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Plagiat présumé: le COJI demande des explications
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Plagiat présumé: le COJI demande des explications
Depuis quelques jours, des vidéos font le buzz sur les réseaux sociaux. Non pas pour leur ferveur patriotique mais plutôt pour les images et prises de vue qui semblent avoir été inspirées de vidéos internationales déjà existantes.
Ainsi dans une vidéo postée par Alé Moris, «Un océan en partage», plusieurs plans caméras semblent être des copies identiques de la vidéo pour la campagne officielle des Jeux olympiques (JO) de Rio en 2016. Les premières secondes des deux vidéos se ressemblent comme deux gouttes d’eau.
Et que dire de l’autre vidéo d’Alé Moris, «Soutenons Maurice pour les JIOI 2019», qui ressemble à la campagne de «Nike – Choose Go».
Les similitudes ne s’arrêtent pas là. Il y a aussi les photos des billets d’entrée publiées depuis le 3 mai sur la page Facebook des JIOI 2019. On y distingue une jeune femme tenant des billets dans sa main, au coût de Rs 300. Or, la même photo avec la même personne figure sur les sites internationaux, cette fois-ci tenant des billets pour les JO de Tokyo 2020.
Au niveau du Comité d’organisation des Jeux des îles (COJI), une réunion a eu lieu hier entre les principaux concernés pour évoquer cette situation. Le «Chief Executive Officer» Jean-Pierre Sauzier souligne que cette affaire n’est pas prise à la légère. «Le ‘board’ du COJI a convoqué une réunion afin de permettre à l’agence Grey Mauritius de s’expliquer. C’est maintenant à l’agence de donner son point de vue à la presse.» Il fait cependant comprendre que des mesures devraient être prises.
En revanche, en ce qui concerne la billetterie publiée sur la page Facebook, le COJI tient à préciser que ce site n’est pas le leur. «Ce n’est pas le site officiel des JIOI. La personne qui la gère utilise les infos de chez nous, mais cela n’engage pas le COJI.»
Grey Mauritius parle de «similitudes fortuites»
Une enveloppe de Rs 18 millions, apprend-on, a été accordée à l’agence Grey Mauritius, dirigée par Hans Puttur (photo), pour la création des vidéos «Un océan en partage» et «Soutenons Maurice pour les JIOI 2019». Vidéos qui se trouvent au centre de la polémique, et notamment d’allégations de plagiat de spots des Jeux olympiques (JO) de Rio. Du côté de Grey Mauritius, qui a importé le jeu télévisé «Qui veut gagner des millions ?» et qui, en 2016, avait participé au rebranding de Mauritius Telecom, avec qui la boîte collaborerait régulièrement, l’on s’en défend. Pourtant, en entrant sur son site Web, force est de constater que celui-ci se trouve en rénovation...
Sollicité, le directeur artistique, Jacques Catherine, parle de «parallel thinking». D’expliquer que le spot «Un océan en partage» «a entièrement été conçu et réalisé par une agence mauricienne et une entreprise de production audiovisuelle locale avec des figurants mauriciens». Il ajoute que «la mise en images a été entièrement basée sur un script écrit en interne fin 2018, avec pour concept central de rassembler les îles et les peuples de l’océan Indien dans le cadre des JIOI». Concept, dit-il, qui a été étendu à la radio, en affichage et dans la presse. Quid d’un éventuel plagiat ? «À aucun moment, nous n’avons ni copié ni reproduit des séquences se trouvant dans le spot des JO de Rio. Ce n’est qu’après le montage et la diffusion du spot – après plus de 150 heures de travail consacrées à ce spot – que des similitudes dans la direction photographique ont été observées et portées à notre attention.» Selon Jacques Catherine, «ce sont des choses qui arrivent. À aucun moment nous n’avons agi délibérément ou intentionnellement». Il souligne que son agence continuera «à faire confiance au discernement et au libre arbitre de chacun pour apprécier que le spot n’est le fruit d’aucune manoeuvre illicite bien qu’il puisse y avoir des similitudes fortuites avec d’autres oeuvres existantes».
Maurice – Réunion : les soeurs rivales
L’arrestation à Rodrigues de l’entraîneur national de football réunionnais a fait couler beaucoup d’encre. Faisant resurgir la rivalité entre Maurice et l’île sœur dans le domaine sportif.
On l’a surnomme l’île soeur. Pourtant, dans le giron sportif, La Réunion revêt plutôt l’image d’un adversaire. Et les récents déboires de Jean-Pierre Bade (voir ci-dessous), l’entraîneur de la sélection nationale de foot réunionnaise, à Rodrigues, ont levé ce coin du voile, à J-59 du début de la 10e édition des Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI), qui se tiendront du 19 au 28 juillet. Cette affaire a fait vivement réagir une certaine partie de la presse réunionnaise, qui est allée chercher la petite bête entre les deux îles et a débusqué le plagiat de la campagne vidéo.
Bradley Vincent confirme : la concurrence en natation existe bel et bien entre les deux îles. Dans cette discipline, qui a été largement dominée par les Réunionnais, l’objectif sera de décrocher le maximum de podiums possible. «Tout le monde a à coeur de bien faire. Surtout que nous allons évoluer devant notre public. Cela apportera certes plus de pression mais je pense qu’avec une bonne ambiance, nous allons donner encore plus de nous-mêmes.» Médaillé d’or à trois reprises lors des JIOI 2015, à La Réunion, il confie garder un oeil sur les performances de ses adversaires. «Il faut dire que nous n’avons pas trop les temps qu’ils réalisent en bassin. Mais cela ne change en rien notre objectif : il faut nager plus vite pour décrocher les médailles.»
D’autant que, selon Rajessen Desscann, entraîneur de tennis de table, une finale face à La Réunion a une tout autre saveur que face à un autre pays. «Toutefois, le fair-play doit primer, qu’importe le pays qui se trouve en face de nous. Il est vrai que nous avons souvent eu quelques accrochages avec les adversaires réunionnais, surtout quand il faut jouer pour la médaille d’or. La tension est palpable.» L’entraîneur préfère relativiser. «Nous devons rester concentrer sur tous les pays. La concentration doit être notre principal objectif pour remporter l’or. Surtout cette année, car nous évoluerons à domicile.»
De son côté, Fabrice Coiffic, ancien sprinteur et détenteur de pas moins de sept médailles d’or aux JIOI, fait valoir qu’il s’agit plus d’une «bataille» administrative. «Surtout venant des Français d’origine réunionnaise.» L’ancien spécialiste du 100m et 200m avance que cette «rivalité» revient du fait que contrairement aux Mauriciens, les Réunionnais ont plus d’opportunités de se parfaire en France.
Il se souvient encore de la finale du 100m de 1998, où Alexandre Vallon-Hoareau s’était imposé face à Stephan Buckland. «L’on avait parlé de faux départ qui avait favorisé le Réunionnais. Cinq ans après, Buckland a su prendre sa revanche.» À l’époque, cela avait beaucoup fait jaser. Pour Fabrice Coiffic, le duel Maurice – Réunion est toujours arbitré par une troisième nation, à savoir Madagascar.
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