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Maltraitance alléguée: les larmes de nani Parvati
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Maltraitance alléguée: les larmes de nani Parvati
Elle est assise là, sur une chaise en plastique. Samedi 16 mars dernier, l’hypermarché Jumbo, à Riche-Terre, grouille de monde. Parvati Ujoodha, 87 ans, ne s’est jamais sentie aussi seule. Une main tendue – l’autre étant enveloppée dans une écharpe de fortune – elle demande de l’aide aux passants, les supplie de lui donner quelque chose à manger, elle a le ventre vide, la tête remplie d’idées noires.
Nani Parvati s’exprime en bhojpuri, son créole est approximatif. «Enn fami inn bat mwa, inn kas mo lamé. Mo ti pé dormi anba leskalié lakaz, bé la monn gagn poussé…» Elle «habitait», jusqu’il y a trois jours, à Chitrakoot. Mais on lui aurait volé sa carte de pension avant de la chasser, elle n’a nulle part où passer la nuit. «Mo ti asté Oatmeal pou manzé, sa ousi zot inn pran.»
Des larmes de désespoir ruissellent le long de son visage ridé, elle tente de les essuyer à l’aide de son sari. Elle avait un fils, qui est décédé il y a deux ans. Elle n’a qu’une envie, c’est de le rejoindre, lâche-telle entre deux soubresauts. La souffrance se lit comme un livre ouvert dans ses yeux fatigués d’avoir trop pleuré.
«Ed mwa, ed mwa, dir kikenn vinn ramas mwa…»
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