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Des plaisanciers rament, l’un d’eux en grève de la faim
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Des plaisanciers rament, l’un d’eux en grève de la faim
Une famille entière de plaisanciers se retrouve sur le pavé à Trou-d’Eau-Douce. Comme elle est privée de son gagne-pain, l’un de ses membres, Jonathan Dardenne, a entamé hier une grève de la faim. Il espère ainsi alerter l’opinion publique et les autorités concernées sur ce qui se «trame» depuis quelque temps au point d’embarquement de cette plage.
Sa famille dénonce la politique «de deux poids, deux mesures» que les plaisanciers disent subir depuis que la Tourism Authority a instauré sa nouvelle loi. Depuis le 11 janvier, les plaisanciers de l’Est doivent récupérer leurs clients à partir d’une zone spécifique et leur remettre un reçu. De plus, seuls ceux qui détiennent une licence peuvent opérer à Trou-d’Eau-Douce ; ils sont 53 dans cette situation. Si Jonathan Dardenne affirme qu’il a son permis mais que celui-ci a été suspendu, la directrice de la Tourism Authority fait entendre un autre son de cloche.
La chaleur semble déjà jouer sur sa santé. Allongé sur son matelas, Jonathan Dardenne paraît épuisé. Ce père de deux enfants regarde les membres de sa famille qui l’entourent et le soutiennent dans cette lutte contre la Tourism Authority. Son gendre préfère parler à sa place.
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Pour Owen Nobin, la politique de deux poids, deux mesures existe bel et bien. «Depuis une semaine et demie, tout le travail a été chamboulé par les responsables de la Tourism Authority. On a l’impression que les autorités veulent nous bannir de ce lieu. Je pense qu’elles ne réalisent pas que le travail sur la mer, c’est notre gagne-pain. Nou lapey pa sorti dan pos gouvernman. Ni la pluie, ni le soleil, ni même la pluie torrentielle ne peuvent nous empêcher de travailler.»
Owen Nobin soutient que s’il ne peut plus exercer son métier sur la mer, il se retrouve sans rien. Il confie qu’il vient de rejoindre la famille Dardenne, qui a plus de 25 ans de métier dans le domaine des plaisanciers. «Je n’ai pas eu une éducation qui me permet d’aller travailler dans un bureau.»
Sa cousine Anne Sophie Furno, qui travaille également au sein de cette entreprise familiale, ne sait plus à quel saint se vouer. «Je n’ai pas d’époux et j’ai trois enfants en bas âge à faire vivre. Dites-moi, comment pensezvous que je vais les nourrir ?» Elle confie qu’elle ne peut se permettre d’envoyer son bébé à la garderie et encore moins sa petite à l’école maternelle. «Retourn nou nou drwa. Retourn li so drwa.»
En revanche, Arvin Hurnoll, également plaisancier, partage certains points de la Tourism Authority, surtout en ce qui concerne la réglementation. Mais ce qui le perturbe, c’est le fait que les recommandations ne semblent pas être les mêmes pour tous. «La loi doit être la même pour tout le monde. Si l’autorité procède avec un point d’embarquement, cela doit être pour tout le pays. Et cela ne peut être applicable uniquement pour la région de Trou-d’Eau-Douce. Pourquoi on s’attaque juste à cette région ? C’est cela que nous ne comprenons pas…»
Il note qu’une certaine méfiance s’est installée parmi les skippers. En tout cas, les plaisanciers se disent ouverts au dialogue et espèrent que les autorités concernées seront prêtes à écouter leurs doléances.
Khoudijah Maudarbocus-Boodoo : «Il a un bateau illégal»
<p style="text-align: justify;">Réagissant sur cette grève de la faim lors d’une conférence de presse, la directrice de la Tourism Authority, <a href="https://www.lexpress.mu/article/347201/khoudijah-maudarbocus-boodoo-tourism-authority-pa-guet-figir" target="_blank">Khoudijah Maudarbocus-Boodoo, a souligné que Jonathan Dardenne veut travailler illégalement à Trou-d’Eau-Douce</a>. <em>«Nous n’avons pas suspendu sa licence. Mais il a pris un bateau hors base pour venir travailler sur l’île-aux-Cerfs. Mes officiers lui ont fait la remarque surtout du fait qu’il n’avait pas de reçu (NdlR, les plaisanciers doivent donner un reçu à tous leurs passagers car c’est la preuve qu’ils ont voyagé sur leurs bateaux et qu’ils peuvent obtenir des réclamations auprès de leur assurance. Cela permet aussi à la Tourism Authority d’avoir un meilleur contrôle). Et nous lui avons fait comprendre que s’il opère de nouveau sans reçu, nous allons prendre les sanctions qui s’imposent.» </em>Elle a fait ressortir que le skipper a un bateau illégal et qu’il veut travailler dans la région de Trou-d’Eau-Douce. Elle a mis l’accent sur le fait que la <em>Tourism Authority</em> travaille dans la transparence.</p>
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