Les Jeux de 1998 à La Réunion ont été, pour moi, les Jeux de la fraternité. L’équipe de Maurice de handball était une équipe unie et solidaire. Il y avait surtout beaucoup de complicité entre nous car, à l’époque, le handball était une discipline très peu connue à Maurice.

Il régnait une superbe ambiance dans le Village des Jeux. C’était un lieu de rencontre, de partage et de découverte.

Dans les vestiaires, avant le début des rencontres, j’avais un peu la peur au ventre mais une fois sur le terrain, c’était l’adrénaline qui prenait le dessus. Et cela a toujours été le cas pour moi. C’est cela qui m’aide à me surpasser. J’ai un mental de warrior sur le terrain et l’envie de jouer et de bien faire.

Nous étions tous conscients des efforts à fournir. Cela avait commencé bien avant les Jeux lors des entraînements sur le bitume. Cela s’est poursuivi lors des matches de préparation à Madagascar dans des conditions difficiles. Et pendant les Jeux, nous étions tous animés de cette envie de nous surpasser et de bien faire.

Les Réunionnais évoluaient à domicile. Ils étaient très forts techniquement et en attaque. Les Malgaches, eux, étaient solides en défense. Ils donnaient des coups. Nous, on ne lâchait pas l’affaire car nous étions unis, ce qui faisait la force de notre équipe et nous permettait de tenir bon.

Nous avons vécu des moments très forts après avoir décroché le bronze. Nous éprouvions une grande fierté. La pression avait baissé. Nous étions parcourus parfois par le sentiment que nous aurions pu mieux faire. Mais le moment était venu de savourer cette médaille et de passer enfin à la troisième mi-temps.

Vingt-et-un ans après, quand j’y repense, je suis heureux d’avoir eu la chance de faire partie d’une équipe qui, avec très peu de moyens à l’époque, pouvait emmener quelque chose de positif grâce à la détermination, l’unité, le respect, la discipline et surtout l’envie et la passion pour le handball.

Au-delà de l’aspect purement sportif, je suis surtout heureux d’avoir rencontré et vécu avec des amis formidables. C’est ce que j’appelle l’école de la vie. Le maître dans tout ça, fut l’unique Bertin. Tout cela a contribué à faire de moi l’homme que je suis aujourd’hui, un warrior, un battant.

Palmarès

1996-1998 : Champion de Maurice avec les Rangers de Curepipe.

1999-2005 : Champion de Maurice 7 années consécutives et vainqueur de plusieurs autres coupes avec l’USBBRH.

1998 : Médaille de bronze aux JIOI à La Réunion.