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Retour des Papillon: espoir pour Cléanne, recueillement pour Cléa
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Retour des Papillon: espoir pour Cléanne, recueillement pour Cléa
«Péna pli for ki bondié.» Marie- Hélène Papillon, la mère de Cléanne, a remercié le ciel lorsqu’elle l’a vue à l’hôpital. C’est la première fois qu’elle pose les yeux sur son petit ange depuis qu’elle est rentrée à Maurice, le 26 mars, avec la dépouille de la soeur siamoise de Cléanne, Cléa. À l’hôpital, elle se tient aux côtés de son mari. Les deux parents n’ont jamais tenu leur fille dans les bras. L’envie de lui faire des câlins est palpable.
Du regard, mère et père disent tous les mots d’amour que jusqu’à présent, ils n’ont pu murmurer à l’oreille de la petite miraculée. La foi les aide à tenir. Ils savent que la bataille est encore rude. Cléanne restera à l’hôpital pendant deux mois au moins, et elle a plusieurs interventions chirurgicales à faire.
À l’hôpital de Flacq, la petite est toujours reliée à plusieurs appareils. Voyager avec n’a pas été simple, et Ian Papillon, qui a participé aux préparatifs, s’en souvient encore. Le père raconte que les autorités ont tout fait pour faciliter ce voyage. «Il a fallu solliciter un hélicoptère pour le transport. L’appareil était en stand-by au cas où il y aurait des complications, mais heureusement, on n’en a pas eu besoin.» Le voyage a duré 12 heures, puis, il a fallu transporter le bébé à l’hôpital dans une ambulance équipée.
À Maurice, c’est Mansoor Takun, le consultant en charge à l’hôpital de Flacq, qui s’occupe de la petite. Même lui est conscient du parcours éprouvant que la petite, qui aura bientôt six mois, a surmonté. «Seuls trois cas comme celui de Marie- Cléanne ont été répertoriés dans le monde. L’intervention pratiquée sur les soeurs siamoises sera citée par Narayana Hrudayalaya Hospital dans le futur », commente-t-il.
Visite au cimetière
À sa descente d’avion, la fatigue se lit sur le visage d’Ian Papillon. Avant de se rendre à l’hôpital, il tient à passer chez lui. C’est que cinq mois loin de la famille et de sa maison, c’est long. Après avoir vu sa fille, ce père doit surmonter une autre épreuve…
De l’hôpital, Ian Papillon se rend au cimetière de Mahébourg. Il a tenu à fleurir la tombe de son autre petit ange, Cléa. De longues minutes devant la tombe, des larmes et encore des mots d’amour que sa fille ne pourra jamais entendre… «Elle restera à jamais ma fille. Nous ne l’oublierons jamais, sa soeur ne l’oubliera jamais. Nous la chérirons malgré son absence», a-t-il déclaré d’une voix à peine audible. Le reste de sa déclaration était adressé à sa fille dans le silence.
Désormais, Ian Papillon a décidé de profiter des siens. Il a passé le week-end entouré de sa femme et de ses fils. Il y a eu un nombre incessant de membres de sa famille qui sont venus lui exprimer leur soutien. Malgré tout, la vie doit reprendre son cours et Ian Papillon compte retourner au travail bientôt.
La compagnie qui l’emploie, Noveprim, a été un soutien important et indéfectible tout au long de ce combat.
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