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Ministère des Finances: marche arrière sur les certificats de trésorerie ?
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Ministère des Finances: marche arrière sur les certificats de trésorerie ?
À travers l’émission de certificats de trésorerie, le ministère des Finances souhaitait que les grosses sociétés d’État épongent l’excès de liquidités. Une manière de remplir les caisses du gouvernement à une semaine du Budget. Mais cette opération n’apparaît pas.
Annoncée le 17 mai, l’émission de certificats de trésorerie par la Banque de Maurice n’aura pas lieu. Tout au moins à la date fixée, soit le 3 juin. En fait, à hier, le site de la Banque centrale (BoM) ne pipait pas un mot sur cette transaction.
Dès lors, les spécialistes financiers se demandent si la BoM compte aller de l’avant avec cette opération financière conformément à la circulaire publiée par le ministère des Finances. Celle-ci est adressée aux Supervision Officers des départements gouvernementaux, des corps parapublics et autres ministères.
À la BoM Tower, on fait ressortir que la question doit être posée au Trésor public, qui est l’initiateur de ce projet d’émission des certificats destinés exclusivement aux agences gouvernementales, celles-ci n’opérant pas au préalable comme des institutions financières mais s’adonnant à une activité commerciale. «Il est fort probable que le Trésor public n’ait pas encore défini les modalités », souligne une source de la BoM.
Initialement, le ministère des Finances souhaitait à travers cette émission de certificats éponger l’excès de liquidités par de grosses sociétés d’État, générant des centaines de millions de roupies de surplus. Celles-ci ont été appelées à y souscrire. Une manière de remplir les caisses du gouvernement à une semaine du Budget prévu lundi prochain.
Pour le moment, rien n’indique que le gouvernement concrétisera ce projet d’émission des certificats de trésorerie. Ceux-ci sont des titres de créance de l’État négociable à court terme, moins d’un an. Comme le bon du Trésor, mais qui lui a une période de maturité généralement plus longue.
Sociétés visées
Dans le collimateur du ministère des Finances : Mauritius Telecom, Mauritius Post, le CEB, la CWA ou encore la Mauritius Ports Authority et la Cargo Handling Corporation Ltd pour ne citer que ces quelques entreprises d’État. Selon la circulaire, la démarche du gouvernement vise à donner une marge de manœuvre financière à ces sociétés en leur permettant de disposer de suffisamment de fonds pour satisfaire à moyen terme leurs besoins en trésorerie.
Entre-temps, les quatre primary dealers autorisés par la BoM à acheter des bons du Trésor et de les revendre aux gros investisseurs individuels et institutionnels, ont soulevé la question avec la direction de la Banque centrale en rappelant les termes de l’accord exclusif signé entre les deux parties en 2017. Ils sont la MCB, la SBM, Barclays Bank of Mauritius et AfrAsia Bank.
«Nous avons écrit officiellement à la BoM pour chercher des éléments de réponse après la publication dans la presse récemment des détails de ce projet d’émission des certificats de trésorerie. Car nous estimons que c’est un marché parallèle que le gouvernement compte mettre en place vu que la clientèle visée par le Trésor public dans la circulaire est celle qui travaille avec les primary dealers depuis des années», explique un technicien d’une des banques opérant sur ce marché.
Il ajoute que si le ministère des Finances a décidé finalement de faire marche arrière par rapport à cette émission, cela ne peut que réjouir les opérateurs dans leur démarche de mettre en place graduellement un marché de la dette.
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