Ils sont fans de foot anglais depuis leur plus tendre enfance. Qu’ils soient des fervents des Reds de Liverpool ou des Sky Blues de Manchester City, entre autres, ils sont tous animés par la même passion. Rencontre avec quelques-uns de ces Mauriciens qui possèdent un «cœur solide», même si cet organe sera mis à rude épreuve demain, lors de la dernière journée de la Premier League.

Ce dimanche marque donc la clôture de la saison 2018-19 de la Premier League. Une fois de plus, les clubs britanniques ont su tenir le public en haleine. Si Manchester City reste le leader du championnat, avec un point d’avance sur Liverpool, avant son ultime rencontre en déplacement à Brighton, les yeux seront aussi tournés du côté d’Anfield, où Liverpool accueille Wolverhampton. Citizens et Scousers vont se livrer une dernière bataille, à distance, pour remporter le saint Graal, le titre de champion d’Angleterre.

Justement, c’est dans l’antre des Reds que Mohammad Iqbal Aubdool espère suivre le dernier duel de son équipe fétiche. Ce dernier, la quarantaine, confie qu’il est un supporteur des hommes de Jürgen Klopp depuis ses 8 ans. «Mon oncle, qui habitait en Angleterre, était venu nous rendre visite. Il a apporté un ‘kit’ complet du parfait petit supporteur de Liverpool dans ses valises pour moi. Il avait pensé à tout, même jusqu’aux chaussures», raconte notre interlocuteur. Comblé et conquis, il l’est toujours et ce depuis plus de 30 ans.

Cette saison, il avoue qu’il fallait avoir le cœur solide pour suivre les performances des coéquipiers de Mohamed Salah. Surtout qu’après avoir passé les fêtes de fin d’année 2018 en tête du championnat, les Reds ont vu Manchester City revenir comme un bolide dans la course au titre. Sacre qui fuit les Reds depuis 29 ans déjà. «Nous avons réalisé des performances où le nul n’était pas admissible. Mais, les joueurs sont revenus et se battent toujours pour obtenir le Graal.»

Ce dernier ajoute que la force de Liverpool ne se mesure pas seulement sur ses performances sur le terrain mais aussi grâce à son public. «Quand vous êtes à Anfield et que les joueurs entrent en scène, le ‘You’ll Never Walk Alone’ résonne, l’ambiance devient inoubliable.» Justement, ces moments, plus d’une fois Mohammad Iqbal Aubdool a eu l’occasion de les vivre et cela pas plus tard que mardi, lors de la manche retour en demi-finale de la Ligue des champions, face au FC Barcelone. «Cette remontée spectaculaire de quatre buts, sans rien encaisser, laisse sans voix.» Et demain, il tentera sa chance et essaiera d’avoir un billet pour suivre la rencontre face aux Wolves, à Anfield. «Espérons que la chance sera à mes côtés comme ce fut le cas mardi.»

Des fans, le club mythique de la Mersey en a plusieurs à Maurice. Et parmi eux, l’on retrouve Kris Caullee. Ce dernier est tombé dans la marmite des Reds en 1976. «C’était lors de la rencontre en Coupe des clubs champions, où St. Étienne a battu Liverpool au match aller. J’avais tellement de la peine pour les joueurs et les Scousers que je me suis mis à les apprécier. Le match retour a été marqué par leur victoire de 3 buts à 1. J’étais alors aux anges.» Depuis, c’est avec la même tension et ferveur que son épouse, sa fille et lui suivent les rencontres des hommes de Jürgen Klopp. «Dimanche, je pense que les joueurs n’auront pas autant de pression que ceux de City. Pour nous, ce sera quitte ou double de toutes les manières…»

Par contre, les «vrais» fans de Manchester City sont, eux, plutôt discrets. La jeune génération découvre le talent des Citizens suite à leurs assez récentes performances aussi bien en championnat qu’en compétition internationale. À l’instar d’Alex François. C’est en 2009 que le jeune homme développe un lien avec ce club. «Nous avions organisé un tournoi entre amis et chacun devait choisir le nom d’une équipe. Et j’ai décidé d’opter pour les Sky Blues.» Et son amour pour ce club a débuté depuis. «Je me suis intéressé à la performance de l’équipe. Je n’ai raté aucune rencontre jusqu’à ce jour. Lévé, dormi, dan football», ajoute le Rodriguais avec le sourire.

Mais qu’est-ce qu’il apprécie le plus avec cette équipe ? «J’aime le jeu collectif du club. Ce n’est pas comme dans les autres équipes où l’attention est juste sur un seul joueur. Regardez Liverpool, c’est toujours Salah ou Mané. Alors qu’à City, n’importe qui peut scorer.» Justement lundi, c’est bien un défenseur, Vincent Kompany, le capitaine emblématique du club, qui a donné la précieuse victoire aux Citizens face à Leicester.

Pour Alex François, qui a foi en l’entraîneur des Citizens, Pep Guardiola, le titre n’est pas encore acquis. «Surtout que, selon la presse, Brighton va tout faire pour s’imposer.» En cas de victoire des Citizens, ils réaliseront l’exploit de conserver leur titre acquis la saison passée. Depuis la création de la Premier League, en 1992, Manchester United a réussi cet exploit, dont des titres remportés sur trois saisons consécutives, par deux fois. Et Chelsea l’avait fait pour les saisons 2004-05 et 2005-06.

Autre fait à souligner, c’est au cas où les Reds remportent le titre, les joueurs de Liverpool soulèveront une réplique du trophée. En fait, l’original sera à l’Amex Stadium, où se déplace Manchester City.

<p style="text-align: justify;">Le projet de réforme de la Ligue des Champions (C1, qui devrait avoir lieu en 2024), semble de plus en plus contesté par les clubs européens. En effet, en début de semaine, l&rsquo;UEFA a tenu une réunion à Nyon, en Suisse, pour justement exposer cette nouvelle formule. Il revient que depuis la mi-mars, une rencontre secrète a eu lieu entre les dirigeants de l&rsquo;UEFA et de l&rsquo;Association européenne des clubs (ECA) pour négocier la transformation de la C1 en une ligue européenne fermée, où 24 places seraient réservées d&rsquo;office sur 32. Il revient, selon plusieurs médias, que ce serait l&rsquo;ECA et son président Andrea Agnelli (Juventus Turin) qui seraient derrière ce projet, qui favoriserait les clubs les plus puissants. En tout cas, l&rsquo;ECA a, en réaction, convoqué une réunion des clubs les 6 et 7 juin, à Malte.</p>

<p style="text-align: justify;">Remontada.Un mot espagnol très utilisé cette semaine. Surtout après les exploits en Ligue des champions de Liverpool et de Tottenham, tous deux qualifiés pour la finale. La remontada (&lsquo;remontée&rsquo; en français ou &lsquo;come-back&rsquo; en anglais) a surtout été utilisée en 2017, lors de la rencontre du FC Barcelone face au PSG. Battue 4 à 0 au Parc des Princes, l&rsquo;équipe entraînée alors par Luis Enrique s&rsquo;est imposée 6 à 1 sur la pelouse du Camp Nou. Pour la petite histoire, la première finale de la Coupe d&rsquo;Europe des clubs champions (ancien nom de la Ligue des champions), s&rsquo;est tenue en1956. Cette rencontre opposait le Stade de Reims (France) au Real Madrid (Espagne). Et au bout d&rsquo;une étonnante remontée, car menés par deux fois au score, les Madrilènes se sont finalement imposés par 4 buts à 3.</p>