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Maire traitée de «Kentucky»: le chauffeur chez les poulets
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Maire traitée de «Kentucky»: le chauffeur chez les poulets
Elle n’a pas toléré qu’il raconte des salades à son sujet, dit-elle. Du coup, Soolekha Jepaul Raddhoa, la maire de Quatre-Bornes, a porté plainte contre son ancien chauffeur personnel. Ce dernier a été appelé à donner sa version des faits, jeudi 7 mars dernier.
C’est le 2 mars que Soolekha Jepaul Raddhoa s’est rendue chez les poulets - pardon les policiers - pour porter plainte contre son ancien chauffeur – qui était à son service depuis 18 mois – alléguant que celui-ci l’aurait traitée de «Kentucky». Il aurait également conseillé à la maire d’aller prendre un bain.
Dans sa déposition, le chauffeur a tenu à s’expliquer sur cet incident. À aucun moment, dit-il, il ne l’a traitée de «Kentucky», ni de nom d’oiseau d’ailleurs. Il a par contre allégué que la maire se serait approchée de lui pour lui dire la chose suivante: «Si ou dénons mwa ar konséyé, si ou koz ar l’ICAC ou lapres, mo pou fer ansien lékip Radhoa fini ou.» Face aux policiers de Quatre-Bornes, il a souligné qu’il avait depuis peur pour sa sécurité ainsi que celle de sa famille.
Mais n’y a-t-il pas comme un os dans cette affaire ? Pourquoi donc la maire aurait-elle porté plainte s’il ne l’avait pas insultée ? D’autant plus que «Kentucky» n’est pas une injure courante… Selon le chauffeur, «[elle] veut me nuire. [Elle] cherche à me coincer».
Pour qu’elle raison ? Il affirme que «l’affaire Kentucky» selon lui serait liée aux différentes sorties de la maire l’an dernier. «Mo’nn tann dir li kontan manz Kentucky, mo pann kriyé li koumsa mwa hein…»
La maire, elle, affirme que son ancien chauffeur a «mauvaise réputation» depuis qu’il travaille à la municipalité. «Il n’est plus mon chauffeur personnel. Il a été transféré et il conduit aujourd’hui des camions. Il n’a pas de bons rapports avec les employés de la municipalité.»
Pendant les 18 mois qu'il a travaillé pour elle, confie Soolekha Jepaul Raddhoa, «cela n’a pas été facile». Son ancien chauffeur aurait allégué qu’elle «abusait des privilèges» par rapport à sa voiture de fonction. Ce qui n’est que pur mensonge selon les dires de la mairesse. «C’est lui qui en a profité pour aller faire ses courses, se promener chez sa belle-famille. J’ai fermé les yeux sur beaucoup choses mais les plaintes le concernant ne cessaient de pleuvoir», soutient Soolekha Jepaul Raddhoa.
À un moment donné, poursuit la maire, elle l’aurait appelé dans son bureau pour lui demander de changer d’attitude, «car il avait des responsabilités familiales» et qu’elle ne voulait pas le licencier pour cela. «Il a reçu des avertissements. Des inexactitudes ont été relevées dans le log book concernant ses heures supplémentaires lors de ses sorties avec moi.»
Après vérification, Soolekha Jepaul Raddhoa aurait bloqué le paiement. «Nous avons toutefois préféré le transférer afin qu’il n’y ait plus de problème avec lui. Je ne voulais plus me rendre complice de ses abus.»
En ce qui concerne les menaces qu’elle aurait proférées à son encontre, Soolekha Jepaul Raddhoa les récuse. «L’ancienne équipe de mon défunt époux (NdlR, Prem Raddhoa, décédé en 2007) a été démantelée car chacun a fait son bonhomme de chemin. Je ne suis pas en mesure de menacer qui que ce soit et je ne m’abaisserais pas à un tel niveau. Il bluffe.»
Qu’en est-il du Kentucky ? «Il affirme que j’en ai mangé avant d’assister à une fonction religieuse. Je ne ferais jamais cela. J’ai beaucoup de respect pour ma culture et celle des autres. Il fait tout pour salir ma réputation mais cela ne pourra pas m’atteindre.»
Non, sa droiture ne bat pas de l’aile, assure la maire.
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