Après l’article paru dans notre édition de dimanche dernier, 31 mars, concernant une incursion au cœur d’une secte à Beau-Bassin, d’autres victimes du «gourou», un dénommé Rajesh Hosanee, ont, elles aussi, décidé de sortir de leur mutisme. Les anciennes adeptes ont révélé au grand jour le calvaire enduré pendant plusieurs années. Et samedi 6 avril, trois d’entre elles ont porté plainte à la police, à Beau-Bassin, Flic-en-Flac et Coromandel…

Si elles n’ont pas osé ouvrir la boîte de Pandore avant, c’est par peur des représailles, du qu’en-dira-t-on, du regard de la société. «Mé aster finn ariv ler pou al rod lazistis fas a sa gro perver-la.» Si cela leur fait du bien de pouvoir se libérer en partie, les blessures ont du mal à se refermer.

«Mes filles ne veulent plus croire en Dieu», confie une maman qui ne sait plus à quel saint se vouer. Cette habitante de Pailles explique que c’est son mari qui avait décidé d’intégrer la secte il y a plusieurs années. Elle l’a accompagné, de même que ses enfants. «Enn fwa mo ti met sari, li’nn avans mo sari pou gueté si mo choli bon la. Lerla linn koumans avoy lamé pou trap mo sin», avance la mère de famille. Elle n’a cependant rien dit à son mari, pour ne pas subir des «reproches», dit-elle.

Les années passent. Sa fille a 12 ans au moment des faits. «Misié finn pas lamé ek li dan ti lasam kot sansé li fer lapriyer», raconte la mère. De là, ils ont ouvert les yeux sur les pratiques douteuses de ce vieil homme aux mains – et autres parties – baladeuses. «Ma fille n’a pas voulu porter l’affaire à la police car elle pensait qu’elle était la seule victime. Mais après avoir vu les autres témoignages des autres filles, elle a trouvé le courage d’aller le dénoncer. Mé li pou maryé biento, la, nou pa tro anvi sa vinn enn skandal dan la fami…»

Maya (prénom d’emprunt) et sa fille de 18 ans sont, elles, bien décidées à en faire voir de toutes les couleurs au gourou. Ces habitantes de Beau-Bassin ont porté plainte samedi 6 avril. «Je n’aurais jamais pensé que ma fille était elle aussi une victime de ce type.»

C’est dimanche (NdlR, le jour de la parution de notre article la semaine dernière), que la jeune femme a relaté sa mésaventure à sa maman. «J’ai eu le choc de ma vie.» Sa fille lui a confié que le sexagénaire a essayé de l’embrasser de force tout en lui faisant subir des attouchements. «Mo latet ti pé fermal sa zour-la. Li finn dir mwa li pou priyé pou mwa. Mo bizin vinn dan ti lasam. Mo papa inn dir mwa alé. Lerla li finn koumans pas delwil. Mé so lamé finn al partou lor mo lékor…» raconte la jeune femme avec dégoût.

Depuis, elle n’a jamais remis les pieds à cet endroit. Quelque temps après, les parents, ayant découvert les agissements inacceptables du gourou, devaient également quitter la secte. «Il était également grossier. Il traitait mal les femmes. Il humiliait ses fidèles. Nou ti népli kapav siporté!»

<p style="text-align: justify;">Depuis les révélations, le gourou Rajesh Hosanee a essayé de nous intimider. <em>&laquo;Mo pa kwar dan lapolis, ziz ou zournalis. Bondié ava zizé.&raquo;</em> Lundi 1er avril, ses<em> &laquo;adeptes&raquo;</em> ont débarqué dans les locaux de La Sentinelle pour tenter de &laquo;laver son honneur&raquo;. Et, ils expliquent que celles qui ont porté plainte contre lui sont des envoyées du Diable. <em>&laquo;Sé Satan ki finn avoy zot. Bondié pou fer so travay ek zot. Mé mo&rsquo;nn fini pardonn bann zounalis mwa&hellip;&raquo;</em></p>