Elles semblent être les mal loties de la diplomatie mauricienne. Nos ambassades se serrent la ceinture à l’étranger et célèbrent l’Indépendance sans grande pompe.

Afin de marquer les 50 ans de notre Indépendance l’année dernière, l’État avait mis les petits plats dans les grands. Un budget de Rs 75 millions avait été ainsi voté. Cette année, ce budget a été réduit presque de moitié : Rs 40 millions pour l’item National Day Celebration. Cette somme comprend aussi des célébrations dans les différentes ambassades de Maurice à l’étranger. Cette année, nos chancelleries se partagent donc un budget de Rs 5 millions, bien moins que les Rs 8,3 millions de 2018.

Contactées, les préposés des ambassades de Maurice en France et à Madagascar expliquent n’avoir organisé, à ce jour, aucune célébration dans le cadre de la fête nationale. Quid des futures festivités ? L’ambassade de Maurice à Paris nous explique «n’avoir eu aucune information à ce sujet». Celle de Madagascar souligne que jusqu’à l’heure rien n’est prévu.

Selon le ministère des Affaires étrangères, outre les festivités à Maurice, chaque ambassade ou haut-commissariat de Maurice à l’étranger a reçu une certaine somme d’argent pour marquer le 51e anniversaire de notre Indépendance. «Les ambassades peuvent organiser des festivités après le 12 mars», nous fait-on comprendre du côté du ministère.

Les Rs 5 millions de cette année sont bien en deçà du budget mis d’ordinaire à la disposition de nos diplomates à l’étranger lors du cinquantenaire de l’Indépendance. «Cette année nous sommes revenus aux allocations habituelles», précise-t-on du côté des Affaires étrangères. En 2018, plus de Rs 8,3 millions avaient été accordées aux 19 ambassades et hauts-commissariats représentant les intérêts de Maurice à l’étranger. Cela variait entre Rs 167 996 pour le haut-commissariat de Maurice à Canberra, en Australie, avec 123 invités, et Rs 968 540 pour l’ambassade de Maurice à Riyad, en Arabie saoudite, avec un parterre de 360 invités.

Arvin Boolell, ancien ministre des Affaires étrangères, nous explique que «d’ordinaire, ces allocations aux ambassades mauriciennes sont très minimes. Dans le passé, nous avons reçu plusieurs protestations de nos chancelleries et on s’est battu pour que la somme soit augmentée, Surtout dans les pays où il existe un fort pourcentage d’étudiants mauriciens, mais cette somme reste dérisoire».

«L’argent nous vient du bureau du Premier ministre et c’est réparti entre les différentes ambassades, dépendant du coût de la vie dans ces pays et du nombre de personnes formant la diaspora mauricienne qu’elles représentent», souligne pour sa part, le ministère. Et à notre source de conclure: «Outre la somme accordée par Maurice, les ambassades peuvent se tourner vers des sponsors pour pouvoir organiser ces célébrations».