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Mala Ghoostia: «Mon fils, l’un des oubliés…»
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Mala Ghoostia: «Mon fils, l’un des oubliés…»
«La dernière fois que j’ai vu mon fils vivant, il quittait la maison vers les 6 h 30 pour aller travailler dans une usine à Coromandel. Il m’a dit : ‘À ce soir Ma’.» Tout émotionnée, Mala Ghoostia se remémore encore de cette scène. Celle qui a accepté de nous recevoir sur sa terrasse, à Bambous, en fin de semaine dernière, n’arrive pas à oublier que c’est le cadavre marqué par l’impact des projectiles de son fils qu’elle a revu au soir du 23 février 1999.
Leemul Ghoostia est l’unique fils de cette mère de deux enfants. Avec Michel Laurent, il fait partie des deux jeunes tués par balles pendant les émeutes à Bambous. «Avant qu’on apprenne la mauvaise nouvelle, un garçon est venu à la maison demander après Leemul. Je venais de préparer le dîner et je lui ai dit qu’il est parti travailler. Il a dit ‘éna problem kot stasion’, avant de repartir», relate-t-elle.
Accompagnée de sa belle-sœur, Mala Ghoos- tia s’y rend. À ce moment-là, la rue grouillait toujours d’émeutiers. Parvenant tant bien que mal à se renseigner auprès des policiers, ces derniers leur ont répondu «pann gagn nanié». Après avoir appris l’identité de Mala Ghoostia, les policiers ont de- mandé à la belle-sœur de cette dernière de la ramener à la maison.
La vie de son enfant n’a certes pas de prix, mais cette mère de famille affirme que son fils figure parmi les oubliés de l’Affaire Kaya. «Un homme de loi s’est intéressé à notre cas, puis nous ne l’avons plus entendu. Seul Percy Yip Tong, qui avait embarqué Leemul dans sa voiture pour l’hôpital le 23 février 1999, nous rend visite chaque année», souligne-t-on dans l’entourage proche de ce jeune qui aurait célébré ses 39 ans le 24 avril.
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