront soumis dans le cadre des «physical aptitude tests». Le but est qu’ils puissent se préparer des mois en avance. La toute première campagne devrait être lancée prochainement afin de toucher ceux qui comptent s’inscrire lors du prochain exercice prévu en juin.
L’organisme se penche aussi sur l’introduction d’un «scheme of service» – jusqu’ici inexistant – à l’intention des policiers. Le but principal étant de mettre un frein à la pratique de promotion «saute-mouton». «On va inculquer une discipline. Ceux qui vont travailler dur vont grimper les échelons. On va ainsi défaire la frustration des bosseurs qui n’obtiennent pas de promotion», explique-t-on.
Présence de drogue
Et comme annoncé dans l’édition de l’express du 6 septembre 2018, la DFSC compte introduire une formation en autodéfense à l’intention des policiers. À la fin de novembre dernier, une délégation s’est rendue en Inde pour explorer la possibilité d’avoir des formateurs dans ce domaine. Le gouvernement indien a accepté cette demande. Du coup, une équipe fera bientôt le voyage pour bénéficier de ces cours. Et chaque année, cinq recrues seront envoyées avec le même objectif.
Les policiers seront dotés d’une nouvelle confiance en soi. À la longue, il y aura également un groupe de formateurs en autodéfense à Maurice. Les policiers à mi-carrière n’ont pas été oubliés. Dès qu’un policier atteint le rang de chef inspecteur, il bénéficiera d’une formation en vue d’avoir des qualités de leadership. Une rotation dans les différentes unités de la police sera aussi introduite. «Quand on reste longtemps dans un département, cela prête à l’abus», fait-on ressortir en citant des cas récents où ce problème a été décelé.
L’annonce concernant la prise de sang pour détecter la présence de drogue parmi les recrues se concrétise aussi. Les 500 policiers (dont 400 hommes) qui démarrent leur formation de six mois à partir de cette semaine seront soumis à ces tests. Mais ce ne sera pas un test isolé. D’ailleurs, lors du dernier exercice de recrutement, de multiples vérifications faites auprès de la police (puisqu’il faut aussi obtenir l’autorisation de la police), a révélé un cas où un candidat prenait de la drogue. Il a été éliminé sur le champ. Soulignons que des contrôles surprises sont aussi prévus. Il y aura également l’introduction d’un carnet de santé, avec la collaboration du ministère de la Santé. «Non seulement on veut se défaire du problème de surpoids des policiers, mais de plus, effectuer des examens médicaux sera à leur avantage. Le plus tôt on détecte un problème de santé, le mieux ce sera pour eux», affirme-t-on.
Comité sur les suspensions
La DFSC étudie aussi la possibilité de mettre sur pied un «standing disciplinary committee» pour traiter les cas de policiers suspendus. Plus de 200 policiers sont concernés, et cela coûte énormément à l’État. Le comité disciplinaire devrait, selon la DFSC, être présidé par un juge à la retraite et deux assesseurs. Le Police Prosecution Office est aussi concerné par les changements.
Si, jusqu’à présent, ce sont des policiers qui traitent des cas où des plaintes ont été faites contre leurs collègues, la DFSC estime que cette tâche devrait revenir à des avocats. «Le bureau du Directeur des poursuites publiques mènera son enquête de son côté. Les avocats dont on parle seront appelés à prendre des actions dans un temps raisonnable. Prenons le cas de David Gaiqui. À ce jour, aucune action n’a été prise contre les policiers concernés», déplore-t-on.
La DFSC a déjà eu une session de travail avec le PRB afin que tous les changements proposés soient incorporés dans son prochain rapport. À l’avenir, la DFSC va aussi se pencher sur le fait qu’«un tiers des policiers s’attellent à des tâches administratives».
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