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Manifestations post-inondations: la souffrance des sinistrés
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Manifestations post-inondations: la souffrance des sinistrés
Un réveil très matinal pour Rajesh Soodoo. Il a débarqué à l’Astor Court à trois heures du matin, jeudi 25 avril. À sa grande surprise, une cinquantaine de personnes, des sinistrés des récentes inondations, s’y trouvaient déjà. «Ma maison en tôle a été sérieusement touchée lors des dernières inondations d’avril. Mes meubles ont été abîmés.»
Après avoir rempli les formalités auprès des employés du ministère de la Sécurité sociale, cet habitant de Roche-Bois doit à présent patienter. Du moins, les fonctionnaires lui ont fait comprendre que des policiers doivent faire un état des lieux. «Pour le moment, nous ne savons pas combien nous allons toucher. J’entends dire que c’est environ Rs 6 000.»
En fauteuil roulant
Elle s’est aussi réveillée tôt hier. Josiane Ravina, qui circule en fauteuil roulant depuis un accident, est arrivée à Port-Louis bien avant sept heures. «J’habite dans la région de Tranquebar. Mon fils, qui vit chez moi, a perdu plusieurs meubles qui se trouvaient dans sa chambre.» Josiane Ravina réside depuis plus de 30 ans dans le quartier appelé Crownland Tory. «Par le passé, je n’ai jamais quémandé de l’aide. Je ne dépendais que de mes propres moyens. Depuis mon accident, je dois faire appel aux autres.» Une situation qui l’exaspère fortement.
De son côté, debout devant le poste de police de Pope Hennessy, Mohammed Kaleem Jummun essaie de calmer son petit, âgé d’à peine un an. Cet habitant de Résidence La Cure raconte qu’il a également un autre enfant de 5 ans. Son épouse et lui font les cent pas devant le poste de police depuis lundi. «Les problèmes, nous les rencontrons depuis février, à la suite des grosses pluies.»
Tourné en bourrique
Ce qui l’agace le plus, c’est qu’il a l’impression d’être tourné en bourrique. «On nous dit d’aller à Astor Court. Puis, de venir au bâtiment de la NPF, après on nous fait tourner en rond.» Il confie qu’il est le seul à travailler chez lui. «Je dois prendre des jours de congé uniquement pour accomplir ces démarches. Je me demande si je ne vais pas perdre mon emploi.» Selon lui, le ministre de la Sécurité sociale, Étienne Sinatambou, doit assumer ses responsabilités, surtout qu’il a compris que certaines personnes ont déjà touché leur allocation. «On sent qu’il y a une politique de deux poids, deux mesures. Que le ministre y mette de l’ordre.» En tout cas, hier, c’est dans une ambiance bon enfant que la foule s’est amassée devant le poste de police. Si lors des précédents jours, elle s’était montrée énervée, la tension est retombée.
Boojhawon à Sinatambou: «enough is enough !»
<p style="text-align: justify;">Que le ministre de la Sécurité sociale, Étienne Sinatambou, prenne ses responsabilités. C’est le message que lui a adressé l’inspecteur Jaylall Boojhawon, président de la <em>Police Officers Solidarity Union</em>, hier aussi, lors d’une conférence de presse. <em>«Nous ne sommes pas d’accord qu’à chaque fois qu’il y a une inondation, les gens viennent manifester devant les postes de police. Il faut que le ministère de la Sécurité sociale prenne ses responsabilités.»</em> Jaylall Boojhawon est catégorique : <em>«Les policiers ne sont pas des experts pour faire des analyses concernant les pertes. Enough is enough !»</em></p>
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