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Trente ans après: Quand la visite du pape ravive de beaux souvenirs

30 mars 2019, 21:00

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Trente ans après: Quand la visite du pape ravive de beaux souvenirs

L’annonce de la venue du pape François à Maurice, le 9 septembre, a ravivé la mémoire de nombre de Mauriciens qui l’ont rencontré précédemment. Mais pas que… Elle a aussi titillé les souvenirs des personnes qui ont eu l’occasion de rencontrer le pape Jean Paul II lors de sa visite chez nous, 30 ans de cela. L’express a récolté quelques témoignages…

Olivier Bancoult et le Pape François

Olivier Bancoult, leader du Groupe réfugiés Chagos, est de ceux qui ont eu la chance de rencontrer les deux papes. Sa rencontre avec le pape Jean Paul II remonte au 13 novembre 2002. «C’est à travers un Mauricien basé à Rome qu’on avait pris contact avec le Vatican, en vue de rencontrer le pape Jean Paul II. Il a été très attentif. Je lui ai offert un dessin de notre île natale, réalisé par un Chagossien.»

Et plus récemment, le leader du Groupe réfugiés Chagos avance avoir rencontré des hommes religieux affectés au Saint-Siège, pour discuter de la question des Chagos. «On a approché l’évêché et, par la suite, on s’est rendu au Vatican. Le mercredi 17 mai 2018, après la messe, à notre grande surprise, le pape François a reçu la délégation chagossienne en audience. On lui a présenté un dossier au sujet des revendications de la communauté chagossienne afin que le Vatican plaide en notre faveur.»

Xavier-Luc Duval et le pape François

Xavier-Luc Duval, leader du PMSD et de l’opposition, a, lui, rencontré le pape François en tant que chef de la délégation mauricienne lorsque Maurice Piat avait été élevé au rang de Cardinal, en novembre 2016. «Comme les autres chefs de délégation, j’ai eu une audience avec le pape. Lors de cette rencontre de quelques minutes, je lui ai dit que Maurice est très honoré d’avoir un cardinal. Et qu’on l’attendait chez nous.»

Xavier-Luc Duval de souligner que la présence même du pape François à Maurice symbolise la paix. «C’est quelqu’un de très respecté de par sa prise de position…»

Anushka Virahsawmy, directrice de Gender Links, quant à elle, confie que la venue du pape François à Maurice lui rappelle de bons souvenirs. Car non seulement elle y était pour la visite du pape Jean Paul II, mais elle avait aussi été celle choisie pour lire le message d’accueil au stade de Rose-Hill, en octobre 1989. «J’ai eu un appel du diocèse pour m’annoncer que j’ai été choisie. Comment ? Je ne sais pas. À l’époque, j’avais 17 ans. Je me souviens encore des préparatifs en vue du grand jour», raconte-t-elle.

Le Jour-J, après qu’elle a lu le message d’accueil, à sa grande surprise, le pape l’a invitée à le rejoindre. «Je ne savais pas comment réagir, mais un homme religieux m’a rassuré qu’il fallait que j’y aille. J’ai eu les larmes aux yeux. Le pape m’a embrassée sur le front. J’ai fondu en larmes. Il y a une force dans son regard et son toucher. Il m’a aussi offert un chapelet.» Une expérience qui lui a aidé dans son cheminement spirituel, menant jusqu’à sa décision de prendre le baptême.

Patrick, un employé du privé, en a lui aussi conservé de bons souvenirs du passage du pape Jean Paul II à Maurice. Surtout qu’il avait «fraudé» pour pouvoir aller le voir. «Les scouts devaient être âgés de plus de 14 ans pour pouvoir s’y rendre, en raison de la foule. Or, pour mes neuf ans à l’époque, j’étais plutôt grand. J’ai pris la route vers le stade de Rose-Hill comme les grands. Après tout, c’était un événement auquel tout le monde voulait y participer», lâche-t-il. S’il se souvient de la messe dite par le pape Jean Paul II, Patrick ne se rappelle pas du contenu de l’homélie.

Luc Olivier, qui était journaliste en octobre 1989, se souvient surtout comment les membres de la presse avaient été casés dans des endroits fixes à l’aéroport. D’ailleurs, très peu de personnes étaient invitées pour accueillir le pape Jean Paul II. «Les journalistes internationaux qui étaient venus dans le même avion que le pape Jean Paul II nous avaient rejoints. Le SaintPère Jean Paul II était passé à quelques mètres de nous», se rappelle-t-il. Au caveau du Père Laval aussi, où le pape s’y était rendu le lendemain, les journalistes étaient postés à un endroit fixe. Luc Olivier hérite aujourd’hui d’un chapelet que le pape avait remis à sa mère.