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Le voleur de culottes: «Enn kout lanvi-la nek pran mwa…»
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Le voleur de culottes: «Enn kout lanvi-la nek pran mwa…»
C’est à Camp-Diable qu’il habite. Dans une grande maison aux baies vitrées, nous avons rencontré l’homme le plus «détesté» de la localité. Vêtu de son T-shirt blanc comme neige et arborant un air innocent, au premier regard, on ne croirait pas qu’il est le fameux «voler kilot» qui a défrayé la chronique il y a quelques jours...
Imraz a 21 ans. Sa vie a basculé après que l’époux de sa voisine l’a attrapé la main dans le string, alors qu’il emportait le tiroir rempli de culottes de son épouse, à deux heures du matin. Une plainte a été déposée au poste de police de Camp-Diable et, depuis, toutes les dames du village ont enfin su où étaient passés leurs strings ou leurs «bal sima»…
L’acte est culotté certes. Mais dans le quartier, Imraz est connu comme étant un garçon timide et sans histoire, qui gagne sa vie en travaillant avec son père. Renfermé, farouche, le jeune homme ne nie cependant pas les faits qui lui sont reprochés. Son visage est impassible, difficile de deviner à quoi il pense. D’une petite voix, il admet finalement qu’il «récolte» les sous-vêtements de ses voisines depuis un an…
«Extra sa mo dir ou, létan nou’nn ramas tousala pou al brilé, éna vwazin ti pé pasé inn rékonet kilot zot fam…»
Les cordes à linge sont ses plus grandes mines d’or. «Mo pa koné ki pas dan mo latet. Enn kout lanvi-la nek pran mwa…» Au fil du temps, il a élargi son terrain de chasse et a commencé à pénétrer par effraction chez les gens pour aller cueillir les petites et les grandes culottes. Il en a amassé des centaines, de même que des soutiens-gorge, tant qu’à faire. Ses «trésors», propres ou sales, il les gardait sur le toit de sa maison, à l’abri des regards indiscrets.
Les sniffait-il ? Les portait-il ? Les vendait-il ? Non. «Je les volais, les regardais puis je les jetais.» C’est son petit plaisir à lui. Enfin, c’était parce qu’il n’a plus recommencé depuis qu’il a été arrêté – le week-end dernier – et qu’il a comparu en cour, lundi 2 avril. Depuis qu’il est en liberté conditionnelle, il reste cloîtré chez lui. Difficile de soutirer plus d’informations.
Ses parents seront plus loquaces. «Zamé nou ti koné li fer sa. Li toulétan trankil, zamé nou’nn trouv kilot dan lakaz», déclare sa maman, visiblement agacée par la situation. La famille souligne que depuis cet épisode, Imraz a peur qu’on lui fasse du mal. Ses proches sont également mal à l’aise. «On est conscient qu’il souffre peut-être d’un problème psychologique…» lâche son père.
Le «butin» qu’avait emporté Imraz – soit les culottes et les soutiens-gorge de la voisine mais aussi celles d’autres femmes – a été découvert sur un terrain vague où poussent des papayers. Certains étaient neufs, d’autres avaient fait leur temps. «Extra sa mo dir ou, létan nou’nn ramas tousala pou al brilé, éna vwazin ti pé pasé inn rékonet kilot zot fam…» avouera un homme très en verve qui habite le village.
Le mot de la fin : Imraz a-t-il une copine ? «Oui», avoue-t-il. Est-ce qu’il lui vole ses sous-vêtements ? Non…
La voisine : «Li ti pé vey mwa, kisa?»
<p style="text-align: justify;">La voisine d’à côté, celle dont les culottes ont permis de découvrir le passe-temps d’Imraz, se dit traumatisée. <em>«Zamé li’nn vinn kot mwa. Kouma li koné kot mo lasam, kot mo gard mo bann kilot tousala? </em><em>Li ti pé vey mwa, kisa ? Mo gagn extra per kan mo pans sa.»</em></p>
<p style="text-align: justify;">Elle avait remarqué, comme plusieurs femmes des environs, que ses sous-vêtements disparaissaient mystérieusement de sa corde à linge. Mais personne ne savait qui faisait cela.</p>
<p style="text-align: justify;"><em>«Nous étions en très bons termes avec son père mais il y a dix ans, en rentrant à la maison après une sortie, ma femme a pris le père en fl</em><em>agrant délit, alors qu’il vidait le contenu de la commode où elle gardait ses sous-vêtements»,</em> raconte un autre voisin. À cette époque, poursuit-il, les culottes des habitantes du quartier se volatilisaient également. <em>«Nous avons porté plainte, mais l’histoire s’est ensuite éteinte et nous ne lui avons plus jamais adressé la parole</em>», affirme l’homme de 63 ans.</p>
<p style="text-align: justify;">Interrogé à ce propos, le père d’Imraz nous dira, avec colère, qu’il n’a rien à dire à ce sujet et que ce ne sont là que des palabres visant à nuire à sa famille.</p>
Fétichisme
<p style="text-align: justify;">Pourquoi une telle obsession pour les sous-vêtements ? Selon le Dr Geeaneswar Gaya, psychiatre depuis 1982, il y a trois facteurs qui ont pu pousser Imraz à commettre ces actes. Le manque d’affection féminine, un comportement acquis ou un aspect biologique.</p>
<p style="text-align: justify;">Toutefois, il s’agit vraiment d’un problème psychologique. <em>«C’est ce que nous appelons un fétichiste. Les sous-vêtements sont pour lui une source de plaisir centrée sur la femme. Mais cela ne veut pas dire qu’il est dangereux. Il se peut qu’il ne fasse rien aux femmes elles-mêmes et qu’il éprouve de la satisfaction rien qu’en prenant leurs sousvêtements…</em><em>»</em></p>
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