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Michel Thèze: «On ne ferme pas la porte de la sélection des JIOI»

3 avril 2019, 08:18

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Michel Thèze: «On ne ferme pas la porte de la sélection des JIOI»

Vous avez repris en mains l’entraînement de la présélection nationale parce que vous n’étiez pas satisfait du niveau de forme affiché par certains coureurs. Quel constat faites-vous désormais ?
Mon sentiment est mitigé. Il y a l’entraînement d’une part mais ce n’est pas le souci principal. Il y a aussi eu les soucis de santé des uns et des autres. Certains ont eu du mal à s’exprimer à un niveau supérieur dans les courses à l’étranger. Donc, il fallait trouver ce qui avait causé cette baisse de régime qui, je le précise, n’a rien de catastrophique. On a refait le point et on a changé certaines choses dans l’entraînement, voir les choses qui n’ont pas fonctionné. On a réalisé que certains ont du mal à encaisser les séances de musculation. Ce qui est dommage, c’est que nous n’avons pas beaucoup de coureurs sur lesquels compter et deux de nos meilleurs éléments que sont Alexandre (Mayer) et Christopher (Lagane) ont eu des problèmes de santé. Alex a l’air de s’en remettre maintenant alors que Christopher va mieux mais ressent quelquefois des douleurs. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons décidé de ne pas faire le Tour d’Egypte et attendre que les coureurs retrouvent la pleine possession de leurs moyens. Il faut que les coureurs sachent se prendre en mains. Les choses deviennent plus difficiles et il faut être davantage aux petits soins.

Comment expliquezvous la baisse de forme des coureurs tels qu’Adriano Azor, Fernando Charlot, Benito Beemul ou encore Fabio Catherine qui sont censés incarner la relève ?
Dans leur cas, c’est clairement le manque d’entraînement. Ils ne se sont pas entraînés convenablement au début de l’année. On l’a remarqué quinze jours avant le départ pour le Cameroun dans le cadre du Tour de l’Espoir (4-9 février). Christopher (Lagane), qui reprenait l’entraînement après ses pépins physiques, était nettement plus compétitif qu’eux. Ils ont confirmé sur place qu’ils n’étaient pas dans l’allure. Ce sont des garçons qui ont besoin d’être poussés. Quand on n’est pas derrière eux, ils ne s’entraînent pas. La reprise a été dure pour eux et jusqu’à présent, ils sont encore très justes. Le temps perdu ne se rattrape jamais surtout en sport et cela va encore prendre du temps pour qu’ils redeviennent compétitifs. C’est clair qu’ils ne sont plus du tout au même niveau que l’année dernière, notamment Azor qui avait brillé aux Jeux d’Afrique de la Jeunesse. J’ai beaucoup de difficultés à les remettre au travail. Je prends le cas de Jeanito André. Lui ne s’est jamais remis de sa chute lors de la dernière étape du Tour de Maurice de l’an dernier. Il a toujours mal au dos. Je pense qu’il y a un manque de volume physique chez eux et qu’il faut être vigilant au niveau santé.

L’écart de niveau se creuse entre les plus forts et ceux qui évoluent uniquement sur le circuit local. Avez-vous songé à une façon d’y remédier ?
Remédier à ce problème n’est pas si facile. Parce qu’il faut la volonté de l’athlète aussi. Quand je suis arrivé à Maurice, j’ai ouvert les entraînements à tout le monde. Ceux qui les ont suivis ont progressé, alors que les autres n’ont pas accroché. Du coup, ceux qui ont pris part à des courses à l’étranger ont creusé l’écart. Les autres doivent faire en sorte de se rapprocher de ce niveau. On les invite aux sorties d’entraînement collectives mais on ne peut pas non plus aller les chercher à la maison pour les forcer à s’entraîner. Il faut qu’ils montrent leur potentiel. Il faut d’abord s’entraîner pour bien marcher à l’étranger. Il y a tout un état d’esprit à faire passer. Nous avons la volonté de faire tourner au sein de la sélection mais il faut que ces coureurs qui souhaitent l’intégrer atteignent d’abord un certain niveau. S’ils y arrivent, ce sera une grosse satisfaction pour moi. Il y a une tendance à vivre à travers les Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI) qui se tiennent tous les quatre ans alors qu’il existe bien plus de possibilités ailleurs. Tout est une question de volonté. Il y a un choix que les athlètes doivent faire également.

Quand partiront les coureurs qui vont rejoindre des équipes en France ?
C’est lancé. Matthew (How) est parti samedi dernier. Les autres obtiennent leurs visas au fur et à mesure. Alexandre (Mayer), Dylan (Redy) et Gregory (Lagane) prennent l’avion jeudi (NdlR : demain). Il restera Christopher (Lagane). On attend un peu avant de le lancer car on veut que tous ses problèmes de santé soient réglés avant son départ.

Qu’attendez-vous comme résultats de leur part ?
J’ai hâte de les voir en action en France. Ils prendront part à des courses élites qui seront de haut niveau. Je m’attends à ce qu’ils se montrent compétitifs. Je n’attends pas à ce qu’ils gagnent des courses bien que ce serait très positif. Le niveau élite nationale en France est l’un des plus élevés qui soient.

Avez-vous déjà une idée de la composition de la sélection pour les JIOI ?
L’ossature se trouve parmi les coureurs qui se rendent en France ces jours-ci. D’autres coureurs partiront en stage pendant un mois et demi en France avant les Jeux. Cette deuxième fournée aura la possibilité de se rattraper. Valeur du jour, on compte sur les deux Lagane, Alexandre Mayer, Dylan Redy, Matthew How et Olivier Lecourt de Billot qui est déjà en France. Mais on ne ferme pas la porte de la sélection des JIOI. D’autres coureurs peuvent aspirer à intégrer l’équipe car ce sont les plus en forme qui seront pris.

Avec le départ de ces coureurs pour le France, la physionomie des courses va changer au niveau local…
En effet. Cela va donner lieu à d’autres courses. Les autres coureurs ne seront plus barrés par les plus forts. Cela leur permettra de se mettre en évidence. Il faut que ces coureurs pensent à bien s’organiser. Tout le monde a tendance à se polariser sur les JIOI mais moi je voudrais avoir une équipe A et une équipe B qui nous permettent de mieux fonctionner. Il y aura d’autres échéances après, les Jeux d’Afrique, le Tour de la Réunion, le Tour de Maurice.

 

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