Publicité

La Public Service Commission embarrassée après le rapport de l’Audit

29 mars 2019, 21:29

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

La Public Service Commission embarrassée après le rapport de l’Audit

Ces recrutements coûtent, à eux seuls, Rs 1,5 milliard par année aux contribuables… Les 2 416 personnes casées au ministère de la Santé, de 2014 à 2017, par le gouvernement Lepep, irritent la Public Service Commission (PSC). Surtout après les conclusions du rapport de l’Audit, rendu public mardi 26 mars. Le bureau de l’Audit condamne sans réserve la façon de faire de la Santé publique. Et évoque d’éventuels conflits d’intérêts dans le cas de ceux qui ont siégé sur le panel de sélection. 

Au niveau de la PSC, on se dit grandement «embarrassé» par les critiques de l’Audit. «La PSC n’a aucunement participé à ces embauches mais elle doit quand même rendre des comptes quand c’est elle qui délègue les pouvoirs. Il s’agit là d’un système archaïque», fait valoir une source autorisée au sein de l’instance. 

La pratique de la délégation de pouvoirs existe, en effet, depuis 1967. Au départ, l’objectif était d’autoriser les ministères de se charger eux-mêmes de recrutements urgents, pour quelques postes seulement. Ainsi, les ministères mettent sur pied un panel composé essentiellement de fonctionnaires pour mener les interviews, selon des critères établis par la PSC. La liste finale des candidats retenus est envoyée à la PSC pour validation, mais celle-ci ne l’annule nullement.

Employés au bas de l’échelle

Cependant, au fil des années, le nombre de «grades» éligibles à cet exercice a considérablement augmenté jusqu’à atteindre… 65 ! Parmi, médecins, General workers, attendants, entre autres. D’ailleurs, les milliers d’employés recrutés par la Santé publique sont ceux au bas de l’échelle. 

Ne faudrait-il donc pas éliminer le système de recrutements à travers les pouvoirs délégués ? «Idéalement oui», concède la source autorisée de la PSC. Mais cette mesure nécessite une volonté de fer, surtout que ces embauches sont souvent associées à la politique et aux mandants. «La PSC peut reprendre ses pouvoirs mais cela demeure un sujet politiquement sensible. Et puis, il faudrait s’assurer que la commission ait suffisamment de ressources pour effectuer les recrutements. Il se peut qu’on n’arrive pas à l’éliminer totalement.» 

Une certitude à ce stade : la PSC compte revoir les critères autour de la délégation de pouvoirs. Notamment en s’appuyant sur la réforme de la fonction publique qui est en cours. Ce qui se dessine pour le moment, c’est de mettre en place des dispositions pour plus de «garde-fous» et de transparence. Autre moyen considéré : qu’un commissaire de la PSC siège sur les panels de sélection au sein des ministères. La création d’une commission, qui devrait fonctionner comme la PSC, pour le recrutement des «lower grades» dans la fonction publique, est également envisagée.

Un précédent sous le gouvernement lepep 

Les 60 médecins recrutés en 2015 par le gouvernement Lepep fraîchement élu, avaient également fait la une des journaux. Lors de cet exercice, mené par la Santé publique, des candidats proches du pouvoir avaient été retenus. À l’époque, ces embauches avaient éclaboussé la PSC. Celle-ci envisageait même, à un moment donné, d’annuler l’exercice.