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Opération des soeurs Siamoises: accroche toi, Cléanne!
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Opération des soeurs Siamoises: accroche toi, Cléanne!
Les médecins avaient déjà prévenu les parents que Cléa n’avait aucune chance de survie. Cléanne, quant à elle, a été placée en observation, à l’unité des soins intensifs, hier, suivant l’opération de plus de 10 heures. «The next 72 hours will be crucial», a indiqué le médecin de service.
Ian et Marie-Hélène Papillon s’attendaient à une telle nouvelle. Avant le début de l’opération, les médecins les avaient déjà prévenus que les poumons de Cléa ne fonctionnaient plus. Toutefois, après plus de dix heures d’opération, hier, à l’hôpital Narayana Hrudayalaya Institute of Cardiac Sciences, en Inde, la nouvelle est tombée comme un véritable coup de massue.
Cléa Papillon n’a pas survécu à l’opération. Quant à Cléanne, son coeur a bien réagi. Après l’intervention, elle a été transportée à l’unité des soins intensifs de l’hôpital Narayana Hrudayalaya Institute of Cardiac Sciences. La journée d’hier, que nous avons partagée avec les parents, a été éprouvante. Et le soir, l’émotion était à son comble lorsqu’Ian et Marie Hélène ont rendu une dernière visite à Cléa à la morgue. Et à Cléanne, à l’unité des soins intensifs.
Ce lundi 18 mars restera gravé dans la mémoire de Marie-Hélène Papillon. Non seulement parce que c’était l’anniversaire de sa mère, mais «mo tifi osi inn alé sa zour-la», lâche-t-elle.
Plus de 10 heures que les petites ont passé en bloc opératoire, hier. Pendant ce temps, les parents n’ont cessé de prier afin d’épargner Cléa. Toutefois, les médecins avant l’opération avaient déjà déclaré qu’elle n’avait aucune chance de survie, les siamoises n’ayant qu’un seul coeur. Cléa est décédée lors de l’intervention. «We already knew she would not make it», ont confié les médecins qui se sont réunis pour annoncer la nouvelle aux parents.
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Cléanne, quant à elle, a été placée en observation, à l’unité des soins intensifs. «Nous ne pouvons nous prononcer à ce stade. Si l’opération s’est déroulée comme prévu pour ce qui est du coeur, le foie, lui, prendra du temps pour cicatriser», explique leDr Ashley D’Cruz, chirurgien pédiatrique et directeur de la Liver Transplant Unit de l’hôpital. Il ajoute qu’il a fallu séparer les foies des deux filles. «Il faudra deux à trois jours pour pouvoir faire un pronostic. J’espère que vous comprenez la situation actuelle», a-t-il déclaré aux parents, juste après l’opération. Il a aussi fait comprendre à Ian et Marie-Hélène Papillon qu’ils devront rester au pays encore un à deux mois pour le «recovery» de Cléanne.
La journée d’hier a débuté à 6 h 30 (heure de Bangalore) pour les parents des siamoises. Ils ont entamé un premier rendez-vous avec quelques infirmiers avant de rencontrer le panel de médecins qui ont effectué l’intervention et le directeur même de l’hôpital Narayana Hrudayalaya, le Dr Devi Shetty. D’ailleurs, c’est ce dernier qui a dirigé l’opération. Ces réunions visaient, surtout, à clarifier tous les doutes et interrogations des parents concernant leurs filles.
Direction ensuite l’unité des soins intensifs pour voir Cléa et Cléanne une dernière fois dans le même corps. L’atmosphère était pesante. Plus d’une vingtaine d’infirmiers et de médecins s’activaient autour des petites, qui étaient déjà sous anesthésie. Les parents, après avoir déposé un dernier baiser sur leur front, ont quitté la salle…
L’opération a débuté à 9 heures tapantes. Ian et Marie-Hélène Papillon ne tenaient déjà plus en place, tant le stress les rongeait. «Latet fatigé boukou la», a lancé le père de famille, qui était peu loquace. La maman des fillettes, elle, s’est rendue à la chapelle de l’hôpital. Elle a allumé des bougies pour ses filles et a commencé à faire sa prière. «Bondié kapav fer mirak…»
Vers 19 heures (heure de Bangalore), les médecins annoncent la mauvaise nouvelle. C’est le choc pour Ian et Marie-Hélène Papillon, bien qu’ils s’y attendaient déjà. Sur le moment, Marie- Hélène Papillon ne laisse couler aucune larme. Le père, lui, essaie de se remettre de ses émotions. Et vers 20 heures, les médecins les autorisent à voir les petites.
Cléanne était inconsciente. Elle avait les yeux et la poitrine bandés. Plusieurs machines étaient reliées à elle, des tubes pour le sang mais aussi des tubes pour les médicaments. Une scène déchirante… «Espérons qu’elle s’en sorte maintenant», lâche le père de famille. «The next 72 hours will be crucial», fait ressortir le médecin de service.
Quelques mètres plus loin, dans une autre pièce, sur un lit, le petit corps inerte de Cléa. Elle est enveloppée de la tête au pied dans un drap blanc. L’infirmière se précipite pour montrer le visage de la fillette aux parents. Moment encore plus intense car c’est la première fois que Marie Hélène et Ian Papillon portent leur fille dans les bras.
En voyant le visage de Cléa, Marie Hélène éclate en sanglots. Ian laisse lui aussi couler ses larmes, même s’il essaie de se montrer stoïque. «Si mo montré sign fébles, Marie Hélène pou abat…»
Les employés de tout coeur avec les Papillon
<p style="text-align: justify;">Outre les nombreux appels venant des proches, amis, connaissances et anonymes sur les réseaux sociaux durant toute une journée, Ian et Marie-Hélène Papillon ont pu compter sur le soutien sans faille de nombreux employés de l’hôpital Narayana Hrudayalaya. Ils n’ont cessé de leur rendre visite et de demander les nouvelles des jumelles. Après le décès de Cléa, les proches de Ian et Marie-Hélène Papillon ont été nombreux à leur apporter du réconfort et le soutien nécessaire.</p>
Marie Hélène veut enterrer sa fille à Maurice
<p style="text-align: justify;">Dans un premier temps, Ian Papillon était déjà en contact avec un prêtre pour inhumer le petit corps de Cléa en Inde. Et emmener les cendres à Maurice. Mais Marie-Hélène Papillon veut maintenant rapatrier le corps de sa fille à Maurice. <em>«Mo lé ki li éna so tomb, kot nou kapav al met fler»,</em> confie-t-elle. Toutefois, le Dr Ashley D’Cruz explique que cela sera quasi impossible et peu recommandé<em>. «Cléa n’a pas de peau sur une partie du corps, car Cléanne en avait besoin. Ce serait une mauvaise idée»,</em> a-t-il souligné. Aujourd’hui (mardi), les parents ont rendez-vous avec des travailleurs sociaux de l’hôpital pour prendre une décision finale.</p>
Shelly Carpayen (de l’Inde)
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