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Incendie à La-Tour-Koenig: les habitants toujours sans réponse
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Incendie à La-Tour-Koenig: les habitants toujours sans réponse
Samedi matin, 13 avril. Cela fait trois jours depuis qu’un incendie s’est déclaré dans les locaux de la Compagnie mauricienne de textile (CMT). Si le sinistre a été circonscrit, à La Tour Koenig, le feu de la colère, lui, couve toujours…
Une odeur nauséabonde flotte dans l’air. L’atmosphère est lourde, l’inquiétude se lit toujours sur les visages. La colère gronde, certains habitants explosent. Parmi, Mala Seeneevassen, qui gère une boutique dans le quartier. À cause de l’accident, ses enfants et petits-enfants âgés, eux, entre un à 11 ans, ont eu de gros problèmes respiratoires. «Zot finn mem bizin admet. Zot mama pé bizin res lakaz ek ti baba-la akoz sa», souligne la grand-mère, inquiète. Le jour ou l’incendie a éclaté, tous les membres de la famille ont dû trouver refuge sur la plage. «Ou imazinn ou, 2 er di matin nou ti lor laplaz dan lapli ek sa bann zanfan-la…»
Pour elle, il est inadmissible que la direction de l’usine ne s’inquiète pas de leur sort. N’y a-t-il pas quelque loi qui empêche les compagnies de stocker ce type de produit dangereux dans des zones résidentielles ? À cause de l’incendie, «tou nou bann zafer finn fini vinn nwar». Mala laisse échapper quelques sanglots. Ses draps, rideaux, tapis, ont été abîmés. Mais c’est la santé des siens qui l’inquiète le plus. Si elle a décidé d’ouvrir la boutique, c’est parce qu’elle n’a pas le choix. «Mem si touzour pe santi, bizin travay, ki pou fer? Mo’nn dir lapolis ki pou fer, sipa touzour danzéré, zot pa finn dir nanyé. Zot inn vini, zot inn tir foto zonn alé.»
Delia Lindlay est, elle aussi, toujours remontée. Pour toutes les souffrances causées, il aurait fallu que les familles soient dédommagées. Car depuis l’incident, certains comptent sur le soutien des bénévoles pour manger. «Nous ne pouvons plus cuisiner. Tous les récipients dégagent cette odeur pestilentielle. Hier (NdlR, vendredi) j’ai essayé de faire à manger mais on avait tous l’estomac retourné. Kouma met lor difé, sa loder-la monté.»
Cette jeune mère de famille de même que ses trois enfants âgés de 3,10 et 11 ans, ont perdu le sommeil depuis l’accident. «Zot per tansion ena eksplozion ankor. Zonn fini koumans gagn bann problem pou respirer. Matela ousi pe tro senti. Mo mem mo pé fer malez aswar», lâche Delia, angoissée. Pour elle, les semaines à venir seront pénibles. Il faudra beaucoup de temps avant que la situation ne retourne à la normale. «À moins de procéder à un exercice de désinfection. Nou finn tir tou nou finn met dan soley, mé li pa marsé mem.»
Le scénario est le même chez Nathalie Bontemps, 43 ans. Son mari et elle n’ont eu de cesse de courir à l’hôpital depuis l’incendie en ce mercredi fatidique. «Lizié mo mari res brilé. Li pa pé kapav fer nanyé. Mwa monn koumans gagn toufman.»
Les questions sont nombreuses. «Pa koné sipa pou gagn maladi grav. Sirtou bann zanfan landrwa.» Si les autorités ont conseillé à plusieurs familles de quitter le quartier, nombre d’entre elles n’ont eu de choix que d’y retourner. «Komié tan pou kapav res kot fami? Pé bizin viv ladan!»
Pas la première fois
<p style="text-align: justify;">Ce n’est pas la première fois qu’un incendie éclate du côté de la CMT. Des sapeurs-pompiers de Coromandel, épaulés par leurs collègues de la capitale et ceux de Curepipe ont lutté pendant trois heures pour maîtriser un incendie, qui y a éclaté, en août 2014. Celui-ci s’était déclaré dans un entrepôt, à La-Tour-Koenig, Pointe-aux-Sables, toujours. À l’époque déjà, les habitants, en colère, craignaient pour leur santé et leur sécurité. Selon les éléments de l’enquête policière, un court-circuit était à l’origine de cet incendie. Des tonnes de produits chimiques, dont des barils de peroxyde d’hydrogène et des sacs de soude caustique, étaient stockés dans ce local.</p>
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