Publicité
Ah Fat Lan Hing Choy, homme de tous les combats du PTr
Par
Partager cet article
Ah Fat Lan Hing Choy, homme de tous les combats du PTr
Le Parti travailliste (PTr) est en deuil. L’un de ses fidèles lieutenants, Ah Fat Lan Hing Choy, est décédé hier, dimanche 21 avril, à la suite d’une longue maladie. L’ancien trésorier du parti rouge souffrait d’un cancer du côlon, ce qui l’obligeait à faire le va-et-vient entre l’Inde et Maurice pour son traitement. Ses funérailles ont eu lieu aujourd’hui, lundi 22 avril. Les membres du PTr, mais aussi d’autres parties, ont tenu à faire le déplacement pour rendre un dernier hommage à ce fidèle du parti.
Ah Fat était membre du PTr depuis 1988. Après avoir vécu pendant 25 ans en Angleterre, il avait regagné Maurice pour de bon en 1996. En 2005, lorsque son parti remporte les législatives, il était devenu le conseiller de Rajesh Jeetah jusqu’en 2010. Avant d’occuper le poste de conseiller spécial au Prime Minister’s Office auprès de Navin Ramgoolam, et ce, jusqu’en 2014.
Celui qui s’était marié à la styliste Sweetie Ramlagun en 2013 lorgnait un ticket électoral dans la circonscription n°1 (Grande-Rivière-Nord-Ouest–Port-Louis-Ouest). Ni en 2010 ni en 2014, il n’aura d’investiture du parti. Toutefois, il était un membre actif de la campagne pour des meetings organisés à l’américaine avec une logistique impressionnante. En 2014, il décide de prendre sa retraite politique. Avant de venir aider pour la partielle au n°18.
Interrogé, Navin Ramgoolam, indique qu’il était au courant que l’ancien trésorier était gravement malade. «D’après ce que je comprends, c’était dû à un mauvais diagnostic à Maurice. Je lui ai rendu visite à sa résidence avant son départ pour l’Inde pour son traitement et j’étais ému de voir cet homme qui était plein d’énergie réduit à l’état d’un homme qui pouvait à peine marcher», raconte-t-il. Le leader des Rouges confie que c’est avec une grande tristesse qu’il a appris la mort «non seulement d’un combattant mais aussi d’un ami sincère qu’on avait essayé de soudoyer pour dire des faussetés sur moi. Les adversaires lui ont proposé plusieurs millions pour cela. C’est tout à son honneur qu’il a refusé. On le manquera dans le parti surtout son talent hors pair d’organisateur. Que son âme repose en paix.»
«Ah Fat était un hard worker hors pair. C’était son caractère fort et fonceur qui démontrait sa détermination. En 2017, lors de la partielle, malgré sa santé fragile, il arpentait les rues à La Source», se souvient l’ancien ministre et membre du PTr Anil Bachoo. Et d’ajouter que depuis 2014, Ah-Fat était toujours présent lors des arrestations des dirigeants du parti.
«Sé vréman trist séki finn ariv Ah Fat», avance, pour sa part, Arvin Boolell. «Je le connaissais depuis tout petit. On a grandi ensemble. Il était proche de sir Satcam Boolell. Mon père le considérait comme son fils. Il vient d’une famille pauvre qui a pu partir en Angleterre pour monter l’echelle sociale.»
Ah Fat, poursuit Arvin Boolell, «était avec moi au no11 depuis 1995. C’est moi qui l’avais présenté au leader du Ptr. Depuis, il est resté fidèle au parti. À un moment, on pensait qu’il serait ambassadeur en Chine ou à Madagascar. Mais cela ne s’est pas fait.»
Toutefois, Arvin Boolell fait valoir que la loyauté d’Ah-Fat était sans faille. «C’était une personne qui était appréciée et avait son franc-parler. Même les partenaires en alliance l’ont côtoyé. Il était un fin organisateur qui ne laissait rien au hasard.»
Le président du PTr, Patrick Assirvaden, avance que le parti rouge perd un soldat. «Après Christian Rivalland, qui était un organisateur hors pair, nous perdons en ce jour de Pâques Ah Fat.» D’indiquer qu’«Ah Fat ne faisait rien à moitié. Il avait le sens de l’organisation et mettait les logistiques à disposition. La preuve : en 2014, il était l’un des cocampaign managers».
Celui qui a côtoyé l’ancien trésorier du Ptr en tant qu’individu, policier et conseiller, c’est bien l’ancien ministre du Travail Shakeel Mohamed. Ce dernier garde le souvenir de quelqu’un qui ne savait pas garder sa langue dans sa poche. «C’était celui qui tout le temps disait les choses comme elles sont. Il apportait son sourire et son dynamisme. Il ne reculait devant rien. Ce départ sera ressenti pendant longtemps au sein du parti. Je l’ai côtoyé lorsque j’étais jeune politicien.»
Au niveau du MMM, le leader adjoint, Ajay Gunness, se dit attristé par cette perte. «Nous étions ensemble lors de la campagne de 2014 durant l’alliance PTr-MMM. Nous étions membres du comité de campagne. C’était un bosseur et un fonceur. Il avait un grand coeur. C’est un vrai travailliste pur et dur», confie-t-il.
De son côté, le secrétaire général du Parti mauricien social-démocrate (PMSD), Mamade Khodabaccus, parle de l’amitié peu importe les circonstances. «Nous avions une bonne relation en tant qu’adversaires et en tant que partenaire. C’est un bon ami, surtout que je connais son épouse Sweetie, qui n’habite pas loin de chez moi.»
La rédaction de l’express présente ses plus vives sympathies aux proches.
Publicité
Les plus récents