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Metro Express: les acheteurs boudent les terrains autour

15 avril 2019, 22:00

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Metro Express: les acheteurs boudent les terrains autour

Ils préfèrent de ne pas s’y aventurer. Pour le moment, du moins. Un certain attentisme règne parmi de potentiels acheteurs de propriétés à Rose-Hill et Quatre-Bornes qui se trouvent le long du tracé du Metro Express. Les travaux dans ces régions, avec leur lot de poussière et de bruit, seraient rédhibitoires pour les futurs acquéreurs, qui préfèrent «attendre et voir»

Peut-on pour autant parler de perte de valeur des propriétés ? Le marché a été très dur pour les gens dont les maisons sont situées à proximité des travaux, affirme Thierry Cerdor de Future Bright Properties. «Certaines personnes ont dit que ce sera une plus-value quand le métro sera opérationnel. Valeur du jour, avec les travaux en cours, un client aujourd’hui qui cherche une maison à Beau-Bassin ne veut pas trop s’aventurer là-bas.» 

L’aspect de l’inconnu joue aussi un rôle. Et ceux qui se retrouvent dans l’obligation de vendre doivent baisser le prix, ajoute Thierry Cerdor. Ce qui a des conséquences sur les maisons alentour. «Le propriétaire de la maison d’à côté sera également affecté et le prix de sa maison va chuter.» 

Et s’il concède que ce sera peut-être un avantage d’avoir une maison le long du tracé du métro, il affirme s’être retrouvé avec des maisons à vendre avant les travaux. «Nous avions eu en moyenne cinq à six maisons à vendre à proximité du tracé. Elles sont toujours inoccupées. Les acquéreurs ne sont pas rassurés. Les gens aimaient bien la région de Vandermeersch. Ils préfèrent attendre avant d’acheter.» 

Même son de cloche du côté de Kentish Moorghen, Chief Executive Officer et fondateur du groupe Prime Pillar. «Dans de nombreux cas, nous pouvons même parler de perte d’usage. Certains cherchent à s’éloigner et d’autres essaient d’être indemnisés.» Il fait valoir que de nombreux facteurs peuvent influer négativement sur le prix, tels que la pollution sonore et les mouvements du sol, susceptibles d’affecter le bien immobilier. 

Qui plus est, les propriétés situées à proximité de lignes de métro peuvent être soumises à des acquisitions obligatoires. Ce qui a été le cas pour de nombreuses propriétés. Cependant, poursuit Kentish Moorghen, près des gares où il y aura des mouvements et une convergence de personnes, le scénario est différent, avec un fort potentiel d’appréciation des prix. 

«Si le métro a un impact sur les maisons, c’est passager. Ça ne va pas durer», clame, lui, Laval Savreemootoo, président de l’Association des Immobiliers. La valeur du terrain ne baisse pas, insiste-t-il. De faire ressortir que si une personne veut vendre sa maison, ce sera à un prix dérisoire en raison du bruit et autres nuisances engendrées. «Dans le centre, ce sera Rs 30 000 à 35 000 la toise. Elle ne pourra pas acheter une maison avec le prix qu’elle a vendu.» Tout cela, constate-t-il, découle du fait qu’«il y a eu une perception que la valeur des maisons aux abords du tracé va baisser. Mais dans la réalité c’est différent». 

Toujours est-il que du côté de Metro Express Limited, on est résolument optimiste. Une source proche du dossier estime qu’il y aura un boost dans le secteur de l’immobilier avec l’avènement du métro. «Partout dans le monde où le métro circule, la valeur des maisons à côté des stations augmente. Quand on cherche une maison qui se trouve près de la station, toutes les maisons autour sont plus chères. Maisons et terres vont gagner de la valeur. Le métro est un facteur important de mobilité», fait-elle ressortir. 

L’exemple de Singapour est mis en avant. Là-bas, avance la source, le gouvernement ferait du business avec la valeur des immobiliers qui a augmenté. «Venir dire que Vandermeersch va perdre de la valeur est faux. Il va gagner une valeur commerciale. Les stations sont des capteurs de voyageurs.»