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Seeruttun : «Médine ne peut continuer d’opérer…»
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Seeruttun : «Médine ne peut continuer d’opérer…»
La décision n’a pas encore été prise, mais le gouvernement a jusqu’au 31 mars pour faire connaître sa position. En d’autres mots, avaliser ou pas la demande de Médine Sugar Milling Limited, qui souhaite fermer son usine.
Si on se fie à certaines sources proches du dossier, des signes ne sauraient tromper. Au niveau des employés, on se prépare bel et bien à mettre la clef sous le paillasson. Par ailleurs, dans les rangs du gouvernement, on n’est plus dans la logique d’empêcher à tout prix une fermeture. Voilà plus de trois ans que Médine Sugar Milling Limited a signifié son besoin de fermer la seule usine sucrière toujours en opération dans l’Ouest. Si en 2016, le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, avait affirmé qu’il était inconcevable que l’établissement ferme ses portes et que tout serait mis en œuvre pour l’éviter, son discours a depuis changé. Interrogé en début de semaine par l’express, le ministre concède ne plus être dans cette logique.
«Depuis 2016, la situation a beaucoup évolué, le prix du sucre a chuté drastiquement et Médine se trouve dans l’incapacité de continuer d’opérer. Il faut voir si les conditions de fermeture sont appliquées à la lettre. C’est ce que la Mauritius Cane In- dustry Authority (MCIA) fait actuellement. Une décision sera prise bien avant le délai du 31 mars», avance-t-il.
Quelles sont ces condi- tions essentielles ? Il s’agit de mettre en place les dispositions du Blueprint : s’assurer du sort des travailleurs, de celui des planteurs de canne ou encore de l’acheminement de la canne vers d’autres usines, qui sont toujours opérationnelles.
D’ailleurs, depuis les dernières semaines, des tests de logistique sont en cours. La semaine dernière, des essais ont été effectués par rapport au transport de la canne à sucre, de Médine, vers l’usine d’Omnicane, dans le sud de l’île. Cette semaine-ci, le transfert de la canne vers Terra, dans le Nord, sera initié.
Rencontres tripartites
Parallèlement, les fonctionnaires de la MCIA ont enclenché une série de rencontres tripartites dans le but de discuter des conditions de fermeture. Une autre réunion est prévue cette semaine-ci. Elle devra principalement répondre aux questions des employés. Il nous revient également qu’une première visite des terres appartenant à la propriété sucrière a été conduite. Cela, en accord avec l’une des provisions du Blueprint, qui stipule qu’en cas de fermeture, les employés devraient bénéficier de lopins de terre, en guise de compensation. Toutefois, selon nos informations, le site identifié par la direction de l’usine ne répondrait pas aux attentes des travailleurs.
«S’il ne s’agissait pas de fermeture, ces démarches ne seraient pas enclenchées», soutient une source au niveau des employés. Selon elle, les employés se sont déjà préparés à une éventuelle fermeture de l’établissement sucrier.
Le ministre Mahen Seeruttun, voulant jouer la carte de la prudence en attendant de présenter la décision de son ministère au Conseil des ministres, affirme quant à lui que «toutes les options sont néanmoins considérées». «Si nous voulons maintenir l’usine opérationnelle, cela comporte des coûts. Il nous faut savoir si ces coûts peuvent être encourus. Médine a signifié ne plus pouvoir opérer à cause des pertes», soutient-il.
Contacté, Jugdis Bundhoo, le Chief Executive Officer de la MCIA, souligne que la décision finale reviendra au ministère. «Le travail de la MCIA consiste à faire un rapport sur les implications de la fermeture. Nous mettons les bouchées doubles pour le finir au plus vite», laisse-t-il entendre.
Médine Sugar Milling Limited représente la plus petite unité de production de sucre encore opérationnelle. En 2018, elle a broyé 329 776 tonnes de canne à sucre. Le plus gros opérateur, Alteo Ltd, a lui écrasé 1 157 790 tonnes. Omnicane Ltd et Terra Ltd en ont traité 914 009 et 751 122 tonnes respectivement.
L’express a également contacté la direction de Médine Sugar Milling Ltd. Pour le moment, elle refuse de commenter la fermeture, indiquant qu’il ne serait pas approprié de se prononcer alors que des discussions sont en cours entre la MCIA et le ministère de l’Agro-industrie.
En 2004 , médine prend un important tournant
<p>C’est en septembre 2004 que<em> «l’express»</em> révèle que Médine vient de prendre un important virage. Depuis cette époque, la direction de l’établissement sucrier voit venir des changements considérables dans le secteur. Elle décide alors d’opter pour un plan de diversification de ses investissements. Le groupe se lance dans le développement foncier avec la construction de villas de luxe et de bâtiments. Médine Mews, un immeuble de 11 étages à Port-Louis, le Tamarina Golf and Spa, un hôtel, 119 villas de luxe à Wolmar voient le jour. Plus récemment, Uniciti Office Park, un campus universitaire et le complexe commercial de Cascavelle, sont sortis de terre.</p>
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