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Dilan Eléonore: le grand cover-up?

30 mars 2019, 20:00

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Dilan Eléonore: le grand cover-up?

Deux Mauriciens ont comparu devant la justice malgache, le mercredi 27 mars. L’affaire Dilan Éléonore interpelle toujours, 16 mois après la mort du jeune homme. Ses parents cherchent à avoir des réponses d’un oncle du disparu.

C’est lui qui s’est chargé d’entreprendre les démarches pour le rapatriement du corps de Dilan Éléonore le 26 novembre 2017, soit un jour après le décès du jeune homme de 22 ans à Madagascar. Et c’est aussi lui qui a découragé le père de Dilan, Elvis Éléonore, de procéder à l’exhumation du corps face aux zones d’ombre qui subsistaient dès lors.

Aujourd’hui, le père de Dilan exhorte ce proche parent, qui se révèle être son cousin, à lui fournir des réponses. Selon nos recoupements, le cousin en question n’est pas à Maurice. Nous avons essayé de le contacter pour avoir sa version. En vain.

Elvis Éléonore veut en effet des réponses. Il se sent trahi par son cousin, qui était à Madagascar au moment où Dilan a trouvé la mort. Depuis les funérailles, le 27 novembre 2017, ce proche parent n’a plus été le moindrement en contact avec la famille. «Je ne demande pas son arrestation. Il n’a peut-être rien à voir avec la mort de mon fils. Mais je suis convaincu qu’il détient des réponses.»

L’express a rencontré le père de Dilan à son domicile, le jeudi 28 mars. «À Maurice, il (NdlR, son cousin) m’a empêché d’ouvrir le cercueil de mon fils. Seul le visage était visible. Il m’a fait un chantage psychologique sans que je le sache.»

Elvis Éléonore s’interroge sur la vitesse à laquelle les procédures pour le rapatriement du corps de Dilan ont été enclenchées . «J’ai tout simplement reçu un coup de fil m’informant d’aller à l’aéroport, le dimanche 26 novembre. On ne m’a pas donné l’occasion de réfléchir.» À ce stade, le cousin en question n’a pas été inquiété par les autorités.

Ce n’est qu’après les funérailles que d’autres proches ont attiré l’attention du père sur les zones d’ombre autour du décès de son fils. Le rapport de l’expertise médico-légale de Madagascar confirme que Dilan a reçu un «coup violent par un objet tranchant». Sauf que le rapport en question a été remis à la famille, il y a quelques semaines seulement. Une exhumation et une autopsie n’auraient pas été nécessaires si la famille était en possession de ce rapport dès le départ.

Comment expliquer que le même médecin qui a examiné Dilan à Madagascar ait pu attester que sa mort ait été causée par une maladie non transmissible sur son acte de décès ? «Mon cousin m’a expliqué que la raison de la mort de mon fils a été modifiée dans l’acte de décès pour faciliter les procédures de rapatriement. Je ne sais plus quoi croire.»

Un an et quatre mois après, les parents cherchent désespérément ne serait-ce qu’un dérisoire soulagement à leur chagrin insurmontable. Le peu d’information qu’ils ont arrive au compte-gouttes et leur avocat, Me Assad Peeroo, invite les policiers chargés de l’enquête à Maurice d’activer les choses.

13 personnes devant la cour d’Antsirabé

Mercredi, dans le cadre de cette sombre affaire, 13 personnes, dont deux Mauriciens, figurant comme suspects ou témoins, ont comparu devant la cour de justice d’Antsirabé, à Madagascar. Elles ont été relâchées après avoir fourni une caution et comparaîtront à nouveau en cour le 24 avril.