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En vigueur le 1er janvier 2020: la rotation de cabinets d’audit pour une meilleure gouvernance

28 mai 2019, 19:54

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En vigueur le 1er janvier 2020: la rotation de cabinets d’audit pour une meilleure gouvernance

Améliorer la gestion des données des sociétés cotées en Bourse. C’est, entre autres, l’objectif de la rotation de cabinets d’audit, qui entrera en vigueur dans sept mois.

Fini le temps où les entreprises confiaient pendant des années l’audit de leurs comptes à un seul et même cabinet. Car à compter du 1er janvier 2020, la rotation de cabinets d’audit sera obligatoire pour toute société cotée en Bourse. L’objectif : améliorer la qualité de l’audit et la gestion des données.

L’annonce a été faite la semaine dernière par Sudhir Sesungkur, ministre des Services financiers et de la bonne gouvernance. Il prenait la parole lors d’une conférence de deux jours, soit lundi et mardi, organisée à l’hôtel Maritim par l’African Forum of Independent Accounting and Auditing Regulators (AFIAAR), une organisation non gouvernementale regroupant les organismes régulateurs des secteurs du service comptable et d’audit du continent africain.

Les sociétés cotées en Bourse ont eu plus de deux ans pour se conformer aux obligations liées à cette réglementation. C’est en mai 2017 qu’un décret ministériel a proclamé les Regulations sous les articles 41A et 86 de la Financial Reporting Act (GN 64 of 2017 Rotation of Audit Firm), en vue de rendre obligatoire la rotation de cabinets d’audit au sein des sociétés cotées.

Deux autres décisions sont venues s’ajouter aux obligations associées à ce décret sur la rotation de cabinets d’audit. D’abord, le Financial Reporting Council (FRC), en sus de ses prérogatives en tant qu’organisme régulateur du secteur des services d’audit, peut désormais fixer des sanctions financières. En outre, jusqu’ici, pour pouvoir se faire enregistrer auprès du FRC, il suffisait aux auditeurs de démontrer qu’ils avaient une expérience de deux ans. Dorénavant, les postulants devront avoir cinq ans d’expérience pour revendiquer ce droit d’inscription.

«Il est impératif que tous les pays du continent africain soient déterminés à doter leur secteur d’organismes régulateurs robustes.»

Pour Sudhir Sesungkur, cette initiative démontre la volonté du gouvernement de Maurice de tout mettre en oeuvre pour que les pratiques dans le domaine de la comptabilité et dans celui de l’audit se rapprochent le plus près possible des normes internationales. «Il est impératif que tous les pays du continent africain démontrent leur détermination à doter leur secteur des services financiers respectifs d’organismes régulateurs robustes», a soutenu le ministre. «C’est une des conditions indispensables pour optimiser la confiance d’investisseurs afin de garantir la sécurité, de même que la stabilité des investissements globaux orientés vers les pays et des économies du continent africain. Les membres de l’AFIAAR ont un rôle déterminant à jouer sur ce plan.»

Admire Ndurunduru, du Public Accountants and Auditors Board du Zimbabwe et président d’AFIAAR, a affirmé que le progrès réalisé dans ce domaine durant l’année écoulée a été significatif. De souligner que plusieurs organismes régulateurs membres ont travaillé en étroite collaboration avec l’Independent Regulatory Board for Auditors de l’Afrique du Sud. Celui-ci a assuré les stages des représentants des organismes régulateurs des secteurs du service comptable et d’audit. Cela, dans le domaine des inspections et celui des investigations.

L’idée de doter le continent africain d’une organisation qui regroupe les organismes régulateurs du continent date de 2014, une initiative commune de l’Afrique du Sud, de Maurice et du Botswana. Elle s’est matérialisée l’année dernière. L’AFIAAR a tenu sa dernière réunion en 2018 à Maputo, au Mozambique, afin de développer une réglementation des services de comptabilité et d’audit pour l’ensemble des pays africains. Lors de cette réunion, des groupes de travail ont également été institués.

Durant la conférence de la semaine dernière, ces groupes ont soumis un rapport sur le travail accompli, de même que les plans devant permettre d’atteindre les gouvernements du continent africain, d’autres organisations panafricaines et organismes régulateurs d’audit du continent. Ces plans concernent également les mesures à adopter pour améliorer la qualité de l’audit et la gestion de données ainsi que le partage de savoir-faire.