Reza Uteem: «Le communiqué de la BoM est illégal»

<p style="text-align: justify;">Il n&rsquo;y est pas allé de main morte. Le député du Mouvement militant mauricien (MMM) Reza Uteem s&rsquo;est longuement attardé sur la <a href="https://www.lexpress.mu/article/354655/budget-201920-quand-gm-soffre-bom-comme-planche-salut">mesure relative à l&rsquo;utilisation des réserves</a> de la Banque de Maurice (BoM).</p>

<p style="text-align: justify;">Selon lui, puiser dans les &laquo;<em>accumulated reserves&raquo;</em> de la Banque centrale pour rembourser la dette publique s&rsquo;apparente à un<em> &laquo;dangereux précédent&raquo;.</em> D&rsquo;autant plus, avance-t-il, que la BoM Act est on ne peut plus claire : cette institution doit être indépendante et ceux qui sont à sa tête ne devraient pas agir en tant que <em>&laquo;rubber stamp&raquo; </em>du gouvernement.</p>

<p style="text-align: justify;">Le député mauve a expliqué en détail les deux fonds de la Banque centrale et a souligné que l&rsquo;établissement essuie des pertes depuis des années. Citant le communiqué émis le 12 juin et qui stipule que c&rsquo;est une pratique internationale acceptée que les réserves d&rsquo;une Banque centrale soient utilisées pour financer la dette publique, le député du n&ordm;&nbsp;3, Port-Louis maritime &ndash; Port-Louis Est, a fait ressortir qu&rsquo;en plus d&rsquo;être <em>&laquo;misleading&raquo;,</em> la missive serait tout à fait illégale car la loi n&rsquo;a pas encore été amendée et l&rsquo;institution se doit de garder son indépendance. Le leader adjoint du MMM s&rsquo;est appuyé sur des exemples, notamment l&rsquo;Inde et la Turquie, et a affirmé que leur Banque centrale a pu résister lorsque les Finances voulaient imposer la même mesure ayant trait aux réserves.</p>

<p style="text-align: justify;">Lui donnant la réplique plus tard, Sudhir Sesungkur, ministre des Services financiers, a expliqué que les réserves de la BoM se situaient à environ Rs 230 Mds en 2018 et que c&rsquo;est une &laquo;<em>sound practice</em>&raquo; de les mettre à contribution pour le pays. Il a rappelé que la loi n&rsquo;a pas encore été amendée. Zouberr Joomaye a, quant à lui, accusé plus tôt &laquo;<em>certaines personnes&raquo;</em> d&rsquo;être des schizophrènes et de vouloir à tout prix démolir ce que fait le gouvernement.</p>

<p style="text-align: justify;"><strong>Medpoint met le feu aux poudres </strong></p>

<p style="text-align: justify;">&nbsp;Tout est parti du discours de Reza Uteem. À un moment donné, le député a parlé de l&rsquo;affaire MedPoint, soulignant que l&rsquo;hôpital pour le traitement des cancéreux n&rsquo;avance pas. Et que le bâtiment et les équipements ont été achetés pour la somme de Rs 144 M, alors qu&rsquo;ils étaient dans un état déplorable. Le Premier ministre est sorti de ses gonds, martelant : &laquo;<em>Shame on you</em>!&raquo;. Des hurlements, des cris se sont fait entendre. <em>&laquo;Privy Council inn donne toi clak</em> !&raquo; &ndash; des remarques fusaient des deux côtés de la Chambre. La speaker, Maya Hanoomanjee, a eu fort à faire pour faire régner le calme&hellip;</p>

<p style="text-align: justify;"><strong>Arvind Boolell: créer une zone maritime protégée </strong></p>

<p style="text-align: justify;">Le député rouge a fait une proposition dans le cadre du dossier Chagos, suivant l&rsquo;avis consultatif de la Cour internationale de justice et la résolution votée aux Nations unies. Il a invité le Premier ministre à proclamer une zone maritime protégée, &laquo;<em>qui aurait le potentiel d&rsquo;être classée patrimoine mondial&raquo;.</em> Selon Arvind Boolell, une telle zone attirerait le soutien de la communauté internationale et &laquo;<em>pourrait faciliter le relogement des Chagossiens dans leurs îles natales&raquo;</em>. Le député travailliste a consacré la majeure partie de son intervention à critiquer sévèrement la décision d&rsquo;amender la Bank of Mauritius Act, pour que l&rsquo;État puisse avoir accès aux réserves. Ce qui, selon lui, va davantage endetter le pays.</p>

<p style="text-align: justify;"><strong>Mahen Seeruttun: la liste des vieilles casseroles</strong></p>

<p style="text-align: justify;">&nbsp;Discours fleuve de plus d&rsquo;une heure du ministre de l&rsquo;Agro-industrie. Ce n&rsquo;est que dans les dernières minutes qu&rsquo;il a fait le point sur les mesures dans le secteur qu&rsquo;il dirige. Notamment les facilités données aux petits planteurs de canne, celles visant à réorganiser le secteur du thé, la production de miel et de macadamia, entre autres. Il a passé la majeure partie du temps imparti à revenir sur les casseroles de l&rsquo;ancien régime, lançant par exemple qu&rsquo;il y avait alors&laquo;<em>un Premier ministre en permanence en lune de miel&raquo;</em>. Cela, sous les encouragements des rangs de la majorité. La speaker interviendra une fois pour lancer : &laquo;<em>Honourable Rutnah, I don&rsquo;t think the minister needs any assistance.&raquo;</em></p>

<p style="text-align: justify;"><strong>Dan Baboo: &laquo;Merci Gaëtan&raquo; </strong></p>

<p style="text-align: justify;">À la fin de son discours, le député du PMSD a tenu à répondre aux critiques contre son parti, formulées la veille par le député de Rodrigues Buisson Léopold. Dan Baboo a affirmé que le &laquo;<em>développement de Rodrigues date de l&rsquo;époque de sir Gaëtan Duval&raquo;.</em> &laquo;<em>I was not born, he was not born.&raquo;</em> Il a insisté en soulignant que la cité où habite le député de Rodrigues, à Cascade Jean-Louis, a été construite par sir Gaëtan Duval. Avant cela, le député bleu a énuméré une longue liste de &laquo;<em>Panadol measures&raquo;, </em>des annonces budgétaires de ces dernières années qui ne se sont toujours pas concrétisées.</p>