Si le conseil de district de Rivière-Noire joue la prudence à propos du projet contesté du Morne Brabant IRS, d’autres autorités seraient plus favorables à ce nouveau développement touristique.

Quand Le Morne Brabant Integrated Resort Scheme (IRS) demande un Building and Land Use Permit, est-ce l’arbre qui cache la forêt ? Des sources indiquent que cette démarche administrative ne serait pas le début d’un processus, mais la continuation de procédures bien entamées.

Ce projet de développement à la fois touristique et résidentiel – comprenant huit villas, un restaurant, un centre de bien-être, une salle de cinéma – aurait déjà été examiné par le Buffer Zone Management Committee du Morne Cultural Landscape. Ce comité de gestion de la zone tampon (buffer zone) comprend, outre Le Morne Heritage Trust Fund et son ministère de tutelle, les Arts et la Culture, le conseil de district de Rivière-Noire, le ministère du Logement et des terres, entre autres.

Des sources soulignent que, «toutes les procédures ont été scrupuleusement suivies». L’un des éléments qui aurait retenu l’attention des autorités serait la création d’emplois de cet IRS. «De ce point de vue, nous sommes partants. Si on veut rendre hommage à la mémoire des esclaves et des marrons, il faut s’occuper de leurs descendants. La création d’emploi et le dynamisme que cela pourrait générer est l’une des meilleures façons de procéder.» On parlerait là de la création d’une trentaine de jobs. Des signes qui semblent dire que le Morne Brabant IRS ne serait pas loin d’obtenir le feu vert des autorités.

Qu’en est-il des craintes exprimées par des défenseurs du patrimoine ? Ces derniers estiment qu’un nouveau développement touristique dans la région pourrait affecter la valeur historique du Morne Cultural Landscape. Dans les milieux concernés, on trouve cela «légitime. C’est pour cela que tout un comité a travaillé dessus».

Interrogé, Steeve Magdeleine, président du conseil de district de Rivière-Noire, explique qu’il est aussi membre du board du Morne Heritage Trust Fund. «Mais je ne fais pas partie du comité qui a examiné ce projet de IRS.» Il affirme que le conseil de district a reçu des contestations au sujet de ce projet. «Nous les prendrons en considération le moment venu.»

<p style="text-align: justify;">Steeve Magdeleine indique que le projet du Morne Brabant IRS se situe <em>&laquo;du côté de l&rsquo;ex-restaurant Le Domino&raquo;</em>, qui était à la route royale du Morne. <em>&laquo;C&rsquo;est au début de la montagne, à proximité d&rsquo;une localité qui s&rsquo;appelle Macaque&raquo;</em>, avance le président du conseil de district de Rivière-Noire.</p>

<p style="text-align: justify;"><strong>2004</strong> : Le Morne Brabant IRS comprend la construction d&rsquo;une centaine de villas, un hôtel de 80 à 100 chambres et un golf de 18 trous.</p>

<p style="text-align: justify;"><strong>2006 </strong>: La Société Morne Brabant obtient la <em>letter of intent du Board of Investment</em>. Les villas passent de 100 à 65 ; et les chambres d&rsquo;hôtel passent de 80 à 35.</p>

<p style="text-align: justify;"><strong>2007 </strong>: Le ministère du Logement et des terres entame les procédures pour reprendre 360 arpents à la Société Morne Brabant.</p>

<p style="text-align: justify;"><strong>2008</strong> : Le Morne devient patrimoine mondial.</p>

<p style="text-align: justify;"><strong>2014 </strong>: Les partenaires anglais de la société <em>Mauritian Property Partnerships</em>, qui comprend la Société Morne Brabant, contestent la validité du dossier d&rsquo;inscription du Morne au patrimoine mondial. La même année, l&rsquo;État se retrouve avec une demande de compensation de Rs 1,8 milliard du promoteur.</p>

<p style="text-align: justify;"><strong>2016</strong> : La montagne du Morne devient accessible au public.</p>