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Judex Rampaul: «Il était de notre devoir d’éloigner le bateau en feu vers le large»
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Judex Rampaul: «Il était de notre devoir d’éloigner le bateau en feu vers le large»
Racontez-nous ce qui s’est passé le 14 mars ?
Il était aux alentours de 7 h 30. Comme d’habitude, j’étais en bord de mer à Bain-des-Dames. En levant la tête en direction de l’horizon, en face de Pointe-aux-Sables, j’ai aperçu un bateau qui était en feu. J’ai tout de suite sauté dans ma pirogue, accompagné de deux autres pêcheurs...
N’était-ce pas dangereux ?
Oui… Mais il était de notre devoir d’apporter notre aide car le bateau se trouvait sur les récifs. Si le feu s’était répandu davantage, la coque du bateau aurait pu se casser. Il y avait le risque que les carburants fuient. Cela aurait causé d’énormes dégâts dans nos eaux. Le plus important pour nous, c’est d’avoir pu empêcher une telle catastrophe. Notre environnement souffre déjà assez avec la dégradation de nos récifs coralliens.
Quel était alors votre état d’esprit ?
Peur ou pas, je n’avais pas le choix. Vous savez, nous pouvions ressentir la chaleur des flammes à plusieurs mètres… Et le bateau aurait pu exploser, avec les produits qui se trouvaient à bord. Nous étions inquiets et tout à fait conscients du risque que nous avions pris ce jour-là..
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Mais les remorqueurs de la Mauritius Ports Authority (MPA) étaient déjà sur place, n’est-ce pas ? Effectivement, les remorqueurs étaient déjà là et tentaient d’éloigner le bateau vers le large. Sauf que là où il avait échoué, le niveau de la mer était bas. Ce qui compliquait la tâche des remorqueurs de la MPA. Avec notre pirogue, nous nous sommes rapprochés du bateau et nous avons accroché la corde pour aider les remorqueurs, comme vous pouvez le constater sur la vidéo.
Pourquoi avez-vous pris la décision de tout filmer ?
Pour qu’il y ait des preuves. Si j’avais raconté ce qui s’était passé, beaucoup n’y auraient pas cru… Mais là, tout y est.
Avez-vous une formation pour intervenir dans ce genre de situation?
Je ne suis pas pompier, mais je suis un homme de la mer. Je comprends la mer et c’est la raison pour laquelle je n’ai pas hésité à prendre le risque.
Est-ce la première fois que vous vivez une telle expérience ?
Non. C’est la seconde fois. Cela m’attriste car ce genre d’incident peut se répéter encore et encore si les autorités n’agissent pas. Je ne pointe personne du doigt, mais il faut qu’il y ait un meilleur contrôle. De nombreux bateaux s’approchent du port pour se ravitailler mais ils ne peuvent pas rester trop longtemps.
Vous serez prêt à risquer votre vie si jamais un tel incident se produit à nouveau?
Bien sûr. Je suis attaché à la mer et à l’environnement marin. C’est mon gagne-pain. Si la mer mor, mo mor ansam. É si mo pa protez li, ki sannla pou protez li ?
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