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Baleines à Gris-Gris: l’Afrique du Sud à la rescousse pour comprendre leur décès

30 mai 2019, 22:30

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Baleines à Gris-Gris: l’Afrique du Sud à la rescousse pour comprendre leur décès

La première baleine était blessée mais pas la seconde, elle aurait pu être morte de chagrin. Mais cela pourrait être un empoisonnement aussi. Seules les analyses approfondies des échantillons qui seront envoyés en Afrique du Sud des deux cétacés retrouvés mort, mardi 28 mai, permettront de vraiment en connaître la cause.

Les deux mammifères marins échoués, mardi 28 mai, sur la plage de Gris-Gris n’étaient pas des dauphins mais plutôt des baleines à bec (NdlR, beaked whales, des cétacés à dents qui ressemblent à de très gros dauphins). La nouvelle est tombée mercredi 29 mai après-midi, après une autopsie et une analyse préliminaire de la Mauritius Marine Conservation Society (MMCS), en collaboration avec l’Albion Fisheries Centre et la National Coast Guard.

Selon l’Assistant Superintendant of Police (ASP) Reddy Luthmoodoo, responsable de la garde-côte dans l’Est et le Sud, le premier cétacé était encore vivant lorsqu’il a été repéré sur les récifs, à Gris-Gris. Blessé, il n’a pas survécu. Cette baleine faisait 4 m 25 de long.

La seconde baleine était déjà morte quand elle a été retrouvée échouée plus tard dans la soirée. Ce n’est qu’hier après-midi que les gardes-côtes ont pu évacuer les restes de cette baleine pour des analyses car elle était plus difficile à déplacer. «Faisant 4 m 50 de long, nous avons dû la découper en morceaux pour pouvoir l’envoyer à l’Albion Fisheries Centre. C’était plus compliqué pour nous de la retirer intacte là où elle s’est échouée», commente l’ASP Reddy Luthmoodoo.

Autopsies

L’Albion Fisheries Centre a pour sa part collaboré étroitement avec la MMCS lors de l’autopsie de ces mammifères. «J’ai contacté le musée de Port-Elisabeth, en Afrique-du-Sud, qui a l’expertise nécessaire concernant ces animaux, et j’ai pu avoir la liste des procédures à suivre pour l’autopsie de ces cétacés. C’est ce qui nous a permis de savoir que ce n’était pas des dauphins mais des baleines à bec males», explique le scientifique Owen Griffiths, de la MMCS.

Les autopsies ont aussi révélé que la première baleine avait deux trous à l’abdomen alors que la seconde avait une très bonne condition physique et ne portait pas de blessures. «La première a certainement dû être blessée lors d’une bagarre alors que pour la seconde, je soupçonne qu’elle se trouvait en compagnie de la première et a dû la suivre en voyant qu’elle était blessée. Elle serait ensuite morte de chagrin, probablement. Toutefois, il peut aussi s’agir d’un cas d’empoisonnent, car elles auraient pu manger des poissons toxiques, contenant des métaux lourds. Ce sont seulement des analyses approfondies à Port-Elisabeth qui pourront nous éclairer à ce sujet», affirme Owen Griffiths. Les échantillons seront envoyés en Afrique du Sud.

Le scientifique rappelle que ce n’est pas la première fois que des baleines s’échouent sur nos côtes. «Cela fait 30 ans que je travaille au MMCS. En 1986, deux baleines se sont échouées à Rivière-Noire. En 1996, deux autres avaient été retrouvées à Riambel et les analyses effectuées sur elles étaient nonconclusives. Et voilà que nous avons deux autres cette année.»

Les rafales ne sont pas à blâmer

<p style="text-align: justify;">Mardi, lorsque la nouvelle est tombée, tout portait à croire que les baleines s&rsquo;étaient échouées, poussées par de très forts courants, à cause de l&rsquo;anticyclone présent au sud des Mascareignes.</p>

<p style="text-align: justify;">Toutefois, le météorologue Avinash Dookhee, des Mauritius Meteorological Services, explique que ce n&rsquo;est pas vraiment le cas. &laquo;<em>Il est vrai qu&rsquo;il y avait des rafales de 60 km/h de 4 heures du matin, le 28 mai, à 4 heures du matin, le 29 mai, mais il y avait déjà eu des anticyclones bien plus forts sans que des baleines ne s&rsquo;échouent</em>.&raquo;</p>