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Affaire Betamax: Le MSM, le PTr et le PMSD pris dans les remous du pétrolier

4 juin 2019, 11:59

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Affaire Betamax: Le MSM, le PTr et le PMSD pris dans les remous du pétrolier

Le leader du MMM l'a souligné : le MSM a aussi été impliqué dans l'affaire Betamax. Cet imbroglio juridique, qui est loin d'être terminé, touche aussi le PTr et le PMSD.

Après une longue réunion dans la soirée d’hier, lundi 3 juin, le bureau du Directeur des poursuites publiques a affirmé qu’un communiqué sera émis aujourd’hui, pour faire connaître la marche à suivre suite au jugement de la Cour suprême.

Depuis que la Cour suprême a tranché, vendredi, en faveur de la State Trading Corporation (STC) dans l’affaire opposant cette société étatique à la firme Betamax, le gouvernement, dont fait partie le Mouvement socialiste militant (MSM), crie victoire. Les Oranges tirent à boulets rouges sur le Parti travailliste (PTr), qui était au pouvoir quand les procédures ont été enclenchées, en 2007, pour que le pays s’offre les services d’un pétrolier pour le transport de carburants. Par la suite, le contrat a été octroyé à Betamax, la société de Veekram Bhunjun (beau-frère de l’ancien ministre Rajesh Jeetah, voir ci-contre), le 19 décembre 2008.

Sauf que le MSM, qui faisait partie du gouvernement de Navin Ramgoolam après les élections de 2010, avait aussi défendu ce dossier. Cette affaire touche aussi le Parti mauricien social-démocrate (PMSD), qui était lui aussi en alliance avec le PTr à l’époque.

Le MSM avait en effet défendu le contrat signé par la STC avec Betamax lors de son passage au gouvernement, entre mai 2010 et août 2011. Showkutally Soodhun, le président de ce parti, alors ministre du Commerce, a répondu à deux questions au Parlement sur ce dossier. Lors d’une Private Notice Question, le 10 août 2010, Paul Bérenger, leader du Mouvement militant mauricien (MMM), lui avait demandé de déposer une copie de l’accord.

 

«Je ne pense pas qu’il y ait un problème avec l’accord. Cependant, je souhaite parler du contrat. Au ministère, nous ne voyons aucun inconvénient de déposer le document. Même comme ministre, je suis prêt à le faire, mais le problème est Betamax, qui est contre», avait répondu Showkutally Soodhun. Toujours à une question du leader de l’opposition d’alors, l’ancien ministre du Commerce avait déclaré: «Maintenant que nous avons un nouveau navire, nous en sommes fiers…»

 

Showkutally Soodhun devait aussi répondre à Alan Ganoo le même jour, quand celui-ci lui avait rappelé que la STC aurait dû passer par la Public Procurement Act (PPA). «Le contrat a été octroyé après que la STC a été exemptée de la PPA et je pense que comme avocat, il (NdlR, Alan Ganoo) doit le savoir», avait déclaré le président du MSM. De plus, le 24 mai 2011, toujours au Parlement, à une question de Reza Uteem sur la légalité du contrat, Showkutally Soodhun avait répondu : «Selon les conseils du State Law Office, le contrat est légal».

D’ailleurs, le MMM en profite pour rappeler le passage du parti de Pravind Jugnauth au gouvernement, à l’époque. Paul Bérenger en parle sur sa page Facebook. «Aujourd’hui, le MSM veut se donner le beau rôle dans cette affaire d’allocation d’un contrat mirobolant sans passer par un appel d’offres», écrit-il. Nous avons sollicité Showkutally Soodhun pour qu’il donne sa version des faits mais il n’a pas souhaité faire de commentaire. «J’observe le jeûne du ramadan en ce moment. Je ferai une déclaration publique plus tard», déclare-t-il.

Le leader du PMSD a également été impliqué à un moment donné dans cette procédure. Quand l’affaire a commencé à faire grand bruit en 2009, le Premier ministre d’alors, Navin Ramgoolam, avait mis sur pied un comité, présidé par Xavier-Luc Duval, pour se pencher sur le dossier. Ce comité avait recommandé un rapport de la firme BDO/ DCDM. Mais, avant même l’obtention des conclusions de la firme consultante, le contrat entre la STC et Betamax a été signé.

Plus tard, le leader des Bleus a affirmé que ce rapport était en faveur de Betamax. Jeudi dernier, Xavier-Luc Duval, après le jugement de l’Inde, a réclamé une commission d’enquête sur cette affaire.