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Post-inondations: près d’un millier de Mauriciens en colère dans les rues

24 avril 2019, 12:07

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Post-inondations: près d’un millier de Mauriciens en colère dans les rues

La situation était telle que plusieurs unités de police ont dû être mobilisées. Des centaines de sinistrés de Roche-Bois, Ste-Croix et Bain-des-Dames, entre autres, ont pris d’assaut le bureau de la Sécurité sociale à l’Astor Court, Port-Louis ce mercredi 24 avril. Cela fait trois jours qu’ils réclament une compensation suivant les inondations qui ont frappé certaines régions du pays, il y a deux semaines. À hier, 16 heures, plusieurs ont déserté les lieux. «Nou pou révini dimé, néver», ont-ils lancé. Ils ont tenu parole. 

Ces sinistrés sont à leur troisième jour de «rassemblement ». Lundi, des habitants de Bain-des-Dames ont même dormi devant le poste de police de la localité. Leur grief: les formalités administratives tardent trop pour obtenir la compensation post-inondations. Cela fait déjà deux semaines qu’ils patientent…

 
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Selon des sources policières, ils étaient 700 environ à s’être rendus sur place, hier. Contre 600 personnes, lundi. La police, dont la Special Supporting Unit, a eu fort à faire pour ramener le calme. Plusieurs rues ont dû être fermées à la circulation. Tandis que des cabinets d’hommes de loi se trouvant à proximité ainsi que les services du bureau du Passeport, entre autres, ont été largement perturbés.

Les sinistrés sont montés au créneau après que les autorités ont refusé de leur donner une lettre d’approbation, alors que d’autres, dans la même situation qu’eux, l’ont obtenue. «Nou pé atann dépi gramatin, lapolis pé dir sink par sink rantré. Kan pou fini koumsa», déploraient-ils. Ils étaient aussi remontés contre le fait qu’ils ont dû attendre plus de deux semaines après les inondations afin de compléter les formalités. «Aster lapolis pé dir al rod papié. Alor ki nou finn perdi tou», lâchent-ils. Ils estiment être menés en bateau par les autorités depuis vendredi dernier. «Zot pa lé pran nou kont», fulminent-ils.

Une centaine de familles reçoivent une compensation

Si 175 demandes avaient été enregistrées lundi, quelque 92 familles ont pu recevoir une compensation, indique la police. Et une centaines d’autres hier. «Lundi, le ministère de la Sécurité sociale leur a fait comprendre que le paiement sera à nouveau fait mardi.» D’ajouter que lors du rassemblement d’hier, «deux personnes de la foule se sont blessées. Elles ont été conduites à l’hôpital». Qui plus est, lors d’une bousculade devant l’Astor Court, un enfant a été pris au piège, créant une tension palpable.

«Plus de Rs 23 M déboursées en allocations»

Rs 1 270 000. C’est la somme que le bureau de la Sécurité sociale à Astor Court a déboursée lundi pour payer 92 familles victimes des inondations, a déclaré Étienne Sinatambou, au Parlement, hier. Ce qui fait qu’à ce jour, le ministère de la Sécurité sociale a déjà payé plus de Rs 23 millions en termes d’allocations. Étienne Sinatambou a expliqué qu’il y a deux types d’assistance pour ce qui est des paiements d’allocations suivant les inondations survenues les 9 et 10 février, ainsi que celles des 9, 10, 11 et 14 avril. Il y a d’abord la «Flood Allowance», qui dure trois jours et est destinée aux personnes dont les vivres ont été emportés par les eaux. À ce jour, le ministère a déboursé Rs 1,3 million en termes d’allocations de ce genre. Puis, il y a le «Prime Minister’s Relief Fund», qui concerne des dommages structurels. Un adulte touche Rs 6 000 et un enfant Rs 3 000. L’État a déboursé plus de Rs 21,1 millions à travers ce fonds.

 


Terre-Rouge: «Zot pé zwé boul ek nou !»

<p style="text-align: justify;"><a href="https://www.lexpress.mu/video/351647/post-inondations-grogne-sintensifie" target="_blank">À Terre-Rouge</a>, les sinistrés de Cité Roma et Cité Labour, entre autres, ont pris d&rsquo;assaut le bureau de la sécurité sociale de la région. En quête d&rsquo;une compensation post-pluies torrentielles. Ils ne comprennent pas pourquoi les formalités pour être indemnisés prennent autant de temps. <em>&laquo;Nou finn atann tro boukou. Zot pé zwé boul ek nou !&raquo; </em>ou encore <em>&laquo;nou pa pou bouzé tan pa pey nou !&raquo;</em> lançait la foule hostile. Selon des sinistrés, la police aurait fait usage de gaz lacrymogène, forçant certains à se rendre à l&rsquo;hôpital pour des soins. Certaines personnes ont même dû se rendre à l&rsquo;hôpital par la suite. <em>&laquo;Nou pa finn vinn fer dézord nou, donn nou nou kas, les nou alé&raquo;</em>, fulminait la foule.</p>