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Saisie de 135 kilos d’héroïne en mars 2017: encore trois mois d’interrogatoire pour Navind Kistnah
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Saisie de 135 kilos d’héroïne en mars 2017: encore trois mois d’interrogatoire pour Navind Kistnah
«Saisie record non seulement à Maurice mais dans la région.» C’est ce qu’avait affirmé le Deputy Commissioner of Police Choolun Bhojoo, le 10 mars 2017, lors de sa conférence de presse après la saisie record des 135 kg d’héroïne la veille. Ceux-ci, d’une valeur marchande de Rs 2 milliards, étaient cachés dans des cylindres embarqués à bord du vaisseau MSC Ivana. Deux ans après, le premier suspect à retrouver la liberté sous caution, le 8 mars 2019, est Sibi Thomas, un des directeurs de Brilliant Resources Consulting, compagnie qui se serait chargée de l’importation de cette cargaison. Après Sibi Thomas, c’est au tour de Geanchand Dewdanee d’être libéré sous caution, le 17 mai.
Beaucoup de questions se posent. Qu’advient-il de Navind Kistnah, le protagoniste dans cette affaire? Il est toujours à s’impatienter dans une cellule policière, au quartier général de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU), dans l’espoir de retrouver la liberté alors qu’il a tout avoué sur le mécanisme de cette importation, durant ses longues heures d’interrogatoire pendant deux ans.
Témoin de l’État
Me Rama Valayden, son leading counsel, explique qu’une motion pour sa libération n’est pas envisageable pour le moment car son enquête prendra encore trois mois afin d’être complétée. Il est fort probable que son interrogatoire, qui avait débuté en 2017, après son arrestation, se poursuit la semaine prochaine. Son avocat indique avoir demandé que son client bénéficie d’une protection afin de devenir le témoin de l’État. Il ajoute que ce sera au Directeur des poursuites publiques de décider de la marche à suivre. Le 14 mai, il a fait une requête au commissaire de police Mario Nobin pour qu’une récompense officielle soit remise à la personne qui pourra aider à retrouver Homunchul Kumar Ramdin alias Doun.
Toutefois ce qui retarde encore l’enquête, ce sont les «itemised bills» qui sont en train d’être passés au crible. Qu’en est-il des autres personnes et compagnies impliquées en Afrique du Sud ? Cette possibilité est étudiée par des enquêteurs du côté du quartier général de l’ADSU. Sollicité pour une réaction sur le retard dans l’enquête, le DCP Choolun Bhojoo est resté injoignable.
Le suspect incrimine Homunchul Kumar Ramdin et Peroomal Veeren
<p style="text-align: justify;">Durant son interrogatoire en présence de ses avocats, au quartier général de l’ADSU, Navind Kistnah affirme qu’entre avril 2016 et mars 2017, il y a eu neuf importations de drogue au nom de <em>Brilliant Resources Consulting</em>, sous l’instruction d’Homunchul Kumar Ramdin, alias Doun, avant la saisie record. Ce dernier, qui s’est volatilisé dans la nature, après la saisie en 2017, est soupçonné d’être un partenaire de Navind Kisnah au sein de <em>Kun Management Ltd</em>. Cette compagnie était impliquée dans les procédures de dédouanement.</p>
<p style="text-align: justify;">Le protagoniste de la saisie avait aussi expliqué le lien entre Homunchul Kumar Ramdin et Peroomal Veeren qui se sont liés d’amitié depuis 2013. Doun, qui avait commis un vol de vieilles barres de fer au préjudice d’une compagnie, à Riche-Terre, s’est retrouvé aux côtés de Peroomal Veeren à la prison de Beau-Bassin. Doun aurait alors commencé à travailler pour le trafiquant de drogue.</p>
<p style="text-align: justify;">Le suspect avait mentionné durant son interrogatoire que Peeroomal Veeren faisant la coordination avec ses contacts en Afrique du Sud pour l’emballage de Sand Blast Pots sous le nom de<em> Brilliant Resources Consulting Ltd</em>. Toujours selon Navind Kistnah, une fois que la cargaison atterrissait à Maurice, la livraison se faisait avec les <em>«colonels»</em> du trafiquant de drogue au nom de Manish Keshwin Seewoochurn. Ce dernier a été arrêté le 22 avril 2017, à St-Martin, pour avoir tenté de transporter les 157 kilos d’héroïne. Il a fait mention de deux compagnies qui ont réceptionné la marchandise, à la fois en Afrique du Sud et à Maurice, pour les procédures douanières. Ce serait toujours sous l’instruction de Doun que les Sand Blasting Pots ont été achetés à Johannesburg.</p>
<p style="text-align: justify;">C’est Doun qui aurait demandé à Navind Kistnah d’être le courtier maritime, utilisant un prête-nom comme Kushal Ramchurn. Homunchul Kumar Ramdin aurait fait suivre par courriel tous les documents de l’importation de Kushal Ramchurn. Ce dernier avait fait imprimer les documents pour les remettre à Doun.</p>
<p style="text-align: justify;">C’est une compagnie mauricienne qui avait complété toutes les procédures à la douane et qui a ensuite fait transporter le conteneur au Warehouse du Mauritius Freeport Development. Le «Delivery order» était ensuite remis à Navind Kistnah pour qu’il cherche un camion pour la livraison de la marchandise à Manish Keshwin Seewoochurn.</p>
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<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/article/peroomal_veeren_commission_denquete_sur_la_drogue_interrogatoire_de_peroomal_veeren_trafiquant_de_drogue_10_aout_2017.jpg" width="620" />
<figcaption>Le trafiquant de drogue Peroomal Veeren serait derrière la saisie record selon Navind Kistnah.</figcaption>
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Mandat d’arrêt international
<p style="text-align: justify;">Navind Kistnah avait été appréhendé par Interpol à la suite de l’exécution d’un mandat d’arrêt international après la saisie, le 9 mars 2017, car il était considéré comme une pièce maîtresse de l’affaire. Il avait filé à l’anglaise la veille de cette saisie record. Il s’était réfugié en Afrique du Sud alors qu’il avait dit s’être rendu là-bas pour affaires. Après quatre semaines, il était en garde à vue à Maputo, la capitale de Mozambique. Le 7 avril 2017, tout laissait croire que le Prime Minister’s Office avait pris l’affaire en main. Le <em>Deputy Commissioner of Police</em> Lockdev Hoolash, alors directeur du <em>National Security Service</em> (NSS), et le surintendant Lilram Deal, responsable de l’Antiterrorism Unit, avaient été dépêchés auprès de Navin Kistnah, à Maputo. À l’époque, l’avocat Rama Valayden s’était interrogé sur le déplacement du directeur du NSS mais le chef du gouvernement avait précisé, lors d’une cérémonie protocolaire, à la <em>Telecom Tower</em>, en avril 2017, que cette information était loin d’être correcte et que ce dernier était en mission au Soudan.</p>
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