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Bhooshan Ramloll: «Tout bon businessman doit avoir des relations politiques des deux côtés»
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Bhooshan Ramloll: «Tout bon businessman doit avoir des relations politiques des deux côtés»
Qu’est-ce qui explique que vous êtes présent sur plusieurs chantiers de l’État ?
Je suis reconnu comme un entrepreneur de Grade A par le Construction Industry Development Board. C’est grâce à l’expertise, au savoir-faire, et à 27 ans d’expérience dans le domaine et à la confiance des clients.
Certains disent que c’est grâce à vos entrées auprès des autorités concernées. Vous avez des amis en politique ?
Tout bon businessman doit avoir des relations politiques des deux côtés.
Vous avez des relations des deux côtés ?
Oui. J’ai de bonnes relations, mais cela ne veut pas dire que je suis avantagé. Certains disent que je suis un blue-eyed boy. Je vais vous expliquer d’où je viens. (NdlR, il montre la photo de son grand-père accrochée au-dessus de la porte de son bureau). C’est Raghoobur Ramloll, l’un des premiers avoués. Son père était avoué dans l’armée britannique. Mon père a fini sa carrière comme Senior Court Usher à la Cour suprême. Mes cousins, Robin Ramburn, Balmick Gokulsing, beaucoup d’autres membres de ma famille sont dans la profession légale.
Mon père était un homme très droit. Quand il a pris sa retraite, il est venu travailler au bureau. Il a veillé à ce que l’on reste toujours dans la légalité. C’est quelque chose qui fait partie de notre ADN. C’est pour cela que vous voyez très rarement, sans doute jamais, des cas de conflits industriels nous concernant. Certes, on a des issues, que l’on règle avec le ministère du Travail.
Faisons le décompte de vos chantiers actuels.
J’en ai plusieurs à Rodrigues, pour le compte de l’Assemblée régionale. Il y a la caserne des pompiers à Mon-Plaisir, une école à Baie-Malgache, un gymnase à Terre-Rouge et la reconstruction du stade de Camp-du-Roi, pour les Jeux des Îles.
On est sur l’hôtel de ville de Curepipe et le théâtre de Port-Louis. Il y a aussi un gros chantier à Bagatelle, pour un client étranger, une Motor City. C’est un chantier qui va ouvrir dans deux semaines. Il y a également des chantiers qui traînent. Parmi eux, des villas de type Property Development Scheme à Tamarin. On fait en outre des promotions où on construit des appartements qu’on vend.
Les bâtiments classés patrimoine national demandent des compétences spécifiques. Vous en trouvez localement ?
Après notre premier chantier patrimoine pour l’État, la rénovation de l’Aapravasi Ghat, on a vu qu’il y a là un créneau. L’État veut préserver ces bâtiments.
Vous sentez qu’il y a une volonté de préservation du patrimoine de l’État ?
Bien sûr, sinon il n’aurait pas mis des millions dans ces rénovations. Bon, disons que ce n’est pas prioritaire, mais l’État ne peut pas mettre des millions sans avoir un intérêt. Cependant, il fait de gros efforts. Il faut le reconnaître.
Revenons à la main d’œuvre spécialisée requise pour la rénovation du patrimoine. Vous en trouvez localement ?
Après la rénovation de l’Aapravasi Ghat, avec mon frère Vimal, qui est un spécialiste du bois, on a créé une filiale qui s’appelle Chisel Met Ltd. On est complémentaire. Nous faisons la coque du bâtiment et Chisel Met s’occupe des finitions : faux plafonds, partitions en verre comme on a fait au head office de la MauBank. Nous employons beaucoup d’artisans : charpentiers, sculpteurs, menuiserie fine. Les compétences sont aussi importées de l’Inde et du Bangladesh. J’insiste : avant de faire venir des ouvriers, on fait des trade tests, pour s’assurer qu’ils maîtrisent le domaine. On ne recrute pas au petit bonheur. Il y a de moins en moins de poseurs de bardeaux ici.
Venons-en aux constructions pour le compte de particuliers. Quel est votre record en matière de contrat ?
En 1994, nous avons fait une maison à Mare-Gravier, pratiquement au bord du ravin, à Rs 25 millions. On a fait des maisons jusqu’à Rs 100 millions. Mais dans tout cela, c’est important d’être entouré par une famille avec un bon passé. C’est ça qui vous aide dans la vie. Vous savez que pour mon premier chantier, une maison à Floréal, en 1991, j’ai perdu beaucoup d’argent ?
Combien ?
Enfin… Toutes mes économies.
Parcours
<p style="text-align: justify;">Après le <em>Higher School Certificate</em> au collège Royal de Port-Louis, Bhooshan Ramloll étudie pendant quatre ans à l’école polytechnique de Flacq. Il obtient une bourse pour faire un BTS en génie civil à La Réunion. Il rentre en 1989. <em>«À l’époque, il y avait un boom dans le secteur de la construction.»</em> Il est<em> «Contracts Manager»</em> chez Ireland Blyth, travaille pour une société française implantée à Maurice, BCEOM, puis comme<em> «Technical Officer»</em> pour des architectes. <em>«J’ai toujours eu l’esprit d’entreprise. Mon épouse, Elie Belinda, m’a encouragé à me mettre à mon propre compte.» </em>Il habite une maison coloniale à la rue Saint-Denis, à Port-Louis.<em> «C’est de là que me vient le goût de la rénovation.»</em></p>
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