Le ciel lui est tombé sur la tête, le mardi 26 février. Après avoir fait un malaise, cette mineure de 13 ans s’est rendue à l’hôpital SSRN en compagnie de sa mère. Après l’avoir auscultée, le médecin l’informe qu’elle est enceinte de huit semaines… Le père du bébé : un jeune de 15 ans qu’elle accuse de l’avoir violée en novembre dernier.

Mère et fille ont porté plainte contre l’adolescent à la police de Baie-du-Tombeau, jeudi. Elles l’accusent de «causing child to be sexually abused». Dans sa plainte, la mère allègue que c’est à la suite du viol dont a été victime sa fille qu’elle est tombée enceinte.

C’est le 27 novembre dernier que la mère de la mineure avait porté plainte contre l’adolescent de 15 ans, au même poste de police. Ce dernier, un habitant de Baie-du-Tombeau, avait alors été arrêté sous une accusation provisoire de viol, avant d’être relâché contre une caution.

Ce jour-là, avait raconté la victime aux enquêteurs, le garçon s’était introduit chez elle, profitant de l’absence de sa mère. Cette dernière l’avait d’ailleurs aperçu qui courait dans l’escalier pour se sauver. À la police, elle a expliqué qu’en se rendant dans le salon, elle avait vu sa fille qui pleurait, à moitié nue sur un sofa.

Lorsque sa mère l’a questionnée, la mineure de 13 ans lui a avoué que l’adolescent l’avait agressée sexuellement. «B… inn vinn bat mwa ek finn viol mwa.» La mère s’est alors précipitée dans l’escalier mais l’adolescent s’était déjà échappé. Aux policiers, elle a indiqué que le garçon voulait sortir avec sa fille et c’est pourquoi il aurait commis un tel acte.

Ce que récuse fortement la mère de l’accusé. «La police nous a appelés aujourd’hui (NdlR, hier, le vendredi 1er mars).» Lorsqu’elle demande pourquoi les policiers veulent voir son fils, on lui aurait expliqué que la mineure serait venue dormir à son domicile à Baiedu- Tombeau, en janvier. Et qu’elle est enceinte. «Je vous assure que mon fils n’a pas de chambre. Nous dormons dans la même chambre, sur un lit à étage.» Elle est catégorique : «Cette fille n’est jamais venue chez moi.»

Quant à l’accusation provisoire de viol retenu contre son fils, elle est affirmative : «Enn fos case sa.» D’expliquer que son fils et la mineure de 13 ans étaient amoureux. «Zot toulédé ti kontan», martèle-t-elle. Une situation qui n’aurait guère plu à la mère de la jeune fille. «Elle s’est rendue chez moi vers 4 heures du matin en novembre dernier. Mon mari et elle ont parlé pour voir comment mettre un terme à la relation de nos enfants. Il avait proposé qu’ils se rendent au poste de police afin que les policiers leur parlent. La mère de la fille ne voulait pas», poursuit la mère du mineur.

C’est quelques jours après, poursuit la mère de l’adolescent, que la mineure et sa mère ont porté plainte pour viol contre son fils. «Je ne suis pas d’accord qu’elle accuse mon fils à chaque fois. Je ne veux pas qu’il se retrouve au RehabilitationYouth Centre parce que ces deux-là se sont aimés.»

Dans la foulée, elle insiste qu’elle n’a jamais été informée de la grossesse de la mineure. Du reste, «mon fils ne pourra pas prendre cette charge car il est mineur». S’ils s’aiment vraiment, ajoute-t-elle, «il faut attendre qu’ils soient tous deux majeurs pour qu’ils décident de ce qu’ils veulent faire». Et si jamais, clame la mère de famille, «cet enfant n’est pas de mon fils, qu’on le laisse vivre sa vie en paix. Il est stressé».