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Pointe-aux-Sables: «Si fié lor lotorité, nou zanfan kontinié atann dan lapli-soley mem»
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Pointe-aux-Sables: «Si fié lor lotorité, nou zanfan kontinié atann dan lapli-soley mem»
Ils ont, une fois de plus, décidé de prendre le taureau par les cornes. Las d’attendre que les autorités fassent leur part des choses, On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. «Si fié lor lotorité, nou zanfan kontinié atann dan lapli-soley mem.» Une dizaine d’habitants de Pointes-aux-Sables, membres d’une association appelée Mouvement Sugar Planters, ont refait le coup de 2018 en construisant, avec leurs propres moyens, un abribus. La structure en bois et en tôle trône fièrement, depuis une semaine, de l’autre côté de la route, à quelques mètres à peine de celle construite en janvier 2018.
Stelio Joseph, 53 ans, a participé à la construction du «bus stop». Il raconte, non sans fierté, que cela leur a pris deux jours seulement. «Bann dimoun isimem finn donn koudmé ek ansam, nou finn rési mont sa. Dépi dézan mo abit isi mem enn lamier zot pa fouti mété…» Par «zot», comprenez les autorités…
Darwin Change, qui a filé un coup de main pour l’aménagement de cette structure, explique que les matériaux n’ont pas été difficiles à trouver. «Nous n’avons pas fait de dépenses conséquentes. Nous avons trouvé les feuilles de tôle et le bois à proximité des usines de la région. Zot ti pé zété, nou finn ramasé nou’nn servi li pou fer kitsoz.»
«Au lieu que de compter sur les députés et ministres, nous pouvons agir nous-mêmes et embellir nos régions.»
Christelle salue chaudement l’initiative de ses voisins. «C’est un exemple d’humanité, il faut les applaudir. Ces personnes y ont consacré leur temps et leurs efforts malgré la météo capricieuse. Zot finn prouvé ki pa bizin milion pou fer sa !»
Y aura-t-il un troisième abribus ? Pas pour le moment, affirme Darwin Change. «Nous avons essayé de faciliter nos vies et celles de nos voisins, dans la cité. Nous n’allons tout de même pas construire des abribus partout…» Il encourage toutefois les Mauriciens à imiter leur démarche. «Au lieu que de compter sur les députés et ministres, nous pouvons agir nous-mêmes et embellir nos régions.»
Reste à savoir si l’abribus fraîchement construit résistera à l’usure du temps. Celui érigé en janvier 2018, en tout cas, a su résister aux rafales du cyclone Berguitta ainsi qu’à d’autres intempéries.
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