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Chagos: «Je n’ai pas pu y passer mon enfance, je pourrai y passer ma vieillesse» dit Suzelle Baptiste
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Chagos: «Je n’ai pas pu y passer mon enfance, je pourrai y passer ma vieillesse» dit Suzelle Baptiste
Grande émotion au Chagos Refugees Group Centre, à Pointe-aux-Sables hier, lundi 25 février. Petits et grands, Chagossiens et descendants de Chagossiens se sont rassemblés pour prendre connaissance de l’avis consultatif de la Cour internationale de justice.
Assis en cercle dans la grande salle du centre, drapeau de couleurs orange, noir et bleu à la main, les Chagossiens étaient plongés dans un silence total lors de l’annonce du jugement. Certains se tenaient la main, pendant que d’autres regardaient dans le vide tout en gardant espoir.
Assis en cercle dans la grande salle du centre, drapeau de couleurs orange, noir et bleu à la main, les Chagossiens étaient plongés dans un silence total lors de l’annonce du jugement. Certains se tenaient la main, pendant que d’autres regardaient dans le vide tout en gardant espoir.
Aux environs de 19 heures, la bonne nouvelle s’est fait entendre. Entre cris et larmes de joie, on pouvait distinguer des remerciements à sir Anerood Jugnauth. «Mersi mersi, sa vié bolom-la inn konbat ek nous et linn bat Anglais. Linn ténir so promes…»
En chantant et en dansant, Suzelle Baptiste, la secrétaire du Groupe réfugiés Chagos à Maurice, confie qu’elle a toujours eu l’ultime conviction qu’elle retournerait un jour aux Chagos. Même si elle ne se souvient pas de son île natale car elle était encore très petite quand elle l’a quittée, elle l’imaginait chaque nuit aux Seychelles, à Agalega et à Maurice. «Mo pann gagn lokazion viv mo lanfans laba, abé les mo termin mo viéyes lor sa later-la», a exprimé cette Chagossienne, la voix nouée d’émotion.
Emilienne Louis, native des îles Chagos, abonde dans le même sens. Cette grandmère aujourd’hui âgée de 58 ans avait quitté so later présié quand elle avait neuf ans seulement. Elle se rappelle encore ne pas avoir voulu monter sur le bateau car elle devait abandonner sa chatte qui venait d’avoir des petits. «Mo léker kasé asak fwa mo pans sa mé zordi mo koné mo pou rési ferm mo lizié lor mo lil.» Pour elle, c’est une bataille de plus de 50 ans qui prend fin.
Ils attendent dorénavant avec impatience le retour des Chagossiens qui font partie de la délégation mauricienne qui est à La Haye. Ils prévoient de les accueillir comme il se doit, mercredi.
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