Le constable Nepaul : J’étais affecté au rez-de-chaussée et j’avais sous ma responsabilité sept cellules : no 2 au no 8. J’ai effectué des visites à une heure d’intervalle. Après chaque visite j’ai mentionné l’heure dans le Diary Book.

Entre 1 heure et 2 heures du matin, je suis allé boire quelque chose. Par la suite, de 2 heures à 3 heures du matin, j’ai relevé le caporal Anne Marie avant de reprendre mon poste initial.

En mon absence, c’est mon collègue Ramdin qui était responsable de la surveillance des cellules se trouvant au rez-de-chaussée.

À mon retour au poste no 2, j’ai repris toutes les clés du constable Ramdin et j’ai vérifié les sept cellules se trouvant au bas avant qu’il ne retourne à l’étage. Il n’y avait rien d’anormal. Tous les détenus dormaient à l’exception de Kaya. Il était assis sur son lit, le dos appuyé contre le mur. À chaque fois, j’ai dit au caporal Anne Marie que tout allait, qu’il n’y avait rien de grave.

Kaya chantait à voix basse à chaque fois qu’il lui tournait le dos après la vérification des cellules à travers le judas. À 4 heures du matin, l’ampoule qui se trouvait dans la cellule no 6 était en bon état. Une heure plus tard, je me suis rendu compte que Kaya ne chantait plus.

Je suis allé presser le bouton de l’interrupteur d’élec- tricité, mais la lampe ne s’allumait pas. Je me suis servi de ma lampe de poche et j’ai regardé à travers le judas. Kaya ne se trouvait pas sur son lit. J’ai alors fait appel à Ramdin, lui disant de venir m’aider à vérifier la cellule. En ouvrant la porte, nous avons vu le corps de Kaya sur le sol. Je l’ai appelé par son nom plusieurs fois, j’ai tâté ses pouls, je me suis accroupi pour remuer ses talons, j’ai attrapé ses pieds, ils étaient froids. Je n’ai détecté aucun signe de vie.