Publicité
La Mule: un drame percutant
Par
Partager cet article
La Mule: un drame percutant
Résumé, à plus de 80 ans, Earl Stone est aux abois. Il est non seulement fauché et seul, mais son entreprise risque d’être saisie. Il accepte alors un boulot qui – en apparence – ne lui demande que de faire le chauffeur. Sauf que, sans le savoir, il s’est engagé à être passeur de drogue pour un cartel mexicain. Extrêmement performant, il transporte des cargaisons de plus en plus importantes. Ce qui pousse les chefs du cartel, toujours méfiants, à lui imposer un «supérieur» chargé de le surveiller. Mais ils ne sont pas les seuls à s’intéresser à lui : l’agent de la DEA Colin Bates est plus qu’intrigué par cette nouvelle «mule». Entre la police, les hommes de main du cartel et les fantômes du passé menaçant de le rattraper, Earl est désormais lancé dans une vertigineuse course contre la montre…
La note : 8/10
Dans ses meilleurs films, Clint Eastwood déploie l’art délicat du mélodrame. Il se met en scène lui-même avec une certaine sécheresse, voire une économie dans sa grammaire cinématographique, mise au service de personnages souvent taciturnes, souvent isolés ou en colère avec le monde entier. La Mule est sa seconde collaboration avec le scénariste Nick Schenk qui, après l’exceptionnel Gran Torino, s’inspire ici d’une histoire vraie, celle de Leo Sharp, vétéran de la Seconde Guerre mondiale qui, à 90 ans, est devenu transporteur de drogue pour le cartel de Sinaloa dans les années 2000, à la suite de problèmes financiers.
Eastwood n’est plus ici ce vieux bougon au coeur de pierre dont la trajectoire en cour de film, au contact de l’autre, devient source d’émotions (Million Dollar Baby, Gran Torino). Au contraire, c’est un homme charmant, horticulteur de par sa profession, qui voit son affaire péricliter avec le déploiement d’Internet et qui, pour s’en sortir, trouve par hasard cette opportunité de job de transporteur, lui qui adore avaler des kilomètres d’asphalte au volant de son pick-up.
Avec l’argent qu’il se fait, il sauve un club de vétérans. Il n’hésite pas non plus à dépanner une famille bloquée sur le bord de la route, malgré la surveillance dont il fait l’objet par un ponte du cartel. Et puis, il y a une malice dans ses yeux que l’on ne connaissait presque plus chez Clint Eastwood, des petites blagues qui fusent, des sourires.
Contrairement aux idées reçues, La Mule n’est donc pas un film de traque, même si l’enquête de la DEA, menée par le personnage de Bradley Cooper, tout en sobriété, apporte une tension efficace au scénario. On retrouve aussi la rigueur du scénariste Nick Schenk, dans l’évocation de l’organisation d’un cartel de drogue, fort de son expérience sur la saison 3 de Narcos.
Eastwood joue ainsi avec plusieurs couches de son cinéma, mais toujours au service d’un mélodrame sur les liens familiaux patiemment construits. Il y a l’idée qu’il n’est jamais trop tard, même à 90 ans, pour demander pardon et apprendre à connaître son prochain.
Au-delà de l’intime, on peut y voir un état des lieux de la société américaine. Délaissant son exploration de la figure du héros américain, déclinée dans une large partie de sa filmographie, Eastwood prend le temps de faire exister à l’écran divers représentants de la classe moyenne, celle qui s’appauvrit. Les «courses» que son personnage réalise sont autant d’étapes dans le récit qui permettent, une fois évacuées, de se concentrer sur les moments de creux, où le personnage tente de réintégrer la cellule familiale et où il prend conscience des difficultés qu’éprouvent ses amis.
Jamais le réalisateur ne force le propos. Puisqu’il n’est ni dans le désespoir, ni dans le misérabilisme, la démarche incertaine et le sourire en coin, c’est donc au spectateur de saisir le tableau général… Même le racisme institutionnel est évoqué, au détour d’une ou deux phrases envers les Mexicains mais aussi envers une famille afro-américaine, bloquée sur le bord de la route, qu’Earl Stone dépanne avec plaisir, mais sans pouvoir s’empêcher de la qualifier de «nègre(s)».
Malgré son sujet, Eastwood observe tous ces personnages avec la même bienveillance. Il en comprend les parts d’ombre, les failles, mais n’en juge aucun, en particulier son propre personnage. Si l’auteur ne clôt pas son film en tragédie bouleversante, comme certains de ses précédents longs-métrages, il referme toutefois «La Mule» avec une certaine mélancolie. À voir.
Source : Internet
<div data-video="jw" data-video-src=""> </div>
Fiche technique
Titre original : The Mule
Genre : Drame
Durée : 1 h 56
De : Clint Eastwood
Avec : Clint Eastwood, Bradley Cooper, Laurence Fishburne, Michael Peña, Dianne Wiest, Andy García
Salles : Star Caudan, La Croisette, Bagatelle
En salles
Aquaman
<div data-video="jw" data-video-src=""> </div>
L’histoire en une ligne : Arthur Curry, fils d’un terrien et de la reine des Atlantes, doit renouer avec ses racines afin de sauver la terre des désirs de conquête de son petit frère, le roi Orm…
Genre : Action, aventures, superhéros
Durée : 2 h 25
De : James Wan
Avec : Jason Momoa, Amber Heard, Willem Dafoe, Patrick Wilson, Dolph Lundgren, Yahya Abdul-Mateen II, Nicole Kidman
Salles : MCine Flacq, Trianon
Bumblebee
<div data-video="jw" data-video-src=""> </div>
L’histoire en une ligne : En fuite, l’Autobot Bumblebee trouve refuge en 1987 dans une petite ville balnéaire de Californie où Charlie, une ado de 18 ans, va l’aider à retrouver sa voie…
Genre : Science-fiction, aventures, action
Durée : 1 h 54
De : Travis Knight
Avec : John Cena, Hailee Steinfeld, Jorge Lendeborg Jr
Salles : Star Caudan, La Croisette, Bagatelle
Creed II
<div data-video="jw" data-video-src=""> </div>
L’histoire en une ligne : Adonis Creed doit faire face à ses démons lorsque Viktor Drago, fils du boxeur qui a tué son père sur le ring, le défi pour le titre de Champion du monde…
Genre : Drame
Durée : 2 h 10
De : Steven Caple Jr.
Avec : Michael B. Jordan, Sylvester Stallone, Tessa Thompson, Wood Harris, Phylicia Rashad, Dolph Lundgren
Salles : Star Bagatelle, Caudan, La Croisette, MCine Trianon, Flacq
Publicité
Les plus récents