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JIOI 2019: le théâtre du plagiat
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JIOI 2019: le théâtre du plagiat
Plagiat, copie, pensée parallèle, manque de créativité ? Les réponses à ces questions devraient être connues cette semaine. C’est ce que promet le Comité d’organisation des Jeux des îles (COJI). L’agence Grey Mauritius, à laquelle il a octroyé un contrat pour la promotion de la 10e édition des Jeux des îles, a reproduit un clip qui comporte des similitudes avec celui réalisé en 2016 pour les Jeux olympiques de Rio.
Mais qu’en pensent les professionnels du secteur de la com ? Du côté de l’Association of Communication agencies of Mauritius (ACA), l’on se demande où se trouve la moralité dans cette histoire. «Toute imitation et/ou parodie de formatage, titre, texte, slogan, présentation visuelle, musique et effets sonores, etc., d’autres messages publicitaires sont interdits lorsque le modèle copié est doté de caractéristiques distinctives et que (…) l’imitation est susceptible de causer une mauvaise compréhension ou une confusion…» C’est l’article 4-4 du code d’éthique des agences de publicités regroupées au sein de l’ACA dont il est question ici.
Pour Vino Sookloll, de FCB Cread, il est important de respecter l’éthique. «Par moments, des clients exigent que vous fassiez ce qu’ils veulent. Ces derniers ont leur idée mais en tant qu’agence responsable, si cette publicité a déjà été réalisée, vous vous devez de la rejeter.» Ce travail ne peut pas se faire uniquement pour de l’argent. «Il est vrai que le contrôle sur la créativité est difficile, mais il faut rester intègre.»
Il existe le fait qu’une publicité puisse ressembler à une autre. «Quelqu’un l’a peut-être créée dix ans, voire 20 ans de cela. Mais à Maurice, le pays regorge de gens qui ont une créativité énorme. Plusieurs agences se sont vu primer», soutient Vino Sookloll.
Pour Cyril Palan, de Logos Publicity, la réputation du pays peut prendre un sérieux coup. «On peut s’inspirer des publicités étrangères, mais il n’est pas question de copié-collé.» Pour lui, chacun a sa part de responsabilité et sa moralité intellectuelle. «Le retour de bâton va être dur…» Ce dernier, qui détient son agence depuis 1976, affirme n’avoir jamais fait de dérapage au niveau professionnel. Il reconnaît que pour certains, il y a un laisser-aller. «Quand on voyait que certaines publicités se ressemblaient, au niveau de notre agence, on prenait l’engagement de les retirer. Du moins, c’était le cas lorsque j’étais président de l’ACA.»
Alors, goré pa goré ? On attend de connaître la décision du COJI…
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