Il dit avoir porté plainte contre Javed Meetoo pour menaces. Peu après, allègue un technicien, un cocktail Molotov a été lancé sur sa maison. Convoqué par la police, Javed Meetoo ne s’y est pas présenté.

Il s’agirait de représailles. Cet habitant de Vallée-Pitot âgé de 39 ans en est persuadé. Il a porté plainte au poste de police du quartier jeudi, après qu’un cocktail Molotov a été lancé sur sa maison aux petites heures. Le technicien accuse Javed Meetoo et son beau-frère d’être les auteurs de cet acte.

La Criminal Investigation Division (CID) de la Metropolitan Police de la division Nord a convoqué Javed Meetoo et son beau-frère, hier, jeudi 28 février, pour des explications. Bien qu’ils aient signifié leur intention d’être présents au bureau de la CID en compagnie de leur homme de loi, ils ne s’y sont jamais rendus. Un officier de la police criminelle explique que la convocation de Javed Meetoo n’est qu’une simple formalité, d’autant qu’à ce stade, il ne s’agit que d’allégations.

Au dire du technicien, les faits se sont produits vers trois heures du matin. À la police, il a indiqué s’être réveillé en sursaut après avoir entendu un grand bruit. Arrivé à l’entrée de la porte principale, il a constaté que le rideau dans le salon était en feu. Il raconte s’être précipité dans la cour et à l’aide d’un tuyau d’arrosage, il a pu maîtriser l’incendie. 

Cette attaque au cocktail Molotov, allègue le technicien, serait l’œuvre de Javed Meetoo et son beau-frère, qui auraient agi en guise de représailles. Le 31 janvier, confie-t-il, il avait rapporté Javed Meetoo à la police pour menaces. 

Le trentenaire, qui est président de «La voix du peuple», avait déclaré avoir vu un message de menaces sur Facebook, en date du samedi 26 janvier. Voulant en avoir le cœur net, il aurait chatté avec le beau-frère de Javed Meetoo. Un rendez-vous lui aurait alors été donné à proximité du terrain de jeux d’une école primaire.

Au dire de l’habitant de Vallée-Pitot, sur place, il aurait été confronté à un groupe d’une vingtaine de personnes hostiles. Il serait alors parti. Le lendemain, en chattant avec Javed Meetoo, ce dernier lui aurait dit : «To ti pou get 1 pou 1 ki ti pou ariv twa, korek, aret to palab, kan paré nou lamem nou pou défan…»

Le patron de la CID, Shyam Bansoodep, et son adjoint, l’assistant surintendant de police Kailash Dussoye, se sont rendus personnellement au domicile de la victime avec l’équipe d’enquêteurs de la CID. Des techniciens de la police scientifique et ceux du Forensic Science Laboratory étaient également présents pour collecter des indices et effectuer des prélèvements à des fins d’analyse.

<p style="text-align: justify;">Javed Meetoo avait été interpellé par le CCID pour sa participation à une manifestation anti-LGBT à la place d&rsquo;Armes, Port-Louis, le 2 juin 2018. Il avait nié toute participation à cette manifestation, déclarant avoir été présent pour prier. Javed Meetoo avait aussi participé à la manifestation anti-LGBT de 2017, pour laquelle le bureau du Directeur des poursuites publiques avait demandé à la police qu&rsquo;un avertissement sévère lui soit donné. Nous avons tenté de le joindre, hier, en vain.</p>