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Accumulations d’eau: tous responsables…
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Accumulations d’eau: tous responsables…
Après plusieurs jours de chaleur intense, le pays a été confronté dimanche 27 janvier à un front d’instabilité qui a provoqué des pluies conséquentes. Ces averses ne sont pas des pluies diluviennes comme celles qui avaient frappé le pays durant le mois de janvier 2018. Il n’empêche que les différents évènements pluvieux de décembre et les épisodes passagers de janvier ont mis à l’épreuve les drains nouvellement construits dans les villages, mais aussi les développements qui se font actuellement autour de l’île.
Malgré les investissements, force est de constater que les problèmes persistent dans différentes régions, alors que d’autres endroits se retrouvent confrontés à de nouveaux problèmes. Il suffit de voir les photos et vidéos postées sur les réseaux sociaux dès que les pluies sont importantes pour s’en rendre compte.
Les responsabilités de ces accumulations d’eau sont partagées : le gouvernement, le secteur privé et les citoyens car c’est une série de problèmes qui y contribuent dans les différentes régions de l’île. Les détritus dans les drains, souvent considérés comme le problème principal, ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Ces derniers sont bouchés non seulement par des déchets mais aussi par des constructions en béton des particuliers comme c’est visible dans la capitale.
Ailleurs dans le monde, comme en Australie, l’idée de placer des filets pour collecter les déchets dans les drains a fait son bonhomme de chemin mais ce n’est qu’une solution temporaire et localisée. «C’est une bonne idée mais collecter les déchets n’est qu’une partie du problème. Certes, il faut un nettoyage régulier des drains mais plus que cela, c’est une planification urbaine efficace qui doit impérativement exister», estime l’urbaniste Vasant Jogoo. «Cela doit concerner tout le monde, le public et le privé. Pour que les accumulations d’eau soient réduites, il faut un plan directeur national, qui s’applique à tous et pas un patchwork entre deux projets. Autrement, il n’y aura pas de solution possible.»
Avec les développements en cours, le manque d’uniformité des projets découlant du non-respect de leurs cahiers des charges, qu’ils soient privés ou publics, reste l’obstacle majeur pour une évacuation d’eau de pluie efficace. Sans compter le manque de respect que le public a pour le système de drains. «Tout le monde est responsable, le gouvernement, le public et les Mauriciens», pense l’ancien ministre de l’Environnement, Rajesh Bhagwan, du MMM. «Quand j’étais en poste en tant que ministre de l’Environnement, nous avions une vision d’ensemble. C’est ce qui manque actuellement et c’est pour cela que les problèmes s’accumulent. Il faut que les responsabilités soient situées quand ce sont de mauvaises planifications qui en sont la cause.»
Pour le moment, les évènements météorologiques ont largement épargné le pays, en comparaison aux lourdes pluies qui s’étaient abattues sur l’île l’an dernier. Mais il serait préférable de ne pas parier sur la chance, d’autant plus que la saison cyclonique est encore longue. Ce qu’il faut, c’est une stratégie nationale, avec une prise de conscience de tous avant que l’île ne soit submergée.
Silence radio du gouvernement
<p style="text-align: justify;">Depuis le 28 novembre dernier,<em> «l’express»</em> a posé des questions à différents ministères par rapport à la façon dont ils vont traiter les problèmes d’accumulations d’eau durant l’été et la saison cyclonique 2019. Le ministère de l’Environnement, la <em>National Development Unit</em> et le ministère de l’Agro-industrie ont été contactés pour un état des lieux de leurs réalisations en la matière. </p>
<p style="text-align: justify;">À l’exception de quelques collectivités locales, le ministère de l’Agro-industrie a répondu par le biais d’un préposé que le ministère se penchait toujours sur l’élaboration du <em>«Wetlands Bill».</em> Les autres instances – à qui il a été demandé si des changements ont été apportés au service de nettoyage et de maintien en état des drains, de même que les sommes investies pour leur aménagement et leur réparation, notamment dans les régions rurales sévèrement touchées en 2018 – ont toutes joué les morts. </p>
Des drains ici et là
<p style="text-align: justify;">Après les mauvaises expériences de l’année dernière, les collectivités locales et le gouvernement ont tenté de trouver des solutions. Des travaux ont été réalisés dans certains villages, à l’exemple du Morne, ou encore à Terre-Rouge, ou bien dans la région de Bel-Ombre. Des sommes conséquentes ont été investies dans ces travaux. Le conseil de district de Rivière-Noire a débloqué une somme de Rs 8 millions pour les drains. </p>
<p style="text-align: justify;">Mais plusieurs villages sont restés sur leur faim, comme ceux de Poste-de-Flac ou La Gaulette, où les travaux ont accusé du retard.</p>
Les rivières et marécages inquiètent
<p>L’état des rivières et des wetlands est aussi pointé du doigt. Certaines rivières ont été nettoyées, d’autres sont actuellement remises en état par le gouvernement. Malheureusement, cela semble un coup d’épée dans l’eau. Il suffit de traverser le pont de la rivière Mesnil, à Floréal, pour voir quantité de déchets flottant à la surface, et qui, dès qu’il pleut, sont emportés par le torrent. Ces mêmes déchets peuvent finir par boucher le cours de l’eau ailleurs. </p>
<p>Du côté des marécages, ce sont des projets de développement qui sont contestés pour leur impact sur ces zones importantes aux quatre coins de l’île. Par le passé, les accumulations d’eau dans le nord avaient fait couler de l’encre car les zones humides, dont le rôle est d’absorber l’eau de pluie, ont été comblées. </p>
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