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Samsung face à un défi majeur avec les déboires de son Galaxy Fold
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Samsung face à un défi majeur avec les déboires de son Galaxy Fold
Il voulait être le premier à lancer un téléphone à écran pliable mais le géant sud-coréen Samsung se retrouve aujourd’hui face «au plus grand défi» qu’il ait eu à relever avec le report de la sortie de son Galaxy Fold, un appareil avant-gardiste à 2.000 dollars.
En cause, le signalement par les premiers testeurs de bris de cet écran pliable seulement quelques jours d’utilisation. C’est un nouveau revers technique majeur pour le groupe, moins de trois ans après le fiasco des batteries explosives du Galaxy Note 7.
«C’est le type d’accident industriel qui peut avoir des effets dévastateurs sur la marque Samsung», estime Thomas Husson, vice-président et analyste au cabinet Forrester, «l’enjeu n’est évidemment pas cette nouvelle catégorie de smartphone, totalement niche, mais bien la capacité à innover».
Le conglomérat sud-coréen souhaitait mettre en vente son nouveau téléphone-phare dès cette semaine aux Etats-Unis, prenant ainsi de vitesse son principal rival sur le secteur, le Chinois Huawei, qui a également présenté un appareil pliable mais sans date de sortie précise.
Alors que son concurrent annonce vouloir lui prendre sa place de numéro mondial du smartphone, Kim Dae-ho, analyste à l’Institut de l’Economie Mondiale, croit que ce nouveau coup dur peut permettre à Samsung de regagner la confiance des consommateurs s’il identifie rapidement le problème et met sur le marché «aussi vite que possible» un téléphone pliable parfait.
«Samsung fait face au plus grand défi qu’il ait jamais eu à relever», ajoute M. Kim: «s’ils y parviennent, cela pourra leur apporter encore plus de succès».
Samsung Electronics - l’entreprise emblématique du tentaculaire Samsung Group, et de loin le plus gros des conglomérats contrôlés par des familles qui dominent l’économie sud-coréenne - a passé près de 8 ans à mettre au point ce téléphone, présenté comme «le premier smartphone pliable au monde».
Il fait partie d’une stratégie qui vise à doper sa croissance grâce à des gadgets innovants, face à des rivaux qui mettent aussi les bouchées doubles pour sortir eux aussi de tels appareils.
«Huawei est en embuscade, avec un produit de qualité supérieur», prévient de son côté Thomas Husson.
Course à l’innovation
Respectivement numéro un et désormais numéro deux du secteur, les deux groupes asiatiques cherchent à se démarquer l’un de l’autre au cours d’une véritable course à l’innovation - dont Apple semble désormais en retrait - sur les téléphones pliables mais également avec la 5G.
Samsung a ainsi lancé en Corée du Sud une version 5G de son smartphone haut de gamme, le Galaxy S10, alors que Huawei attend le déploiement de réseaux de cette nouvelle technologie mobile pour se lancer dans la bataille.
Sur un marché du smartphone extrêmement concurrentiel, l’échec d’un produit phare pourrait pousser des clients de Samsung à passer à la concurrence estime pour sa part Rob Enderle, analyste technologique indépendant.
«Si un produit vitrine échoue, les gens ne croient plus que vous faites des produits de qualité», ajoute encore l’analyste, qui pense aussi que Huawei pourrait en bénéficier.
Les analystes relèvent cependant que le report de sortie décidé, même s’il est mauvais pour la marque à court terme, pourrait au final empêcher Samsung de répéter les erreurs de 2016, qui lui avaient coûté des milliards de dollars.
L’image de Samsung avait alors fortement souffert du rappel mondial de son Galaxy Note 7 pour des problèmes d’explosions de batteries.
A l’époque, la firme avait été lente à réagir aux informations sur les premiers appareils prenant feu, affirmant que le problème ne concernait qu’une «petite fraction des téléphones» fabriqués.
Elle s’était ensuite résolue à rappeler 2,5 millions d’appareils après que plusieurs d’entre eux eurent explosé. Le géant technologique avait conclu que les batteries étaient à l’origine du problème mais avait renoncé à commercialiser le modèle.
Kim Dae-ho observe cependant que l’approche du géant sud-coréen avec le Fold est très différente de celle pour le Galaxy Note 7: «en 2016, Samsung avait trop confiance en sa propre technologie» et n’a pas réagi immédiatement aux premières informations signalant des problèmes, ce qui s’est traduit par d’énormes dégâts pour l’entreprise.
«Le fait que Samsung retarde la sortie du Fold - dont le problème n’est pas aussi sérieux que celui du Note 7 - montre qu’ils prennent cette fois-ci des mesures préventives», conclut-il.
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