Un week-end d’angoisse et d’attente… Ce n’est qu’hier, lundi 28 janvier, peu avant midi, lors d’une conférence de presse, que le commissaire de la santé de Rodrigues, Simon Pierre Roussety, a annoncé aux patients rodriguais que l’eau utilisée pour les séances de dialyse est propre et que le service est de nouveau opérationnel.

Pourtant, l’express a appris que le laboratoire de l’hôpital de Candos avait déjà avisé la partie rodriguaise, depuis samedi 26 janvier, que l’eau n’est pas contaminée. Une source au ministère de la Santé affirme avoir remis, samedi, les résultats des analyses à un fonctionnaire rodriguais en déplacement à Maurice avec les échantillons d’eau.

Pourquoi, donc, la nouvelle n’a pas été annoncée aux patients le même jour ? «Nous avons effectué un premier test concluant à Rodrigues vendredi, mais il fallait un deuxième avis. Nous avons alors sollicité le ministère de la Santé. Je suis au courant que les résultats sont arrivés à Rodrigues samedi, mais je ne sais pas pour quelle raison ils n’ont pas été remis à la commission de la santé ou à l’hôpital. Je demanderai une enquête», a déclaré Simon Pierre Roussety.

Présent à l’hôpital de Rodrigues hier matin, le Minority Leader et leader du Mouvement rodriguais, Nicolas Von-Mally, avance qu’il a essayé d’avoir une copie des résultats des analyses auprès de la directrice par intérim de l’hôpital, le Dr Mila Mungroosing. En vain.

Les patients étaient soignés à Maurice au début de janvier pendant que des techniciens réparaient l’appareil de l’hôpital Queen Elizabeth, à Crève-Cœur. Ces patients sont rentrés samedi, croyant qu’ils allaient recevoir des soins à Rodrigues. Or il a été demandé à plusieurs d’entre eux, pendant le week-end, de signer une décharge avant le traitement, désengageant ainsi l’hôpital en raison de la qualité douteuse de l’eau.

Le commissaire de la santé de Rodrigues souligne qu’il ne savait pas que les malades devaient signer un document avant leur traitement. «J’ai fait une requête auprès du Departmental Head pour en savoir plus. Si tel est le cas, je lui demanderai de tout arrêter», maintient-il.

Du côté de l’opposition rodriguaise, Nicolas Von-Mally insiste sur le fait que l’hôpital a proposé aux patients de signer une décharge avant le traitement. «Les malades avaient le choix entre suivre le traitement avec le risque d’être contaminés ou de se laisser mourir. Ce n’est pas normal. On ne peut pas jouer avec la vie des Rodriguais ainsi», tempête-t-il. D’ajouter qu’il a passé une bonne partie de la journée dans l’enceinte de l’hôpital hier, avec l’espoir de rencontrer les malades.

«Les malades avaient le choix entre suivre le traitement avec le risque d’être contaminés ou de se laisser mourir. Ce n’est pas normal. On ne peut pas jouer avec la vie des Rodriguais ainsi.»

Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, a également eu vent que des patients ont dû signer une décharge. «D’où ma visite à Rodrigues. Ils ne peuvent pas traiter des malades ainsi», déplore-t-il.