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Vols: Giovanni, 13 ans, trois arrestations
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Vols: Giovanni, 13 ans, trois arrestations
Il est tout frêle, porte un T-shirt bleu, un pantalon noir, des baskets. Sa coupe de cheveux obéit aux dernières tendances. Il a 13 ans, on lui en donnerait facilement 10. En ce jeudi 4 avril, alors qu’il grimpe les marches qui le conduisent à l’entrée de la cour, il a le visage impassible.
Giovanni (prénom d’emprunt) a aidé sa maman à commettre un vol dont le montant est estimé à Rs 1 million. Et il n’en est pas à son coup d’essai…
C’est durant la semaine écoulée que la CID de Port-Louis Nord a appréhendé les membres d’un «gang» qui a cambriolé un entrepôt sis à Ste.-Croix. Parmi : Giovanni et sa maman, âgée de 40 ans. Mais également un autre proche et un ami de la famille.
Giovanni habite St-Pierre et connaît les tribunaux presque comme sa poche. Il s’y est rendu à deux reprises déjà. Il avait déjà été arrêté pour un cas de «larceny made by two». Son ami et lui avaient volé plusieurs objets après être entrés par effraction dans une maison, à Petit-Verger. C’était en 2015, il avait neuf ans. L’enfant qu’il était avait été relâché après avoir fourni une caution de Rs 500. Le magistrat avait exigé la sûreté d’une bonne conduite pendant deux années consécutives à défaut de quoi il serait condamné à passer 21 jours en détention au Rehabilitation Youth Centre. Mais il a récidivé.
«Mo sagrin pou sa zanfan-la, mé ki ou pou fer, péna sans, péna lankadréman…»
Le rôle de l’adolescent dans le cambriolage, qui a eu lieu dans la nuit de mardi a été crucial, souligne la police. Il est celui qui a permis aux trois autres d’avoir accès à l’intérieur de l’entrepôt. Il y est d’abord entré par une imposte et a permis à ses compères et à sa mère de voler des fils électriques et plusieurs raccords en cuivre. Les enquêteurs ont vite compris qu’il devait y avoir «la main» d’un «enfant» dans cette affaire.
Dans l’entourage de Giovanni, le fait qu’il ait de nouveau affaire à la police ne choque personne. «Depuis qu’il est tout petit, il prend une mauvaise pente et personne ne pouvait lui parler. Ses parents ne sont pas des personnes responsables, son père se trouve actuellement en prison et sa mère était avec lui pour voler. C’est malheureux, vraiment», confie un habitant de la même localité. «Mo sagrin pou sa zanfan-la, mé ki ou pou fer, péna sans, péna lankadréman…»
Un autre voisin se dit également attristé par le sort du gamin. Au lieu de l’aider, certains n’hésitent pas à lui jeter la pierre. «Ce n’est qu’un enfant qui a besoin d’aide. Nous ne savons même pas s’il est scolarisé ou pas. Si nous ne l’aidons pas, il fera pire après…»
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